L'info sous les radars
“Uniformisation de l'information ? Bien sûr, et même utilisation de cette uniformisation comme arme stratégique.” La reine Christine Ockrent.
Dans cette rubrique en période de vacances, nous revenons sur des informations passées sous les radars des grands titres de la presse, sur les soubresauts de notre vie politique, économique, sociale, locale comme nationale ou internationale. Loin, très loin des communiqués et conférences de presse. État des lieux pas exhaustif, mais condensé, de ce que l’on vous a zappé ou balayé sous le tapis. Et passé à la moulinette de L’Eclaireur.


“Citius, Altius, Fortius – Communiter” 1 Une finale de la coupe des champions au stade de France qui tourna en eau de boudin pour cause d’hubris d’un chef de l’Etat français trop content de récupérer l’affaire qui devait se tenir à Saint Petersbourg, en pleine campagne électorale. Panem et circences! De l’incapacité de l’Etat français à gérer un événement sportif de masse. Des fonctionnaires de police à l’ouest parce que sans ordres cohérents, alors que l’on sut très vite que les supporters ne furent pas ceux qui causèrent esclandre.
Une manifestation qui depuis Samaranch et Dédé la sardine n’est qu’une machine à fric. Et qui, en 2024 à Paris, pourrait bien tourner à la catastrophe, pour ne pas dire plus, à lire le relevé d’observation provisoire, et confidentiel, de la Cour des comptes sur l’organisation des JO dans la capitale, et que s’est procuré Le Canard enchainé. On vous la fait courte : côté sécurité, la France n’est pas prête. Ah bon ? Côté finances, c’est pas mieux. Une vingtaine de départements ont ainsi décliné l’offre d’accueillir la caravane des Jeux. A 180 000 euros pièce, beaucoup ont jugé la facture disproportionnée, sans parler des retombées économiques locales pour le moins aléatoires.
La Haute-Savoie seule en selle. Si les candidats à l’organisation des JO ne courent plus les rues, ceux prêts à accueillir les mondiaux de cyclisme prennent eux aussi la tangente. Martial Saddier, le président du Département de la Haute-Savoie qui, en matière de gros chantiers mal emmanchés, en connait un rayon, est le dernier en lice pour l’organisation des championnats du monde de cyclisme en 2027, après la défection de la Chine, des Emirats arabes unis et, manifestement, des Pays-Bas. L’ardoise, un vélodrome moyennant 100 millions d’euros, devrait en laisser quelques-uns sur le bord de la piste.
Trouillopox, saison 1. Omicron ne faisant plus recette, on attend beaucoup de la variole du singe. Mais c’est un tantinet poussif. Les 1 700 cas en France et 16 000 de par le monde, sans qu’aucune indication de gravité – rappelons que la maladie n’a fait que 5 morts à ce jour quand le paludisme tue chaque année 725 000 personnes – ne soit fournie, tournent en boucle dans les médias mais la sauce ne prend pas vraiment.
Le seul qu’elle a vraiment agité, c’est le directeur général de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé. Une instance des Nations unies ô combien démocratique puisque par 6 voix pour et 9 contre, son comité d’urgence n’est, nous apprend le média suisse L’Impertinent, pas parvenu à se mettre d’accord (sic). C’est donc Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a tranché. On attend donc la suite, sachant que le patron de l’OMS est un fervent défenseur de la couverture vaccinale universelle. Rappelons que la maladie se guérit, dans la plupart des cas, spontanément.
Donnez, donnez, do-donnez, Donnez, donnez-moi, Donnez, donnez, do-donnez, Dieu vous le rendra ! ( ou pas ) La souveraineté industrielle (la quoi ?, voir plus bas), c’est comme l’Ukraine, elle a bon dos. Prenez l’usine ST Micro à Crolles en Isère. Le 12 juillet, en grandes pompes, Emmanuel Macron et tout un aréopage de ministres et d’élus a salué l’investissement, de 5,7 milliards d’euros, pour que le groupe franco-italien construise aux côtés de l’américain Global Foundries une nouvelle usine de semi-conducteurs. Applaudissements dans les rangs (officiels), murmures dans les coulisses. Car pour pousser un tel cocorico, pourtant pas si français, l’Etat a sacrément mis la main à la poche : 2,28 milliards d’euros. Sans compter les 200 millions d’euros d’aides publiques par an dont bénéficie ST pour la R&D.
Le problème c’est que ST se fout comme une guigne de la France et de sa version étatique providentielle. Car ST ne paie pas, ou très très peu, d’impôt en France. STMicro, c’est 1,7 milliards euros de profits en 2021 et 0 IS 2 . Alors qu’un quart des effectifs du groupe sont en France et que la contribution des activités françaises à la richesse produite serait de l’ordre de 40 % selon les syndicats. Cela n’a visiblement pas beaucoup ému Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, bras armé de l'Etat en matière économique et… vice-président du conseil de surveillance de STMicro.
Souveraineté vraiment ? Si STMicro maitrise la technologie FDSOI 3 en 28 nm, le programme en 14 nm a été stoppé. Le 22FDx, lui, reste entre les mains de l’américain Global Foundries qui, même s’il a passé un partenariat avec ST, entend bien garder pour lui seul son pré-carré. Le 18FDSOI, le 18 nm, n’est maitrisé que par Samsung. Quant au partenariat ST/GF/Soitec/CEA signé en avril dernier sur le 10FDSOI, il est aujourd’hui, selon la CGT, une coquille vide.
Le silicium n’est quant à lui pas produit en France. Ferropem pourrait en fournir mais, pas de bol, le gouvernement a validé le PSE actant la fermeture du site de Château-Feuillet. Quant au « Back End », soit les activités d’assemblage et de test, la quasi-totalité est effectuée en Asie. Ils sont d’un rabat-joie ces syndicats…


