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[ Opinion ] Emmanuel Macron roi des restrictions, Emmanuel Macron égérie des pénuries
La Lettre confidentielle

[ Opinion ] Emmanuel Macron roi des restrictions, Emmanuel Macron égérie des pénuries

Le néolibéralisme consiste à organiser d'énormes transferts de la sphère publique vers des intérêts privés. Quoi qu'il en coûte. C'est le prix à faire payer pour conserver le pouvoir.

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Pascal Clérotte
juin 15, 2022
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[ Opinion ] Emmanuel Macron roi des restrictions, Emmanuel Macron égérie des pénuries
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“Nous sommes en guerre” a assené Emmanuel Macron il y a deux ans, alors qu’était fabriquée dans l’hystérie la plus aboutie la “crise de la Covid 19”. Elle s’est avérée n’être pas plus grave qu’une épidémie de mauvaise grippe. Elle provoqua son lot de restrictions des libertés et de mesures toutes aussi imbéciles qu’inefficaces et inacceptables.

Déjà en 2001, la bêtise crasse d’un G.W. Bush qui déclarait la guerre contre le terrorisme était patente. On ne déclare pas la guerre contre une tactique, car le terrorisme n’est qu’une tactique. On a vu le résultat. Vingt ans de guerre et défaite totale.

Alors déclarer la guerre contre un virus…

Rappelez-vous les auto-attestations, les randonneurs seuls dans la nature traqués en hélicoptère par des gendarmes. Rappelez-vous les “plages dynamiques” où il était interdit de s’asseoir. Rappelez-vous les denrées non-essentielles interdites à la vente. Rappelez-vous une économie sur laquelle on a baissé le rideau sans aucune raison. Rappelez-vous les gosses forcés à porter pendant deux ans des masques en permanence alors qu’on savait qu’ils ne couraient aucun risque.

Constatez les ravages qu’ont causé ceux aux manettes qui ont préféré vous enfermer, vous forcer à vous vacciner avec des produits expérimentaux sans aucun intérêt pour plus de 80% de la population, qui ont causé la pire crise économique et de santé mentale que le pays ait connu dans son histoire récente.

Souvenez-vous que nous ne sortirons de l’état d’urgence sanitaire qu’au 31 juillet 2022.

Rassurez-vous, Emmanuel Macron se prépare déjà à s’assurer le plus rapidement possible du passage de l’état d’urgence sanitaire dans le droit commun. Tout comme il y avait transposé l’état d’urgence anti-terroriste en 2017, dès son arrivée au pouvoir.

Et ne v’la t-y pas que le président fraîchement réélu nous parle maintenant de faire entrer le pays dans “une économie de guerre” !

Après avoir fait les choux gras de l’industrie pharmaceutique, le tour l’industrie de défense ?

Augmenter de 50 milliards le budget de la défense d’ici 2025? Soit. Nos armées comme l’ensemble du secteur public qui produit de la valeur ajoutée tant économique que sociale et qui ne représente pas uniquement un coût administratif, est à l’os. L’éducation, la santé, la police, la justice, la diplomatie, la défense... On préfère dépenser des milliards dans des cabinets de conseil parasitaires plutôt que d’allouer des fonds à ceux qui font. On choisit d’entretenir des légions de gratte-papiers dans les Agences régionales de santé plutôt que de bien doter l’hôpital.

L’obsession techniciste fait oublier aux technocrates ayant une expérience qui ne dépasse pas le périph’ parisien, qu’il faudra toujours un homme pour tirer un coup de fusil. Une armée moderne reste une organisation humaine complexe dont l’efficacité dépend du niveau d’entraînement et d’aguerrissement individuel comme collectif.

On pourra par exemple donner toutes les armes les plus modernes aux ukrainiens, ils seront laminés quoi qu’il en soit. Parce que les forces russes, en infériorité numérique, opèrent à un niveau de performance humaine bien supérieur à celui de l’armée ukrainienne.

Preuve supplémentaire de la non-prévalence de la technologie: la plus puissante armée du monde, l’américaine, et ses aillés de l’Otan ont été tenus en échec 20 ans durant jusqu’à leur défaite en Afghanistan par des insurgés en sandales et armés de simples AK47 et RPG7. Les campagnes de dronage de Barack Obama qui ont fait plus de 10 000 morts au sein des Talibans (des victimes civiles innocentes, on ne connaît pas le nombre) n’y ont rien changé.

Mais Emmanuel Macron d’annoncer tranquillement que le ministère de la défense planche sur un projet de loi qui permettrait de réquisitionner des matériaux et des entreprises civiles à des fins militaires. Version “guerre en Ukraine” des près de 200 milliards transférés directement ou indirectement au secteur privé durant la Covid ?

Mais bon. Soit.

Carl Schmitt disait que l’essentiel de la politique consiste à désigner l’ennemi. Contre quel ennemi sommes-nous en guerre? A priori aucun, même pas ceux contre qui nous devrions l’être et qui sont nos ennemis mortels, les salafistes.

Guerre contre qui ?

A lire également: Guerre à l'envers, défaite totale de l'Occident

La Russie ? Comment voulez-vous donc qu’un pays de 125 millions d’habitants, aussi puissante soit son armée, puisse s’attaquer avec succès au bloc de l’Union européenne comptant 500 millions d’habitants capable de mettre en ligne cinq fois plus de soldats professionnels, à moins d’user d’armes de destruction massive neutralisant l’avantage du nombre? Ce qui équivaudrait à un suicide et annulerait la dissuasion qui ne vaut que parce que l’on ne se sert pas des armes nucléaires que l’on possède.

