[ Woke-Po Grenoble ] Science Po pas noyauté par le militantisme. Juste saucissonné.
En voulant montrer que l'IEP Grenoble n'est pas noyauté par le militantisme, un podcast du Point accomplit exactement l'inverse.


La ficelle est vraiment trop grosse.
Le Point s’étant montré très critique de la situation à Science Po Grenoble après l’affaire des tags taxant d’islamophobie deux professeurs de cette institution d’enseignement supérieur et la mise à pied du seul professeur ayant mis l’affaire sur la place publique, ne voilà t-il pas qu’un maître de conférence, Dorian Guinard, se propose de son propre chef de rectifier le tir et d’exposer en quoi, non, du tout, Science Po Grenoble n’est pas “noyautée par le militantisme”.
Droit de réponse déguisé. Peu vraisemblable que la direction de l’IEP Grenoble ne soit pas au fait de la démarche de Dorian Guinard.
C'est dans un état d'esprit largement plus apaisé que Dorian Guinard, maître de conférences en droit public à l'IEP Grenoble, a contacté de lui-même les Contrariantes pour apporter « un éclairage différent » sur cette affaire.
Il ne faut pas deux minutes pour se rendre compte que M. Guinard est lui-même un militant.
Membre du comité scientifique de l’Institut Rousseau, “le laboratoire d’idées de la reconstruction écologique et républicaine”, voilà son profil affiché sur le site de ce think-tank. Un think-tank est une manière “sophistiquée” de faire du militantisme politique. Par l’influence, pas en tractant ou en collant des affiches.
Avant d’officier à l’IEP Grenoble, Dorian Guinard était juge HCR. Qu’est qu’un juge HCR? Libération nous donne la réponse.
L’institut Rousseau? Mais n’est-ce pas ce bidule dont le président d’honneur est le jésuite-économiste et militant pour l’écologie Gaël Giraud, parti sous les cieux washingtoniens de l’Université de Georgetown (temple du woksime qui a également recruté Rokhaya Diallo comme chercheuse dans le programme genre + justice) où il dirige le programme de justice environnementale ? (Justice à prendre au sens moral du terme uniquement)
Un coup d’œil rapide sur la composition du conseil scientifique de l’Institut Rousseau nous montre qu’il s’agit là d’un “outfit” politique clairement marqué très à gauche et calqué sur les think-tanks “progressistes” américains.
Au rang des “célébrités”, on y retrouve Hervé Le Bras, démographe aussi célèbre que reconnu, pour qui le “métissage est très important” – pas de jugement de valeur de notre part, juste un constat de charge idéologique. Et Fabien Escalona, chercheur associé au laboratoire PACTE et journaliste chez Médiapart. Il écrit dans Jacobin, le magazine de la gauche radicale américaine.
Il est donc faux de dire que l’IEP Grenoble n’est pas noyauté par le militantisme.
Force est de constater le tropisme très à gauche – façon “globalo-gaucho-écolo-bobo”– de la quasi-totalité du corps enseignant à l’IEP Grenoble, et le mimétisme des universités américaines puéril au point d’en être ridicule qu’affiche cette institution.
Les enseignants-chercheurs ont la pleine liberté d’avoir des opinions politiques et de les exprimer. Un professeur d’économie marxiste qui enseigne de manière honnête et équilibrée l’ensemble des théories économiques, y compris celles auxquelles il n’adhère pas, est un enseignant qui fait bien son travail.
Le problème est structurel, et découle directement de la loi Pécresse mise en œuvre par sa successeure Genviève Fioraso, qui donna l’indépendance aux universités. Cela vaut également pour les Instituts d’études politiques qui sont des fondations privées au sein des universités.
L’indépendance académique est un principe fondamental qui toujours doit être farouchement défendu. Mais l’un des effets pervers de l’indépendance est la constitution de nids, de “cuchons”, d’entre-soi du fait de la vielle manie française du copinage et de la cooptation, alliée à une titularisation qui n’est pas la consécration d’une carrière universitaire mais son point de départ.
Certaines institutions deviennent monomaniaques, ne présentent plus le pluralisme nécessaire à la qualité académique découlant du débat, du fait de leur appropriation par des gens qui les peuplent, qui pensent tous pareil. La connaissance ne s’accommode pas d’ensilage.
Et cela se traduit dans les instances étudiantes contrôlées par une infime minorité militante qui les contrôlent toutes. Minorité qui cherche à supprimer toute opinion qui n’est pas conforme avec la sienne. Par mimétisme puéril de ce qui se fait aux USA. Avec une direction complaisante, qui regarde ailleurs. Comme à l’IEP de Grenoble.
Désolé pour les coquilles.