Luc, premier transgenre (alias Lucy) ? Un groupe d'activistes américain a exhorté les archéologues à cesser d'enregistrer les restes humains qu’ils découvrent en tant qu'hommes ou femmes, parce qu’on ne peut pas savoir comment ces personnes s’identifiaient de leur vivant.
« Proposition absurde, le genre est essentiel pour comprendre l’histoire, a assené l’historien Jérémy Black. La différence entre les sexes, tout comme la différence entre les groupes religieux, sociaux et nationaux, sont des moteurs clés de l’histoire ».

Malbouffe. Pepsi, Burger King et KFC, qui sont restés en Russie, se frottent les mains…


Double ignorance. L’utilisation à tout-va du terme “assumer” est délétère. Il ne manquerait plus qu’un ministre n’assume pas les politiques qu’il décide.
La loi existante est suffisante pour expulser les déliquescents étrangers et leur familles une fois leur peine purgée. Le retrait d’un titre de séjour et l’expulsion sont des procédures administratives, non pas pénales.
Le juge pénal peut par ailleurs prononcer comme peine complémentaire l’interdiction de territoire, ce qui mécaniquement se traduit par l’expulsion. Le problème n’est donc pas la loi mais, comme toujours, son application. Et pour faire appliquer la loi, il suffit que la force publique la fasse appliquer. Et pour cela, il faut la volonté politique de faire appliquer la loi et les décisions de justices. C’est cette volonté politique qui fait défaut. Une énième loi n’y changera rien.


Retraite d’Ukraine. L’idée commence à faire son chemin: retirer des troupes et missiles américains d’Europe de l’Est pour mettre fin à la guerre. Et pendant ce temps, Zelenski, que de moins en moins de gens supportent, pose avec sa femme pour Vogue. L’économie russe, elle, résiste bien mieux que prévu, a fini par admettre le FMI. Ce que nous disions il y a cinq mois de cela :
Devise de l’olympisme, “Plus vite, plus haut, plus fort - ensemble”.
Impôt sur les sociétés, source syndicale.
FDSOI pour fully depleted silicium on insulator, technologie sur laquelle ont travaillé le Leti, Soitec et STMicro et qui permet de réduire la taille des transistors, composants utilisés dans la plupart des circuits électroniques.