[ Edito ] Fête du slip ukrainien
La fête nationale ukrainienne donne lieu à un blitz de propagande délirante dans l'ensemble des médias corporatistes, qui ne se rendent pas compte qu'ils n'ont plus aucune crédibilité.


Nous vous passerons l’épisode cocasse de TF1 et France 2 présentant une cheminée comme un missile russe non-explosé fiché dans le toit d’un bâtiment proche de la centrale de Zaparojie. Nous vous épargnerons le torrent d’inepties compassionnelles déversé par Le Monde, Libération, L’Express, L’Obs, Le Point et les chaînes d’info, mention spéciale à LCI qui vient de détrôner BFMTV au concours du plus zélé propagandiste.
Nous sommes bien en France. Nous avons, interviewé par Libération ci-dessus, un jeune homme qui, passé par Science Po Lyon, Assas et une année d’échange à l’université de Georgetown, n’a jamais vu une zone de conflit de sa vie. Il ne sait pas ce qu’est la guerre. Il n’a jamais entendu le sifflement d’une balle ni l’explosion d’un obus. Il n’a sans doute jamais vu un cadavre. Il n’a jamais mis les pieds en Ukraine, ne parle aucune langue slave ni aucune autre langue étrangère que l’anglais et a une expérience internationale qui ne dépasse pas les périph’ lyonnais et parisien.
La Fondation pour la recherche stratégique, où travaille ce jeune homme, financée par l’Etat, est un nid de néocons à la française qui n’entendent rien à rien. Ah si! ils entendent bien répercuter les instructions de Washington. Son directeur adjoint, Bruno Tertrais, passé par l’Otan et la Rand Corporation (l’un des think tanks du Pentagone et du département d’Etat américain), est ce génie qui soutenait en 2003 que l’invasion de l’Irak était légitime et qui reprenait ce qu’on sait être aujourd’hui un énorme mensonge américain et anglais : celui de la présence d’armes de destruction massive en Irak. Alors que nos services de renseignements avaient établi irréfutablement qu’il s’agissait d’un mensonge. Mensonge qui a causé en moins de 20 ans plus de deux millions de morts au Moyen Orient, puisque c’est l’invasion illégale de l’Irak qui a provoqué l’embrasement de cette région.
Dans Le Figaro du 18 mars 2003, Bruno Tertrais écrivait:
“Il ne fait donc aucun doute que Saddam Hussein a continué, après le départ des inspecteurs en 1998, la reconstitution de ses programmes, et qu'il n'entend pas y renoncer. A la mi-février, M. Blix a déclaré devant le Conseil de sécurité "n'avoir pas trouvé" d'armes de destruction massive en Irak jusqu'à présent. Mais comment s'en étonner ? Dans un pays de la taille de la France, un pouvoir autocratique tel que celui de Bagdad n'aura eu aucun mal, depuis quatre ans, à disperser et à cacher ces programmes, d'autant que le savoir-faire irakien dans ce domaine est sans égal.”
A-il été limogé séance tenante ? Non. Il a été promu.
Ce jeune homme interviewé par Libération, Vincent Tourret, vient pérorer sur les “erreurs faramineuses” qu’aurait commis la Russie, qui a atteint ses trois principaux objectifs militaires en un mois de conflit, à savoir prendre Marioupol et privatiser la mer d’Azov, dézinguer les milices nazies dans le Donbass et mettre hors d’atteinte la Crimée.
Ce que tous ces brillants stratèges de salon n’ont toujours pas compris, c’est que l’invasion russe n’était pas dirigée d’Est en Ouest mais sur un axe Nord-Sud. La pénétration vers Kiev n’était qu’une diversion qui a permis de fixer les renforts ukrainiens, l’attention des analystes nombrilistes occidentaux et à protéger le flanc du corps de bataille russe fonçant vers le Sud. Ce n’est pas pour rien que les Russes n’ont pour le moment accepté de combat urbain coûteux qu’à Marioupol. Seule cette ville portuaire valait de payer ce prix.
Et ce que ce jeune homme ne comprend pas, c’est que ce sont les troupes des républiques autonomistes qui dans le Donbass vont au choc, qui mènent la grande majorité des combats d’infanterie. Ces hommes sont aguerris, se battent depuis huit ans et possèdent une parfaite connaissance du terrain puisqu'ils se battent chez eux. A part des opérations de forces spéciales, l’armée russe, c’est surtout l’artillerie, l’appui et la défense aérienne, la logistique et le renseignement.
