Les armes envoyées en Ukraine trafiquées? Pas possible !
Ce que nous disions début mars à propos de la folie douce de déverser des milliards d'euros d'armes dans un pays aussi corrompu que l'Ukraine, une plaque tournante du trafic d'armes avant la guerre.
L’UE, l’Otan et les Américains se réveillent?
En Europe, l’écrasante majorité des armes de guerre - plus de 90% - que l’on trouve dans les milieux criminels proviennent de l’ex-Yougoslavie, où dans les années 1990 nous en avions déversé (illégalement) par cargos entiers durant les multiples guerres civiles.
L’Ukraine est l’un des pays les plus corrompus au monde. C’était déjà avant la guerre une plaque tournante du trafic d’armes (et d’êtres humains) et dès 2014, des armes fournies par l’Otan étaient trafiquées. Le régime ukrainien est un régime aussi autoritaire que mafieux qui tient grâce aux USA qui l’ont mis en place en organisant le coup d’Etat de 2014, grâce à des oligarques, eux-mêmes mafieux, qui financent des groupes para-militaires nazis, eux-mêmes formés par l’Otan, paramilitaires nazis qui sont utilisés comme des commissaires politiques dans l’ensemble de l’appareil sécuritaire ukrainien, armée comprise.
Alors imaginez ce qui va nous arriver dessus - ou dans des zones de conflit de par le monde… Une telle masse d’armement est susceptible de déstabiliser l’Europe de l’Est, voire l’UE toute entière pour des années. Alors en Afrique, vous pensez !
On va rire quand des truands monteront au braquo avec des Panzerfaust 3 issus des stocks de l’armée allemande, ou quand le convoi d’un ambassadeur américain au Moyen-Orient ou en Afrique sera attaqué au Javelin made in USA.
Ceux qui ont organisé ces livraisons sont des irresponsables, qu’il faudra tenir responsables.
Le 8 mars 2022.
Parle à mon Colt, ma tête est malade
Nul besoin d’être grand clerc pour deviner l’inéluctable dénouement : l’Ukraine sera neutralisée.
Depuis quinze ans, la Russie répète inlassablement que la sur-militarisation de l’Ukraine et son entrée dans l’Otan constituent pour elle une menace existentielle, de celle pour laquelle l’on rentre en guerre.
Le Kremlin vient d’ailleurs d’annoncer qu’il est prêt à ordonner un cessez-le-feu si l‘Ukraine reconnaît la souveraineté russe sur la Crimée, l’indépendance du Donbass et adopte un statut neutre dans sa Constitution.
Tous ces savants analystes qui ont péroré sur les plateaux de télévision de reconstitution de l’Union soviétique, d’impérialisme russe et de changement de régime n’ont rien compris aux buts de guerre de Vladimir Poutine, forcément limités puisqu’on ne conquiert ni ne contrôle un pays de 600 000 km² avec 190 000 hommes. A titre de comparaison, l’effectif total de l’armée française en Algérie hors gendarmerie en 1962 était de 938 000 hommes.
La Russie a déjà gagné cette guerre car l’Ukraine ne constitue ni pour les USA ni pour l’Union européenne un enjeu existentiel, de ceux pour lesquels on est prêt à se battre et à mourir. L’Occident a déjà perdu cette guerre en 2014 par son refus de garantir les frontières de l’Ukraine, en laissant la Russie annexer la Crimée et ne forçant pas les Ukrainiens à respecter les accords de Minsk. Et Zelensky a dû officiellement en convenir.
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Ainsi donc, et c’est un drame, l’Ukraine sera neutralisé par les bombes.
Pourquoi s’engager à livrer 450 millions d’euros d’armes pour nourrir une guerre déjà perdue, alors que l’on sait que cela ne va qu’accentuer l’intensité du conflit et donc le nombre de victimes ?
Parce que les dirigeants occidentaux, Emmanuel Macron en tête ne possèdent aucune vision stratégique et prennent des décisions sur la base d’une perception virtuelle de la réalité. Comme avec la Covid durant laquelle ils ont suivi aveuglément les recommandations de l’industrie pharmaceutique et de McKinsey, ils suivent le prêt-à-penser américain dans l’affaire ukrainienne. Sans réfléchir aux conséquences de leurs décisions, qui ne sont qu’expédients et poses. Mettez cela en perspective avec le premier liminaire et vous saisirez l’abyssale incompétence dont il est question.
Les absurdes et contre-productives sanctions économiques en réponse à un problème politique sont du même acabit. Les conséquences de la transformation d’une crise régionale en crise globale par le biais de l’économie ont achevé de dynamiter le peu de confiance que le reste du monde plaçait en l’Occident. Quel banquier central sera assez fou pour constituer des réserves en dollar et en euro qui a tout instant pourront lui être confisquées ?
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Aucune évaluation sérieuse de l’impact des sanctions n’a été effectuée. Personne ne s’est par exemple posé la question des conséquences de l’exclusion des banques russes de Swift sur le marché des produits dérivés de grès à grès (options, swaps, futures) qui régissent la majeur partie du commerce mondial de matières premières. Personne ne sait aujourd’hui quel est le montant et la nature des produits dérivés détenu par les banques russes. On ne sait donc pas prévoir l’effet que cela va avoir sur les règlements garantis par les banques émettrices de ces produits, qui de ce fait sont incapables de prévoir la couverture nécessaire pour faire face à d’éventuels défaut de paiement que nous avons organisés. Le risque systémique du système bancaire occidental a été multiplié de manière exponentielle…
Venons en aux armes (enfin !)
Armer des civils comme le fait le gouvernement ukrainien est toujours une très mauvaise idée puisqu’ils deviennent des combattants irréguliers sans aucune valeur combative, dans les faits des boucliers humains, des cadavres instantanés en puissance.
La décision de livrer ces 450 millions d’euros d’armes à l’Ukraine a été prise dans l’urgence sous la pression des Américains et d’un Emmanuel Macron soucieux de démontrer “quoi qu’il en coûte” que sa poudre de perlimpinpin qu’est la souveraineté européenne existe bel et bien.
A moins que…

Hillary Clinton ambitionne t-elle de rejouer l’Afghanistan de la guerre froide en plein cœur du continent européen? En oubliant que la même insurrection bien moins nombreuse, bien moins équipée et bien moins financée a tenu en échec pendant vingt ans l’armée américaine et l’Otan. Leur défaite est encore plus cuisante puisqu’elle s’est terminée par un retrait qui avait tout d’une débandade. A un coût de 200 millions de dollars par jour pendant vingt ans, ça fait cher la débandade. Le contribuable américain appréciera.
Quatre cent cinquante millions d’euros, c’est une aubaine à la fois pour les armées européennes qui vont pouvoir se débarrasser de leur surplus d’armes légères à bon prix et pour les industries de défense qui vont pouvoir renouveler les stocks avec du matériel dernier cri.