[ Edito ] Macron démission
La seule sortie de crise possible est le départ du président de la République, qui aurait dû intervenir dès juillet 2024.
Alors qu’Emmanuel Macron est une nouvelle fois allé à l’étranger, en Allemagne cette fois-ci, vilipender les Français et les réseaux sociaux en mode Louis de Funès dans Le Grand Restaurant, le bazar innommable qu’il a créé se poursuit à Paris.
Sébastien Lecornu a cru pouvoir imposer un gouvernement macroniste et y nommer Bruno le Maire à la défense ! La Macronie, qui ne fut jamais qu’une sinistre farce, qu’une cohorte de carriéristes recrutés sur CV, ne dispose d’aucune majorité depuis 2024, parce que les Français ont fait le choix d’interdire à Emmanuel Macron de gouverner dès sa réélection. Et ont réitéré ce choix lors des Européennes en lui infligeant une défaite cuisante, et une troisième veste électorale après sa dissolution de juin 2024. Ce triple désaveu en deux ans aurait dû conduire à sa démission dès juillet 2024.
Ce matin, Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Et bien évidemment, tous les corne-culs de gauche, Olivier Faure et François Hollande en tête, « se tiennent prêts » à gouverner alors qu’aucun des groupes parlementaires qui constituent cet invraisemblable équipage qu’est le Nouveau Front populaire qui n’est d’accord sur rien, ne détiendra de majorité et sera immédiatement censuré. Jean-Luc Mélenchon réclame une réunion d’urgence du NFP, manœuvre qui ne vise qu’à l’asseoir comme le candidat naturel de la gauche. Gros comme un camion.
À gauche, on essaie d’éviter une nouvelle dissolution. La recette éculée du « Front républicain » ne fonctionnera plus. Le Parti socialiste et les Écologistes seront laminés, d’autant que LFI ne leur fera pas de cadeau, même s’il est peu probable que le parti de Jean-Luc Mélenchon puisse élargir sa base électorale au point d’accroître son nombre de sièges à l’Assemblée.
Bref, une dissolution ne changera probablement rien à la situation politique calamiteuse qui est le fait d’Emmanuel Macron et de tous ceux qui ont joué au mauvais jeu des apparentements lors des dernières législatives. Pour de basses raisons de soupe, ils ont sciemment travaillé à rendre le pays ingouvernable. Ce qui signifie dans les fait que la France est aujourd’hui gouvernée de l’étranger, de Bruxelles.
Dans une Constitution, il y a la lettre qui détermine la légalité. Et il y a l’esprit dont découle la légitimité. Emmanuel Macron n’a jamais été légitime puisque la haute magistrature est intervenue directement afin de s’assurer de son élection, ne respectant pas le principe, découlant de l’esprit de notre Constitution, qui veut que la justice n’influe pas sur les processus électoraux et sursoie à l’engagement de poursuites en période électorale. Celles dont fit l’objet François Fillon étaient asymétriques puisque, par exemple, Bruno le Maire, qui avait également employé sa femme, artiste-peintre, comme assistante parlementaire, n’a pas été inquiété. Dans une démocratie “normale” où l’égalité de tous devant la loi est assurée, les poursuites contre François Fillon auraient été éteintes.
Quand le président de la République nomme un gouvernement et qu’il ne se voit pas confier par le peuple une majorité lui permettant de gouverner, l’esprit de la Constitution veut qu’il change de gouvernement ou bien qu’il dissolve l’Assemblée.
Si, à la suite d’une dissolution, le peuple inflige au président de la République un nouveau désaveu dans les urnes, lequel ne lui permettra pas de nommer un gouvernement disposant d’une majorité pour gouverner, alors l’esprit de notre Constitution veut qu’il démissionne.
Il appartient à Emmanuel Macron de planifier sa démission. Ce qu’il ne fera pas, à moins d’y être obligé, au sens figuré, avec un flingue sur la tempe. Qui aura ce courage politique ? Car il est à parier qu’Emmanuel Macron cherche à monnayer sa démission contre un grand poste international et ne partira pas sans garantie. Alors que la seule qu’on puisse lui offrir sont des poursuites pénales, dans l’affaire Alstom notamment.