[ Commerce ] Les macronistes et le bou(c)lier européen

Magie du processus électoral, la candidate Renaissance aux Européennes déclare vouloir se convertir au protectionnisme. Tout en ayant fait et en faisant l'exact inverse.

Soudain accès de lucidité de la candidate Renaissance aux Européennes, l'inénarrable Valérie Hayer – qui doit trouver le temps long jusqu'au 9 juin.

Valérie Hayer se découvre-t-elle opportunément, après quarante ans de traités de libre échange validés sans broncher, une appétence pour le protectionnisme ? Entre réciprocité, préférence européenne et augmentation des droits de douane, sa recette laisse pour le moins dubitatif. Faut-il imposer une réciprocité absolue les accords bi et multilatéraux ? Comment ? On rappellera qu'un dispositif est plus ou moins dans les tiroirs : il s'agit des "clauses miroir" vantées et défendues par Emmanuel Macron et dont la France avait fait une de ses priorités quand elle occupait la présidence de l’Union européenne en 2022.

Rappelons également que l’Organisation mondiale du commerce, qui est sensée réguler le commerce international, est en état de mort cérébrale totale depuis que les USA refusent de nommer de plus de 10 ans les juges œuvrant au règlement des différents. Les USA sont, hasard, le pays qui a été le plus condamné à l’OMC depuis sa création en 1995.