[ Edito ] Après la Moldavie, la Géorgie... Tout fout l'camp !
Ingérence russe ? Les résultats des élections législatives sont conformes à ce que disent les sondages des instituts occidentaux depuis au moins six mois...
Après le vent de panique qui a poussé à truquer le référendum en Moldavie le 20 octobre, voici que les Géorgiens viennent de reconduire largement la coalition de centre gauche, partisane d’une voie équilibrée entre l’Occident et la Russie, lors des élections législatives du 26 octobre. A Bruxelles et dans les capitales européennes, on hurle à l’ingérence russe, car il n’est tout simplement pas concevable qu’un peuple souverainement vote mal. Pourtant les résultats de ces élections sont conformes à ce que disent les sondages réalisés par des instituts occidentaux depuis au moins six mois. Nous vous en parlions déjà en mai dernier.
Nouvelle révolution de couleur en Géorgie
Alors qu’Emmanuel Macron, soutenu par le ban et l’arrière ban des guignols de la République – Robert Ménard, les éditocrates etc. – continue ses rodomontades bellicistes à visées électoralistes, une nouvelle révolution de couleur est fomentée en Géorgie. Parce que le parti de centre gauche “Rêve géorgien” écrase dans les sondages l’ensemble de ses concurrents aux prochaines élections législatives du 24 octobre prochain. Voir les intentions de vote ci-dessus, “Rêve géorgien” y figure en bleu. C’est le nouveau parlement qui ensuite élira le président de la République de Géorgie. Exit
Les Géorgiens ne sont pas des imbéciles. Dans cette ancienne République soviétique où naquit Joseph Staline et devenue indépendante, on a connu le communisme. L’Union européenne y ressemble furieusement. Une “élite” transnationale, une nomenklatura non élue, incompétente et corrompue se goinfre sur le dos des peuples dont elle entend réglementer les moindres faits et gestes. Et l’UE, non satisfaite de l’issue du scrutin qui ne va pas dans son sens, assène qu’elle est le fruit d’irrégularités. Belle leçon de démocratie.
Sauf que (1) avec un tel écart, 54,6% pour Rêve géorgien contre 37,58% pour la coalition proeuropéenne, d’éventuelles irrégularités n’ont aucun impact sur le résultat et (2) la Mission d’observation électorale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n’a constaté que des irrégularités aussi mineures qu’isolées. C’est consigné en toutes lettres, noir sur blanc, dans son rapport.
Dans ces conditions, on se demande bien ce qui autorise le président du Conseil européen, le belge Charles Michel, à exiger une enquête et Le Monde, avec l’AFP, à affirmer que les observateurs internationaux ont constaté que des pressions ont été exercées sur les électeurs alors que ce n’est pas le cas.