Enfin une étude complète et cohérente sur l'hospitalisation COVID en France
L'Agence technique pour l'information sur l'hospitalisation (ATIH) vient de publier un rapport qui jette une lumière crue sur la gestion calamiteuse de la crise sanitaire. Accablant.
Cette étude est à télécharger ici
Il importe de saluer l’énorme travail effectué par l’Agence technique pour l'information sur l'hospitalisation (ATIH) qui donne pour la première fois une vue d’ensemble de la gestion de la crise sanitaire et de sa réalité tant quantitative que qualitative.
Et c’est accablant pour Emmanuel Macron, ses gouvernements, le ministère de la santé et les Agences régionales de santé. Il en ressort un traitement de crise qui n’a pas été sanitaire mais politique, électoraliste et affairiste. Avec en arrière plan la sempiternelle culture du mensonge d’État comme outil principal de gouvernement.
La Covid a en 2020 causé 4 millions de journées d’hospitalisation. Sur plus de 125 millions, soit 3,2%. Le système de soins hospitaliers français est donc dans l’impossibilité d’augmenter sa capacité temporairement de 3,2% en cas d’urgence. La Covid démontre donc que la logique de flux tendu imposée au mitan des années 2000 et poursuivie depuis est calamiteuse. Il est urgent de recréer un surplus de capacité, une marge de sécurité de l’ordre de 5%. Cela illustre également le fait que le gouvernement n’a pas su organiser l’accroissement temporaire de cette capacité, et a donc failli à protéger les Français.
Comme avec toutes les infections respiratoires, la population à risque est âgée. Mais dans la classe d’âge 75-79 ans où le taux d’hospitalisations en soins critiques est le plus important, seuls 0,35% des hommes et 0,15% des femmes ont reçu ce type de soins. Pour la réanimation, on passe à 0,25% chez les hommes et 0,05% chez les femmes. La Covid, si c’est une maladie sérieuse, n’en reste par moins marginale et ne conduit que très peu de Français en soins critiques, fort heureusement. Moins de 5% des hospitalisations en réanimation ont concerné des patients Covid en 2020.
Les taux d’hospitalisation pour la grippe et la Covid sont similaires sauf en réanimation. C’est donc bien la capacité en soins critiques qui pose problème.
Les comorbidités menant à une hospitalisation pour cause de Covid sont les mêmes que celles observées pour toute autre infection respiratoire, ce qui signifie que les personnes à risque étaient connues de leur médecin traitant. 72% des patients hospitalisés présentaient des comorbidités connues, dont plus de la moitié des facteurs de risque cardio-vasculaire. 85% des décès concernent les patients avec des comorbidités préalablement établies.
Le discours des premiers mois de l’épidémie consistant à dire aux gens de ne pas consulter et d’appeler le Samu en cas de difficulté respiratoire est aussi incompréhensible qu’inacceptable. La mise à l’écart totale par le gouvernement de la médecine libérale - hors mis pour la vaccination - est à l’origine de nombreux décès prématurés.
L’analyse des caractéristiques des patients hospitalisés vient confirmer qu’une politique de prévention (comme par exemple distribuer des masques FFP2 aux plus de 65 ans) et de soins précoces (oxygène ou autres) auraient grandement permis de délester les hôpitaux et d’éviter de nombreux décès prématurés.