Les Russes se concentrent aujourd’hui à la solidification de leurs gains territoriaux. Avant l’hiver, il est à parier qu’ils établiront des positions défensives inexpugnables du fait de leur puissance de feu et de leur maîtrise des airs. Ils procèdent méthodiquement et dans le calme. Et leur application du principe d’économie des forces est pour le moment sans faille. Conquérir 25% du territoire d’un pays plus grand que la France avec 160 000 hommes en un mois? Guderian comme Zhoukov en auraient rêvé.
A moins que le Kremlin ne se décide à lancer des opérations en profondeur, le fameux art opératique russe, auquel cas l’armée Ukrainienne sera balayée. A part les glapissements de Zelensky et des américains, peu d’éléments le laissent présager. Mais ces satanés russes étant imprévisibles …
Les pertes de l’armée ukrainienne se monteraient à environ 200 000 tués et 300 000 hommes hors de combat (blessés, prisonniers, déserteurs).
L’armée ukrainienne, formée, armée et équipée depuis huit ans par l’Otan aux standards de l’Otan, est incapable de sortir de ses tranchées ou des bâtiments civils où elle s’est retranchée dans les agglomérations. La contre-offensive promise depuis des mois par un Zelensky qui vit dans une réalité parallèle sauf quand il s’agit d’exercer un chantage constant sur l’Europe, n’arrivera jamais. Parce que l’armée ukrainienne, même conseillée par des cohortes d’américains, d’anglais, d’allemands et vraisemblablement de français, est incapable de le faire…
En clair, si l’armée ukrainienne est incapable de se battre, alors les armées de l’Otan, américaine comprise, le seraient également dans les mêmes conditions. Armées américaines et de l’Otan qui ont été tenues en échec pendant vingt ans par quelques dizaines de milliers de talibans en sandales armés d’AK47, jusqu’à la débandade de l’année dernière, rappelons-le. Une réalité que dans les capitales européennes, à Washington et au QG de l’Otan à Bruxelles, on s’attache à dissimuler au public.
A soutien occidental croissant depuis six mois et qui est aujourd’hui supérieur au budget annuel de défense de la Russie, auquel il faut abonder la machine de renseignement dont les grands pays de l’Otan font bénéficier Kiev, l’armée ukrainienne continue d’être laminée et de perdre de l’ordre d’une brigade tous les trois jours, soit entre 2 500 à 3 000 hommes (tués, blessés, prisonniers et déserteurs).

A court terme, si l’on persiste à livrer des armes dont moins de 70% atteignent la ligne de front à un pays aussi mafieux que corrompu dirigé par un irresponsable contrôlé par des nazis mis en place par les Américains en 2014, tous les Ukrainiens seront morts. Et les 10 000 soldats que les Anglais prétendent former tous les trois mois au combat urbain n’y changeront rien.
Pousser l’Ukraine, déjà par deux fois écrasée par les troupes des républiques autonomistes - une première fois en 2014, ce qui donna le protocole de Minsk, puis après être de nouveau partie à l’offensive au mépris de ses engagements une seconde fois en 2015, ce qui donna les accords de Minsk 2 (vous savez, ceux que Macron n’a jamais lus) - est criminel. Littéralement.
Mettre fin à cette guerre est pourtant simple, d’autant que l’on en connait l’issue depuis huit ans : l’Ukraine sera neutralisée, ne rentrera ni dans l’Otan ni dans l’UE, la Crimée restera russe et le Donbass sera soit indépendant soit incorporé à la fédération de Russie ou dans le meilleur des cas, peu probable, autonome.
Nous reproduisons bêtement l’Etat de sécurité nationale américain avec ses têtes d’œuf de think-tank qui ne connaissent rien et ne comprennent rien au monde, et qui sont responsables de tant de catastrophes et de tant de morts inutiles, du Vietnam à l’Afghanistan en passant l’Irak, la Syrie, la Libye, le Yémen ... C’est le complexe militaro-intellectuel que fustige Pierre Conesa, peuplé de gens d’une médiocrité aboutie. Il est impératif de lui tordre le cou. Définitivement.
Les think-tanks n’ont qu’une fonction, qui n’est pas la recherche ou la réflexion. Cette fonction consiste à rationaliser des politiques nocives prédéterminées au service d’intérêts étroits peu avouables. Elle ne vise qu’à créer une couche d’isolant entre la société et la réalité des motivations et des actions de gouvernants croupions, qui s’agitent parce qu’incapables d’agir. Si ils le faisaient pour l’intérêt général, nous pourrions leur pardonner.