[ Edito ] Carpette européenne
Double humiliation pour la Commission européenne et l'UE infligée par la Chine et les Etats-Unis.
Les institutions européennes sont coûteuses et superfétatoires, dirigées par des incompétents. Les deux épisodes survenus la semaine dernière viennent de démontrer qu’elles sont nocives pour l’ensemble des États membres.
La Chine a accueilli un sommet avec l’UE, veut-on nous faire croire. En réalité, il s’agissait d’un sommet avec la Commission européenne, dont tous les membres étaient présents. Nos amis chinois, pour qui les formes sont importantes, en ont profité pour faire passer le message suivant : l’UE n’est pas un État souverain et les commissaires européens ne sont que des fonctionnaires contractuels. Pas de réception officielle telle que celle réservée aux chefs d’État et de gouvernement. Les membres de la Commission européenne ont été entassés dans un bus, et aucun responsable politique chinois ne les a accueillis à leur sortie. Il fallait voir la tête de tout ce beau monde, qui n’a visiblement pas apprécié d’être rappelé à la dure réalité de son statut réel de touristes en voyage organisé.
Et puis il y a l’accord commercial avec les USA. Donald Trump a pietiné allègrement la Commission. Certes, vous nous direz qu’on peut difficilement faire autre chose avec une carpette...
La Commission avait pour objectif d’obtenir 0% de droit de douanes avec un maximum acceptable de 10%. Trump en a imposé 15%. Mais le pire est que nos Eurocrates ne semblent même pas avoir de BATNA, de “best alternative to a negociated agreement”, c’est à dire connaître le cours d'action le plus favorable et indépendant que l’UE peut adopter si les négociations échouent et qui correspond à ses intérêts en l'absence d'un accord ou d'une entente. Tous les discours les système de ripostes et de rétorsion? Des fadaises, du vent.
Pour expliquer cette défaite totale en rase campagne, la Commission argue de la stabilité qu’un tel accord confère, oubliant que le commerce international, c’est à l’Organisation Mondiale du Commerce que ça se règle…
La centralisation de la politique commerciale au niveau européen est, contrairement à ce qu’on pourrait penser, source d’immenses faiblesses. Tout d’abord, parce que les intérêts individuels des États membres ne convergent pas. Un exemple : les constructeurs automobiles allemands exportent leurs véhicules aux États-Unis, alors que le franco-italien Stellantis les y produit (Chrysler, Jeep, RAM). Les droits de douane américains, qui visent principalement l’excédent commercial allemand, viennent heurter les exportations des autres pays de l’UE.
Cette centralisation rend toute riposte efficace impossible. Si les 27 États membres pouvaient individuellement prendre des mesures de rétorsion en fonction de leur commerce, cela ferait bien plus mal aux États-Unis, qui se verraient dans l’incapacité d’imposer des droits de douane à taille unique. Négocier avec 27 États individuellement serait si compliqué que cela accroîtrait le coût de transaction dans de telles proportions que les droits de douane perdraient tout intérêt.
Les eurocrates en sont toujours à parler de taille. Pourquoi ? Tout simplement parce que le seul pouvoir des institutions européennes est réglementaire. Ce qui les intéresse est de réglementer à outrance l’espace économique le plus grand possible, afin de faire jouer ce qu’on appelle l’effet Bruxelles. Les normes imposées dans un marché de la taille de l’Espace économique européen ont tendance à être adoptées par le reste du monde. C’est parfois une bonne chose, comme par exemple avec les normes d’émission des véhicules, adoptées partiellement par l’Inde et la Chine, qui y ont trouvé un système ayant fait ses preuves et prêt à l’emploi, donc à très faible coût.
L’obsession réglementaire reste, dans la plupart des cas, nocive, en particulier en ce qui concerne l’innovation. La théorie de la formation sociale des technologies montre que ce qui s’établit comme standard n’est pas la solution la plus évoluée et efficace - la solution idéale diront les bureaucrates - mais celle qui est la mieux adoptée par le marché. Un exemple célèbre est celui des deux formats de cassettes vidéo au milieu des années 1970, le Betamax et le VHS. Le Betamax était de bien meilleure qualité que le VHS, mais les cassettes et les magnétoscopes étaient plus coûteux à produire. C’est donc le VHS qui s’imposa auprès des consommateurs, alors que le Betamax fut adopté par les professionnels de l’audiovisuel.
Comme nous l’avons affirmé en février dernier, nous n’avons pas besoin de la Commission européenne, du Parlement européen et de la Cour de justice de l’Union européenne pour gérer un marché commun et mener des politiques communes. Les institutions européennes sont organisées selon les principes du jacobinisme centralisateur français et l’idéologie qui y prévaut est l’ordolibéralisme allemand. Comment s’étonner alors que le seul horizon de l’UE soit l’autoritarisme, voire le totalitarisme ?
L'UE veut un choc de simplification
C’est la panique et ça se voit. Mme von der Leyen veut réduire la folie administrative ? Simple.
Il ni a pas que les droits de douane. Achat de 750 Mds $ d'energie americaine, 600 Mds $ d'investissement aux USA, commandes massives d'équipements militaires américains. En résumé les 18000 sanctions de l'europe contre la Russie se sont retournées contre elle, et maintenant avec cet accord nous participons à la réindustrialisation américaine!!!!! Parce que c'est ça la finalité que D.Trump voulait faire. Donc la hyène la fuhrer de l'europe s'est couchée comme avec Biden sans broncher au vue des images.