[ Groupe Avec ] Caisse des dépôts et confiscations
Le mauvais soap-opéra judiciaro-financier du « groupe » Avec de Bernard Bensaïd se poursuit inlassablement, avec deux nouvelles vedettes américaines venant de la Caisse des dépôts et consignations.
Bernard Bensaïd est toujours aussi compétent lorsqu’il s’agit de jouer sur les lenteurs de la justice tout en usant la patience des juges. Diantre, le temps, c’est de l’argent. Le plan de continuation du « groupe » Avec, qui devait être présenté au tribunal de commerce de Bobigny ce 7 mai, ne le sera finalement pas, car il n’est pas finalisé, rapporte L’Informé. Ce plan ne concerne que la société Avec S.A, en redressement judiciaire depuis le 17 mars 2024, et des sociétés dans lesquelles elle détient des participations (directement ou indirectement), également en redressement judiciaire. Pour plus de détails, voir notre article ci-après.
Il serait appréciable qu’on cesse de parler du « groupe » Avec, parce que ce « groupe », nous nous tuons à le répéter depuis le début de notre enquête il y a trois ans, n’existe que dans l’esprit de M. Bensaïd.

Avec n’est ni d’un point de vue juridique ni d’un point de vue fiscal un groupe. C’est un invraisemblable fatras, un maquis inextricable, un bazar innommable, un blob constitué de sociétés commerciales, de sociétés civiles immobilières (SCI) et d’entités à but non lucratif – associations et mutuelles. Le seul lien que la plupart de ces organisations ont entre elles est qu’elles ont toutes pour dirigeant Bernard Bensaïd. Le système qu’il a mis en place consiste à accéder aux comptes en banque de chacune de ces entités - pour cela il doit être mandataire social donc les diriger - et à ponctionner leurs trésoreries afin de financer la croissance de son blob, tout en oubliant au passage de faire face à ses obligations commerciales, sociales et fiscales jusqu’à ce que la justice s’en mêle.
Un exemple frappant des méthodes de M. Bensaïd est son rachat des murs de l’Ehpad du Val des Roses à la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, exploité par l’Association mosellane d’aide aux personnes âgées (Amapa) dont il est le président. Il a utilisé 6,2 millions d’euros de la trésorerie de l’Amapa pour effectuer cette acquisition de 7,5 millions par l’intermédiaire d’une SCI dont il est bénéficiaire à 92%. A l’époque de l’acquisition, l’Amapa avait une dette sociale et fiscale de plus de 10 millions d’euros. L’Amapa emploie 4 000 personnes et est aujourd’hui en redressement judiciaire suite à une procédure initiée par les organismes collecteurs sociaux.
La SCI devait rembourser sa dette à l’Amapa sous la forme de remises totales de loyers. Mais voilà, afin de rembourser la ponction de 6,4 millions d’euros dans les caisses du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble (GHM) ayant mené à sa mise en examen pour détournement de fonds publics, Bernard Bensaïd a décidé de donner à la clinique mutualiste l’usufruit des murs de l’Ehpad.
Le rachat pour 7,5 millions du Val des roses a donc généré un cash flow, un flux de trésorerie, négatif de 7,5 + 6,2 + 6,4 = 20,1 millions d’euros. En d’autres termes, un actif de 7,5 millions a pour contrepartie une perte de liquidité de 20,1 millions, alors que Bernard Bensaïd lui est bénéficiaire de 92% d’un actif immobilier d’une valeur vénale de 6,9 millions.
Bernard Bensaïd se soucie peu des activités des entités médicales et médicosociales qu’il dirige. Ce qui l’intéresse, ce sont leurs fonds - aux nombre desquels des subventions publiques - et, pour celles qui en disposent, leur immobilier, qu’il s’empresse de séparer, à chaque fois que c’est possible, dans des sociétés dont il est le principal bénéficiaire.
En clair, par des jeux d’écritures, voire des opérations fictives, il finance, aux dépens des entités qu’il dirige, de ses fournisseurs, de ses propriétaires, de son activité d’hébergement touristique et, enfin, de la collectivité, la croissance de son blob, tout en se constituant, toujours aux dépens de tout ce beau monde, un patrimoine immobilier conséquent.