Le ton monte entre Bernard Bensaïd et le collectif des propriétaires de résidences de tourisme
Tribune du président du collectif des propriétaires des résidences de tourisme gérées par les entreprises de M. Bensaïd.

TRIBUNE - Nous publions avec l’accord de M. Grenon, le président du collectif des propriétaires de huit résidences de tourisme gérées par le "groupe” Avec représentant plus de 900 propriétaires, sa lettre à M. Bensaïd, son PDG, ainsi que la réponse de ce dernier.
Comme toujours dans notre rubrique Réflexions libres, les propos des auteurs n’engagent qu’eux-mêmes, au delà de notre décision de leur donner la parole dans un soucis de pluralisme.
Monsieur,
Nous avons pris connaissance de votre projet de céder la branche hôtelière du groupe Doctegestio Avec.
Il est venu le moment de mettre les points sur les I.
En apprenant la nomination, début mars 2023, de Monsieur Bernard Salzmann au poste de directeur général adjoint, nous avons espéré et cru que nous avions enfin un interlocuteur crédible et fiable.
Les représentants de sept résidences sur les huit qui composent, aujourd'hui, le collectif, lui ont écrit une lettre commune pour lui faire part de nos difficultés (PJ. courrier LAR du 30 mars).
Malheureusement, nous avons appris que Monsieur Salzmann avait quitté le navire en mai dernier.
On imagine que ses valeurs morales et ses compétences reconnues se sont heurtées à votre mégalomanie et à vos pratiques délictueuses dont certaines sont subies, depuis plusieurs années, par les 900 propriétaires que nous représentons.
Le 17 mai dernier, j'ai alerté 19 sénateurs et députés et dénoncé, avec force détails, vos agissements assimilables à des méthodes de voyou.
En parallèle, j'ai constitué plusieurs dossiers à l'attention de plusieurs ministres et de Madame Borne qui avait déjà une évaluation de votre capacité de nuisance si je me réfère aux termes de son intervention en séance parlementaire, le 25 octobre 2022.
Les choses bougent lentement.
Tous les jugements sont rendus en notre faveur, mais le temps judiciaire est très long, augmenté par vos recours abusifs systématiques.
"Créer des infractions est facile. En sortir est plus difficile parce que certains ont font leur fond de commerce".
"Comme la délinquance économique et financière n'est pas une délinquance douloureuse, finalement tout le monde s'en moque. Et ce n'est pas une bonne justice", dixit Jacques Dallest, ancien procureur général de la République.
Effectivement, vous avez tout compris depuis longtemps.
Le temps gagné repousse les échéances judiciaires et vous permet de constituer votre patrimoine personnel.
En consultant le site "doctrine.fr" on est stupéfait par le nombre faramineux de décisions défavorables (premiers jugements, appels et cassations), rendus par les tribunaux à l'encontre des sociétés filiales du groupe Avec.
C'est unique.
Indéniablement, il y a un sacré problème.
Il n'est nul besoin d'être un expert pour être conscient que votre groupe se trouve dans une situation financière catastrophique.
Il suffit de consulter le prévisionnel du groupe Avec émis le 27 janvier 2023.
Pour s'en tenir uniquement aux sociétés exploitantes des résidences, membres du collectif, DG Campus, DG Holidays (DGH), DG Urbans (DGU) présentent au 31 décembre 2021, respectivement, des capitaux propres négatifs de 1 629 000€, 16 166 000€ et 1 533 000€.
Au fait, concernant notre résidence Le Mariale, que sont devenus les fonds perçus par les sociétés DGH et DGU, correspondant aux indemnités d'assurances pertes d’exploitation, pour la part des loyers dus aux copropriétaires (350/370 000€ HT), suite aux sinistres inondation de 2012 et 2013 et au sinistre incendie survenu en août 2017, que vous refusez de nous régler ?
Illustration de votre cynisme : dans les conclusions déposées le 8 février 2018 par vos avocats (page 5), faisant référence aux sinistres inondation de 2012 et 2013, vous avez affirmé "Or à ce jour, la société DG Holidays n'a perçu aucune somme au titre de son préjudice de perte d'exploitation".
Le même jour, le 8 février 2018, la Sarl Nocaudie Assurances nous informait "que la société DG Holidays a bien été indemnisée sur les deux sinistres catastrophes naturelles 2012 et 2013 pour l'ensemble de ses dommages (mobiliers, immobiliers, et pertes d'exploitation), chiffrés par expert..."
En creusant, on s'aperçoit qu'une somme d'un montant de 208 261 € a été portée au crédit du compte 79100300 "Transfert de charges exploitation lourdes", dans le compte d’exploitation de 2013 de la sarl DGH.
Dans le compte d’exploitation de 2014 de la sarl DGH, une somme de 108 648.76 € est mentionnée au crédit du compte 79100000 "Transfert de charges d'exploitation".
Vous avez menti sciemment devant le tribunal de commerce de Paris.
Quant au sinistre de 2017, une somme de 642 731.11 € est portée au crédit du compte 79100000 "Transfert de charges d'exploitation" du compte de résultat analytique de la résidence concernant l'exercice 2018 de la sarl DGU.
C'est indigne d'un véritable chef d'entreprise.
