[ Brève ] Olivier Véran : un petit tour et puis revient ( à Grenoble)
Manifestement, Olivier Véran se ménage une porte de sortie. Les incursions du ministre de la Santé en ses terres électives se multiplient... au frais du contribuable.

Revoilà Olivier Véran à Grenoble. Un peu moins de trois semaines après sa dernière incursion dans ses terres électives – le ministre des Solidarités et de la Santé était député de la première circonscription de l’Isère avant d’être ministre –, le ministre de la santé repart en tournée.
Certes ce n’est pas la première fois. On l’avait vu pour l’ouverture du vaccinodrome d’Alpexpo en avril dernier. Comme on l’a vu dans d’autres contrées. Inaugurer une maison de santé à Beaume-de-Venise ou les nouveaux locaux lyonnais du fonds social juif unifié.
On peut lui reprocher un Ségur de la Santé au rabais, ou à tout le moins loin très loin des espoirs et du nécessaire plan Marshall pour sortir l’hôpital du trou. On peut lui reprocher de ne pas en avoir fait assez, même si un peu plus que ses prédécesseurs. Le premier qui a entendu Emmanuel Macron faire de la santé, et de l’hôpital, une priorité nationale, lève la main. Mais force est de reconnaitre qu’Olivier Véran se démène. Beaucoup. Pour assurer sa visibilité.
Ce 4 mars, il viendra donc inaugurer les nouveaux locaux de l’association Point d’eau, qui accueille à Grenoble les personnes en grande précarité. Une « association clé de la vie politique grenobloise », précise le ministère pour annoncer la venue d’Olivier Véran. Et surtout convier la presse à lui emboiter le pas.
Des nouveaux locaux à deux pas – à une rue exactement – de sa circonscription. Rebelote ? Le 11 février dernier, on avait vu le ministre arpenter ardemment le terrain aux frais du contribuable. A Meylan, Saint-Ismier et cours Berriat à Grenoble, pile poil dans sa circonscription.
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La veille, le ministre que l’on dit régulièrement sur la sellette, avait, toujours à Grenoble, joué les maitres de cérémonie d’une réunion « informelle » des ministres de la santé européens. N’hésitant pas à boucler le quartier autour du musée de Grenoble avec force déploiement policier et autres barricades, entre deux déplacements – et notamment pour la pause déjeuner à … Corenc, sur sa circonscription encore – en fanfare et gyrophares qui ont dû faire pâlir les représentants scandinaves …
Pour l’anecdote, car il est vraisemblable que cela en restera là, le ministre français s’était fendu de l’annonce – à venir, incessamment, sous peu – d’une Déclaration de Grenoble, comme nous le relations. Et tant pis si la santé n’est pas compétence européenne et que donc ladite Déclaration, sorte de texte fondateur d’on ne sait trop quoi, ne devrait pas beaucoup changer la face de l’Union européenne.
Qui s’en soucie ? Olivier Véran certes. La presse, locale et nationale, qui à l’unisson ou presque a plongé sans trop se poser de questions. C’est vrai que cela fait un joli titre.
En coulisses, à Bruxelles, l’annonce laisse coi. « La Commission n’a pas d’informations particulières à propos de cette Déclaration de Grenoble », nous ont fait savoir les services de la Commission européenne. Et de renvoyer la balle vers le Conseil de l’Union européenne, qui représente les Etats membres.