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Les "Enfoirés" pour le JDD
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La Lettre confidentielle

Les "Enfoirés" pour le JDD

Le ban et l'arrière ban de l'intelligentsia parisienne se pressent au chevet de la rédaction du JDD. Au nom de la liberté de la presse et de l'indépendance éditoriale. Vraiment ?

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Pascal Clérotte
juin 28, 2023
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En toute franchise, qui se soucie de ce nouveau et ridicule psychodrame parisien qui rassemble tout ce que la capitale compte de rentiers politico-médiatiques ? Pas grand-monde. Même si cela peut donner lieu à des situations plutôt cocasses. Voyez donc.

Fabrice Arfi, Edwy Plenel et Karl Laske ont en 2019 eux-mêmes été condamnés pour diffamation envers le directeur du JDD de l’époque, Hervé Gattegno…

Ces “Enfoirés pour le JDD” n’ont pas à cœur la liberté de la presse mais la préservation du magistère, du contrôle qu’ils exercent sur la parole depuis le milieu des années 1980 et la loi Filloud-Mauroy sur la concentration de la presse. Loi qui fut prise dans la foulée de la libéralisation des ondes radiophoniques et télévisées.

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Oui, la concentration excessive de la presse est très problématique, mais c’est une question de droit de la concurrence et de position dominante, pas de politique ou de ligne éditoriale - à moins que la presse ne soit plus libre. Il suffit donc de réguler la part maximum de la distribution qu’un groupe de presse peut contrôler. Mais en 1985, afin de casser le groupe Hersant qui à la fois jouissait d’une position dominante et avait le mauvais goût d’être la propriété de Robert Hersant à qui François Mitterrand vouait une haine viscérale (Hersant le lui rendait bien), on a aussi réglementé la composition de l’actionnariat des entreprises de presse, en interdisant à quiconque de contrôler plus de 30% des droits de votes.

C’est cette mesure imbécile visant à neutraliser la presse comme contre-pouvoir qui est à l’origine de l’oligarchie politico-médiatique et des “danseuses” qu’entretiennent certains milliardaires alors que la presse n’est pas le cœur de métier de leurs entreprises. C’est de là que provient la médiocre uniformité de la presse française. Ce qu’il aurait mieux fallu réguler est la participation d’actionnaires dont une partie significative du chiffre d’affaires dépend des pouvoirs publics, que ce soit par la commande publique ou par l’exploitation de licences (téléphoniques, bancaires etc.) accordées par l’Etat.

“La liberté de la presse est une réalité. Il suffit d’avoir les milliards pour” avait déclaré avec malice et pertinence Alfred Sauvy. La seule garantie de l’indépendance d’un journal est qu’il soit financé par ses lecteurs, non pas par la publicité, par des subventions publiques ou pire, par des fondations “philanthropiques” (vous savez, comme celles qui financent Reporters sans frontières).

Un journaliste employé n’est pas indépendant. C’est un employé, soumis à une autorité hiérarchique. Il bénéficie du privilège de la clause de conscience lui permettant de démissionner et de toucher le chômage en cas de désaccord profond sur la ligne éditoriale du journal qui l’emploie. Ce que peuvent tout à fait actionner les journalistes grévistes du JDD.

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