[ Edito ] Mort aux rentiers !
Personne ne semble vouloir comprendre la logique des droits de douanes américains. Le néolibéralisme et le parasitisme qu'il occasionne ont vécu. Tout comme l'indépendance de la Fed.
Le chœur des victimes européennes vient d’entonner à tue-tête le grand air de l’injustifié à propos des droits de douanes imposés par l’administration Trump. Comme il brame depuis trois ans que l’invasion russe de l’Ukraine n’a pas été provoquée.
Ces droits de douanes relèvent d’une décision souveraine de politique commerciale. Le président des Etats-Unis a nul besoin de les justifier à l’Europe. Les dirigeants européens seraient mieux avisés d’arrêter d’essayer de saborder les efforts de l’administration Trump pour régler les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.
Donald Trump fait ce qu’il a promis de faire durant sa campagne. Ce qui est étonnant est la morgue et la naïveté des dirigeants européens qui restent persuadés que tout va se dérouler comme lors de son premier mandat, comprendre que “l’Etat profond” va lui mettre des bâtons dans les roues et que rien - ou si peu - changera. C’est sans doute parce qu’une grande partie de cet “Etat profond” a déjà commencé à se replier en Europe, d’où il entend bien mener sa guerre contre le président américain. Fous sont ceux qui le laisseront faire.
Comme l’affirme à raison l’historien Victor Davis Hanson, Trump conduit une contre-révolution qui n’est qu’un retour au réel, certes brutal, pour tous ceux qui depuis cinquante ans ont fait fortune sans contribuer réellement à l’économie. Jamais dans l’histoire de l’humanité une infime minorité de gens - environ 15% de la population, cadres urbains de la fonction publique et des grandes entreprises - n’a bénéficié de tels privilèges acquis au dépens de la multitude. Il s’agit d’un retour aux fondements de la société américaine, ce que les progressistes, en mal d’arguments face à l’important soutien populaire dont bénéficie Trump, taxent de politique réactionnaire.
Les marchés financiers ne représentent plus depuis belle lurette l’économie réelle. Ils ne sont que des casinos qui ne remplissent plus leur fonction première d’allouer efficacement le capital. Tout comme les banques ne financent plus l’économie réelle et tirent leurs bénéfices principalement d’opérations de marché.
Pour développer des industries qui ne s’accommodent pas du court-termisme boursier, il faut protéger son marché des distorsions de concurrence causées par des niveaux de salaires plus bas, des subventions publiques, des normes sociales et environnementales inexistantes etc. qui rendent la production nationale peu compétitive. Libre commerce ou commerce équitable, Trump a choisi.