[ Infox ] Von der Leyen brouillée
Encore un énorme mensonge pour nous faire croire que les Russes, décidément, ils sont trop méchants. Non, le GPS de l'avion de von der Leyen n'a pas été brouillé, pas plus que celui de l'aéroport.
Alors que la presse anglo-saxonne se montre prudente, la presse française met les pieds dans le plat : « La Russie a directement visé la présidente de la Commission par ses opérations de guerre hybride », assène Le Figaro.
On voudrait nous faire croire qu’un avion ne peut pas voler sans GPS. C’est faux. Tout d’abord, les paramètres critiques de vol – altitude, vitesse, cap, attitude – sont fournis par des capteurs embarqués redondants, entièrement « analogiques », car les seules mesures fiables sont celles réalisées à bord de l’appareil.
Les plans de vol s’appuient rarement sur la navigation GPS, car il existe des systèmes terrestres – un avion vole par rapport au sol – bien plus fiables, comme les VOR pour la navigation ou l’ILS pour les atterrissages aux instruments.
Un VOR (VHF Omnidirectional Range) est une balise au sol qui émet des signaux radio VHF (Very High Frequency) dans toutes les directions. Ces signaux permettent à un avion équipé d’un récepteur VOR de déterminer son azimut, c’est-à-dire l’angle par rapport à la balise (exprimé en degrés par rapport au nord magnétique). Un autre instrument, le DME (Distance Measuring Equipment) mesure la distance entre l’appareil et le VOR. Avec l’azimut et la distance sur 2 VOR, la position est établie. Ces instruments sont bien évidemment redondants, c’est-à-dire que le pilote et le copilote en disposent chacun d’un.
Pour les atterrissages aux instruments, l’ILS (Instrument Landing System) utilise deux faisceaux radio : le “localizer” pour aligner l’appareil avec l’axe de la piste, et le “glidepath”, pour guider 'l’appareil dans l’angle de descente. Ils sont également redondants et souvent intégrés aux instruments VOR.
Mais Le Figaro persiste dans son délire désinformationnel.
Les aéroports ne disposent pas de “services de navigation GPS”, puisque le GPS est une constellation de satellites. Ce sont les récepteurs GPS de l’appareil qui reçoivent directement les données des satellites sans aucune action de l’aéroport, y compris pour les approches GPS quand elles existent.
C’est justement le but de la manoeuvre: avec le GPS, pas d’installation et de maintenance coûteuse d’un système ILS, ce qui permet à de petits aéroports d’avoir des approches aux instruments afin d’augmenter leur trafic. Mais ces approches présentent des “minima” nettement plus hauts que l’ILS - c’est à dire que l’altitude à laquelle le pilote doit reprendre le contrôle et avoir le visuel sur la piste sera nettement plus élevée qu’avec un ILS, ce qui implique des conditions météo moins sévères.
Pour faire une approche GPS, il faut en sus s’assurer d’avoir une précision suffisante, c’est à dire recevoir les données de nombreux satellites qui ne sont pas géostationnaires. On ne peut le savoir qu’au moment où l’on prépare l’approche, où l’on fait sa checklist. Si la précision n’est pas suffisante, alors l’approche GPS doit être abandonnée et remplacée par un approche ILS ou autre. C’est ce qui s’est passé avec le Falcon 900 d’Ursula von der Leyen.
Si les pilotes ont dû utiliser des “cartes analogiques” - c’est à dire de bonnes vieilles cartes aéronautiques en papier - alors ce sont les systèmes de l’avion - vraisemblablement une partie du système électrique - qui sont tombés en panne. Ou bien le “Multifunction Fight Display” qui affiche les cartes numériques. Rien à voir avec l’aéroport. Et même en cas de panne électrique, des instruments de secours possédant leurs propres batteries permettent d’opérer l’appareil sans aucun problème pendant plusieurs heures et de se poser à vue. Et il y a toujours le contrôle aérien pour guider, puisqu’avec le transpondeur, il dispose en temps réel de la position de l’appareil, qu’il suffit alors de reporter sur une carte.
Le brouillage GPS s’utilise pour contrer des missiles de croisière et drones à faible altitude. C’est le signal GPS qui est brouillé sur une zone donnée, cela affecte l’ensemble des appareils volant dans cette zone. Il est donc hautement improbabable que les Russes aient brouillé quoi que ce soit en Bulgarie, d’autant que, à l’instar des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde et d’à peu près la terre entière, ils se contrefichent d’Ursula von der Leyen.
Encore un travail de journaliste exceptionnel du Figaro, qui répercute une grossière tentative de désinformation sans aucune vérification.
Image de Une : © Commission européenne
Cet empire du mensonge dans lequel nous sommes tombés à notre corps défendant est catastrophique car ces individus, qui nous trompent, possèdent toutes les manettes pour nous emmener là où nous ne voulons pas aller: une guerre - ou tout au moins des tensions de plus en plus fortes - à l'encontre de la Russie. Je crois que les faucons US chassés par Trump ont trouvé un refuge en Europe et ils refusent d'admettre l'évidence: la Russie a gagné et les BRICS sont en train de nous supplanter sur toute la surface de la planète. La solution serait de reconnaître son erreur mais, pour cela, il faudrait être intelligent.