En Isère, l'enquête qui plombe les éoliennes
Une enquête lève un peu plus le voile sur l'impact des éoliennes sur les chauves-souris. Mais aussi sur les contorsions de ses promoteurs, dont l'Etat, pour s'arranger avec la loi et la biodiversité.
C’est un écueil majeur dans le développement de l’éolien. Et il est d’autant plus minimisé qu’il remet en question la façade « écologique », au sens premier du terme, celui des relations des êtres vivants avec leur environnement, de cette source d’énergie.
Jamais la confrontation de l’éolien avec les oiseaux, et plus particulièrement les populations de chauves-souris en France, n’a été poussée aussi loin que dans la commission d’enquête qui a présidé au projet d’implantation de dix éoliennes sur le plateau des Chambarans, entre l’Isère et la Drôme. Le sujet est d’autant plus sensible que ce territoire a déjà été le théâtre d’un autre projet, tout aussi controversé, annulé par la justice après des années de procédures : le Center Parcs de Roybon.
Le sujet est d’autant plus sensible que le territoire est encerclé. S’il voit le jour, le projet d’EDF Renouvelables (EDF-R) sera le cinquième parc dans le secteur, ajoutant dix éoliennes aux 38 déjà en activité ou autorisées. Nonobstant les débats sur le modèle économique et la place de l’éolien dans le mix énergétique français, débats qui restent irrésolus tant qu’une étude d’impact véritablement robuste ne sera pas menée en tenant à distance les lobbies qui gravitent autour du sujet, ce projet pose singulièrement question.
Car la production attendue par ce projet ne représenterait que 0,19 % de la production d’énergie renouvelable de la région Auvergne-Rhône-Alpes.