D’autant que les russes ne sont pas stupides au point d’utiliser une arme nucléaire en première frappe sur leur propre continent. S’il leur venait l’envie de vitrifier, ça tomberait directement sur les USA ou le Canada. A la limite sur le Royaume-Uni, qui ne sera pas vitrifié mais submergé, par l’usage de leurs fameux drones sous-marins nucléaires.

La Chine ? Quel intérêt aurait l’Empire du milieu à dévaster l’Europe, son premier et lointain partenaire économique, que par ailleurs elle respecte et apprécie ? La Chine ne cherche qu’à commercer, certes selon ses propres termes pas toujours équitables, et à protéger ses lignes d’approvisionnement, ce en quoi on ne peut pas la blâmer.

Le commerce occidental est-il plus équitable? Il suffit de demander à nos amis africains ce qu’ils en pensent. La Chine paie mieux et construit de bien réelles infrastructures en échange de l’accès aux ressources naturelles. Nous, nous “offrons” des prêts de la Banque mondiale ou des lignes de financement du FMI pour générer des marchés pour nos entreprises, de ridicules programmes de coopération, des royalties de misère et des accords d’assistance militaire aux régimes en place.

A lire également : Sanctions occidentales : une grande partie du monde au bord de la famine

Quel ennemi ? Contre qui ces armes vont-elles être dirigées ? Dans quel but ? Pour réduire le risque que quelle menace se réalise ? Emmanuel Macron en est-il encore à faire le laquais des Etats-Unis et à appliquer bêtement les recommandations de la Rand Corporation, think-tank du Pentagone, en prévision d’une “guerre chaude” en Europe de l’Est ?

Voyez donc la catastrophe totale qu’est l’Ukraine où les USA, l’Otan et l’UE ont une fois de plus provoqué un conflit qui aurait aisément pu être évité et où ils ont piteusement perdu une (nouvelle) guerre, par procuration cette fois-ci. Comme dans l’ex-Yougoslavie, comme en Afghanistan, comme en Irak, comme en Libye, comme en Syrie, comme dans le Sahel.

L’Ukraine, c’est la démonstration que la doctrine, l’organisation et les tactiques de l’Otan sont inefficaces, puisque l’armée ukrainienne aujourd’hui en déroute, a été entraînée et armée depuis 2008 au même niveau et selon les mêmes principes que celle des armées de l’Otan, pour être parfaitement interopérable avec n’importe quel “battlegroup” de l’Otan. D’où la sainte panique dans toutes les capitales occidentales. En moins de deux ans, l’Otan a démontré par deux fois son abyssale impéritie, sa complète futilité, par deux défaites totales.

Quel ennemi ? Vers qui ces armes seront-elles braquées ? Dans quel but ?

Vous savez ce qu’on dit : quand c’est gratuit, c’est vous le produit. Si vous peinez à discerner vers qui à l’extérieur ces armes seront dirigées, alors posez-vous la question de savoir si ce n’est pas sur vous qu’elles finiront par être pointées.

Emmanuel Macron, comme l’écrasante majorité des leaders européens, comme Joe Biden et son inepte administration, n’est somme toute en guerre que contre son propre peuple. Les dirigeants occidentaux ne se risqueront jamais à se frotter directement aux grandes puissances, comme l’illustre l’affaire ukrainienne. Trop mauvais pour les affaires. Et les peuples ne suivraient pas. Ces dirigeants finiraient en guirlande, en pitoyables décorations d’Halloween le long des Champs-Elysées, de Pennsylvania Avenue, sur la porte de Brandebourg, autour du rond-point Schumann…

Les conséquences de la crise économique et alimentaire mondiale qu’ont causée les dirigeants occidentaux par des sanctions aussi inefficaces qu’imbéciles (car étant en premier chef payées par nous et le reste du monde à commencer par les plus pauvres) en s’acharnant à transformer en toute connaissance de cause la guerre en Ukraine, conflit strictement régional, en crise globale, les terrifient. L’un des principaux sujets abordés cette année lors de la réunion du groupe Bilderberg (qu’y faisait donc le directeur de la DGSE ?) fut “la démondialisation”. C’est dire...

A lire également : Ukraine : le dangereux carrousel d'armes européen

Cette “caste” néolibérale, convaincue que son destin est de diriger sans partage et qu’il ne saurait en être autrement, voit la marée venir araser les fondations du château de sable qu’elle croyait être la forteresse de laquelle elle gouverne, forteresse sensée la protéger des convulsions d’un monde dont elle ne cherche pas à acquérir la plus élémentaire compréhension.

En France, le phénomène Nupes est la petite vague qui déjà a fait se dérober le sable sous les pieds d’Emmanuel Macron. D’où sa volonté de créer une instance qui n’a aucune existence constitutionnelle, le “Conseil national de la refondation”, afin de court-circuiter un parlement dont serait issu un gouvernement peu accommodant. Initiative qui s’est déjà dégonflée. Ne reste donc que de créer de fallacieuses urgences autorisant encore plus de restriction des libertés individuelles, encore plus de censure. Le tout validé par des institutions dévariées. Pour conserver le pouvoir. Quoi que …

Si même la presse de Bernard Arnault commence à tirer à boulets rouges, c’est que la désapprobation est réelle même chez les faiseurs de roi (les vrais, pas Attali ou Minc).

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4:10 AM ∙ Jun 15, 2022
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