[ Flash ] Sortie de piste pour le vélodrome de Haute-Savoie

En 2019, la fédération française de cyclisme préconisait, pour qu'ils soient viables, de construire de tels équipements dans les grands pôles urbains. A Lyon plus que La Roche-sur-Foron en somme.

C'en est fini du projet de vélodrome, puis de salle Arena, construit quasi-exclusivement pour les championnats du monde de cyclisme en 2027 dans la petite commune de La Roche-sur-Foron en Haute-Savoie. Le conseil municipal a voté contre la vente des terrains qui aurait permis à ce projet un tantinet mégalo, comme L'Eclaireur vous le relatait le 23 décembre dernier, de voir le jour.

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Marche arrière toute. Et cet accident de parcours n'entravera en rien les Mondiaux de cyclisme puisque comme confirmé par le président de l'Union cycliste internationale (UCI) David Lappartient sur Facebook (oui, les communications, même aux élus qui poseraient la question, se font désormais sur les réseaux sociaux), les épreuves sur piste devront juste être relocalisées sur un vélodrome de 250 mètres.

Pourquoi cela n'a-t-il pas été pensé plus tôt alors que pour les Jeux Olympiques de Paris par exemple, les pistards iront mouliner à Saint-Quentin-en-Yvelines, à 6 heures de route de la Haute-Savoie, ce qui n'est pas le bout du monde ? Qu'il y a à 3 heures de route, passée la frontière suisse, un équipement qui conviendrait parfaitement (à Granges) ? Qu'à moins de 90 kilomètres, à Vaud en Suisse, un autre vélodrome – propriété de l'UCI qui plus est – est tout aussi exploitable malgré sa taille réduite à 200 mètres puisqu'il est tout à fait possible de demander une dérogation comme stipulé dans les règlements de l'UCI et de la FFC ? D'autant que cet équipement a déjà accueilli des championnats d'Europe ainsi que des championnats du monde juniors...

Pourquoi un tel emballement ? On n'ose imaginer qu'il s'agisse seulement, en construisant un nouvel équipement, qui s’il n’était circonscrit la seconde version du projet à un simple vélodrome, de faire tourner la machine BTP.

En 2012, Bourges avait fait le choix d'une piste de 200 mètres, l’ estimant le plus sage : ajouter 50 mètres aurait tout simplement doublé le coût de l'équipement. "Ça n'aurait pas valu le coup pour avoir une course olympique tous les 15 ou 20 ans”, s'était fendu le vice-président de la fédération française de cyclisme Christian Doucet dans Le Berry.

Dans son schéma national de développement des équipements cyclistes 2015-2020 – avec une prospective jusqu'en 2030 – la FFC appelait à se doter de plus d'équipements mais sans s'emballer pour autant. "Construire pour construire n’est pas une fin en soi qui plus est dans un contexte de contraction des finances publiques", pointait (déjà) l'étude qui soulignait la nécessité de privilégier les grands pôles urbains. 

"Pour que le modèle fonctionne, que le business plan d’une telle structure soit viable sur le long terme, il est nécessaire de disposer d’un bassin de population et donc de potentiels utilisateurs suffisamment important". Bref, de faire le choix de Lyon. Pas La Roche-sur-Foron.