A l'attention des lecteurs qui prennent connaissance de nos difficultés, je précise que le montant des arriérés dus par DGU aux propriétaires et au SDC de la résidence Le Mariale, à fin juin 2023, en tenant compte des sommes réglées grâce au recours des commandements de payer et en faisant abstraction des créances prescrites, représente un montant de 900/950 000€, soit l'équivalent de plus de 4,5 années de loyers.
La dette des sociétés DGU, DGH et DGC à l'égard des 900 propriétaires du collectif représentait 8 350 000€ au début de l'année 2023, (cf. notre lettre à M. Salzmann).
Au 31 décembre 2021, DG Campus était en état de cessation de paiement chronique depuis 7 ans, DG Holidays depuis 4 ans, DG Urbans depuis 5 ans.
Il y a bien longtemps qu'une société "lambda" aurait disparu du paysage économique.
Vous possédez indiscutablement un talent dans la pratique de l'esbroufe, mais force est de constater que votre parcours de chef d'entreprise est une mascarade, une imposture.
Je suis de ceux qui pensent que votre propension à diffuser quantité de contre-vérités et à manier l'esbroufe à tout va masquent votre incapacité d'administrer des entreprises.
Dans une vie antérieure, j'ai eu l'honneur et la chance de collaborer avec deux patrons d'entreprises importantes.
Évidemment que vous n'appartenez pas à cette classe de dirigeants.
Dans l'article paru le 12 juillet dans le journal EcoRéseau Business, je vous cite:
"J'ai effectivement été mis en examen à Grenoble sur plainte de la CGT et de FO. C'est une position infamante dont je conteste toutes les données. Cette judiciarisation se raccroche en réalité à un conflit politique local bruyant colporté par les élus Nupes".
Pour votre gouverne, j'ai 70 ans et je n'ai jamais été encarté ni dans un syndicat, ni dans un parti politique.
Je vous fais donc grâce de votre rhétorique habituelle qui consiste à vous victimiser à chaque fois que la justice vous rattrape.
Je continue :
"Il y a une tentative de déstabilisation du groupe qui m'a amené à prendre des décisions pour sauver nos 12 000 emplois en mettant par exemple en vente notre branche hôtelière".
C'est la procédure initiée par les représentants du GHM qui vous contraint à céder la branche hôtelière ?
C'est grotesque au point d'être pitoyable.
C'est le summum quand on lit que vos "valeurs sont incarnées par l'acronyme BIG (Bienveillance, Innovation et Gestion rigoureuse)".
Demandez aux 900 propriétaires, qui eux, subissent votre véritable personnalité, ce qu'ils pensent de vos balivernes !
Vous êtes insultant.
Le 17 mai, j'ai écrit :
" Ces agissements insupportables, assimilables à des méthodes de voyou, impactent la situation financière de nombreux petits propriétaires qui n'arrivent plus à assumer le remboursement de leur emprunt foncier et le paiement des charges fiscales et de la copropriété, au point de les rendre insolvables ".
"Cette situation, qui dure, va même jusqu'à impacter, gravement, l'état de santé et l'équilibre familial de certains, de plus en plus nombreux".
Autre illustration de vos pratiques opportunistes minables, révélées dans notre courrier à Monsieur Bernard Salzmann : la SCI JB, (J comme Jacob et B comme Bensaïd), dans laquelle votre fils est gérant et vous, associé, rachète les biens saisis par les banques, par exemple, onze villas, ( je détiens les numéros de lots et le nom des propriétaires), situées dans la résidence "Les Jardins Saint Benoît", dont la société DG Holidays était exploitante.
S'agissant toujours de la résidence "Les Jardins Saint Benoît", je peux évoquer le protocole d'accord transactionnel, signé le 26 janvier 2022, homologué par le tribunal de commerce de Paris, que vous avez violé, laissant une "ardoise" de 458 000€ aux propriétaires, auxquels on peut ajouter les 328 000€ d'abandon de créance que ces 97 mêmes propriétaires vous avaient consenti dans le cadre de l'accord.
Ce que je viens d'énumérer n'est qu'un petit extrait de vos agissements malhonnêtes.
Nous en avons marre de vos pratiques crapuleuses, de vos mensonges, de votre cynisme, de vos engagements non tenus, de vos coups tordus, de votre mépris à notre égard.
Depuis plus de dix ans, vous nous pourrissez la vie.
Il est malheureusement quasiment acquis que les 900 copropriétaires vont payer cash les conséquences de vos dérives.
Soyez certain que nous sommes déterminés à vous contraindre, par les voies judiciaires, à assumer personnellement, financièrement et pénalement, les conséquences du désastre qui se profile.
Nous avons de la matière et des arguments.
Je vous fais grâce également de vos menaces et intimidations coutumières.
Je ne vous crains pas.
La réponse de Bernard Bensaïd.
Bonjour Monsieur Grenon,
On se connaît pas
Mais nous ne sommes pas responsable de vos investissements désastreux. Sans doute l’appât de la défiscalisation.
Je vous invite à vous rapprocher de vos conseillers fiscaux et financiers à ce sujet.
Pour ma part je suis très fier d’avoir permis à de très nombreuses exploitations d’avoir repris vie après la faillite de leurs précédents exploitants promoteurs dans des territoires très difficiles.