[ Analyse ] Troisième défaite stratégique d'Israël en moins de six mois
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les frappes iraniennes en Israël et que vous ne lirez pas dans la grande presse.

Sous la veille de Benjamin Netanyahu, Israël a connu :
La défaite stratégique du 7 octobre où un acteur non-étatique a monté une opération militaire à grande échelle et à visée terroriste ayant surpris l’Etat hébreu. Le gouvernement Netanyahu a été incapable de ou n’a pas voulu protéger les Israéliens.
Suite à cette opération, Netanyahu a déclaré vouloir détruire le Hamas, ce qui a misérablement échoué. Si Gaza a été rasée, plus de 20 000 Gazaouis innocents ont été massacrés, si tout retour rapide de la population est exclu – autant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité – le Hamas continue à résister, donc il gagne. Et Israël perd. Israël perd tellement qu’elle a retiré l’ensemble de ses troupes de la bande de Gaza.
Les propos des dirigeants israéliens et les atrocités perpétrées par l’armée israélienne excluent toute légitime défense. L’opinion publique mondiale, y compris aux USA, l’a compris. Israël est désormais un Etat paria et criminel qui a perdu la guerre sur le champ politique. Deuxième défaite stratégique. C’est ce sentiment de défaite qui prévaut dans la population israélienne, même si plus de 80% soutiennent l’action du gouvernement. C’est ce sentiment de défaite qui met en panique les lobbies pro-israéliens aux Etats-Unis et de partout en Occident.
Afin d’internationaliser le conflit et d’entraîner les USA dans une guerre régionale qu’il est dans l’incapacité totale de gagner par lui-même, l’Etat hébreu, au mépris le plus total du droit international, a effectué une frappe aérienne sur le consulat iranien de Damas ayant tué 16 personnes. Jamais dans l’histoire de la guerre (avant le Kosovo en 1999 où les Américains ont frappé l’ambassade chinoise à Belgrade, par erreur dirent-ils), on ne s’en est pris aux représentations diplomatiques.
Tout le monde en ayant soupé de l’Occident en cours d’effondrement dont prétend faire partie Israël, l’Iran a décidé que cette fois-ci l’attaque directe de son territoire (une représentation diplomatique est extraterritoriale) ne resterait pas impunie. Ayant prévenu 72 heures à l’avance Tel-Aviv et Washington de sa riposte qui ne visait pas des cibles civiles, Téhéran a infligé une monumentale troisième défaite à l’Etat hébreu sans causer a priori un seul mort.
Que savons nous pour l’instant ?
Les Iraniens viennent d’apporter la démonstration que le système de défense antiaérien et antimissile israélien, sensé être le meilleur au monde et reposant principalement sur des technologies américaines, est inefficace. Qu’on ne vienne pas mettre en avant l’argument de 99% de taux d’interception. Un système de défense antiaérien se sature, c’est donc le 1% restant qui compte, car ayant cogné les véritables objectifs, à savoir :
Une station d’écoute – d’espionnage électronique – située sur le plateau du Golan, territoire syrien occupé illégalement pas Israël depuis la guerre des six jours. C’est de cette station qu’aurait été dirigée la frappe sur le consulat de Damas. Cette station aurait été détruite nous dit-on. Impossible à vérifier pour l’instant.
La base aérienne de Nevatim d’où opèrent les F-35 ayant mené la frappe sur le consulat iranien de Damas et où se trouve un modèle du radar américain le plus puissant au monde, opérant sur la bande X. Deux ou trois missiles auraient endommagé les pistes sans pour autant les rendre inutilisables, preuve que ce n’était pas l’intention des Iraniens de l’oblitérer.
Deux nœuds du dôme de fer, le système antimissile israélien.
Comment les Iraniens s’y sont-ils pris pour pénétrer le système antimissile qui a été conçu expressément pour ne pas laisser passer leurs missiles, alors que Téhéran n’a pas utilisé ses armes les plus en pointes afin de bien faire comprendre la nature et la puissance de sa dissuasion conventionnelle ? En le saturant.
Il faut d’abord comprendre comment fonctionnent les systèmes de défense antiaérienne et antimissiles. C’est simple, c’est le principe des poupées gigognes, de bulles successives auxquelles est également intégrée l’aviation de chasse. Chaque bulle est conçue pour détecter, tracer et traiter des cibles à une portée définie. Si une cible passe une bulle, c’est alors la bulle de la portée inférieure qui prend le relais. Il s’agit donc de systèmes interconnectés et interopérables.