L'info sous les radars
"Les médias lâchent les mêmes mythos, si on mord à l'hameçon c'est parce qu'on reçoit trop d'informations à la seconde" - Orelsan.
Dans cette rubrique en période de vacances, nous revenons sur des informations passées sous les radars des grands titres de la presse, sur les soubresauts de notre vie politique, économique, sociale, locale comme nationale ou internationale. Loin, très loin des communiqués et conférences de presse. État des lieux pas exhaustif, mais condensé, de ce que l’on vous a zappé ou balayé sous le tapis. Et passé à la moulinette de L’Eclaireur.
Rentrée littéraire. Ou plutôt éternel retour littéraire, car chaque année, c’est le même pathétique pataquès.
Détournement par Rémi Ferrand, à qui on doit entre autres le “Burkini Marine”.
Cachez-moi cette défaite que je ne saurais voir. Non mais dîtes donc les fins stratèges du Monde, pour aller jusqu’en Crimée, ne faut-il pas reprendre aux Russes le Donbass et plus particulièrement le Sud du Donbass, et plus particulièrement Kherson, Melitopol, Berdansk et Marioupol ?
Non, parce qu’on vous explique : on sait aujourd’hui que l’intention des Russes n’a jamais été de prendre Kiev. La poussée vers la capitale ukrainienne - maximum 20 000 hommes avançant en colonnes bien visibles - ne visait, outre à intoxiquer les dirigeants occidentaux crétins et des médias en état de mort cérébrale, qu’à fixer les renforts ukrainiens à l’Ouest tout en protégeant le flanc de la poussée russe vers le Sud du Donbass et Marioupol, afin de justement mettre la Crimée hors d’atteinte le plus rapidement possible, ce qui fut fait en deux mois…
Les Russes ont “reculé” à Kharkov ? Non pas à cause de la “résistance” ukrainienne mais (a) pour attirer les troupes ukrainiennes et surtout la milice d’extrême droite “Kraken” et les ATO (unités antiterroristes du ministère de l’intérieur dont la mission est de terroriser les populations du Donbass) en rase campagne où elles ont été laminées et (b) parce que la prise de Kharkov n’est ni urgente ni importante à partir du moment où le réseau ferroviaire, les arsenaux ukrainiens et les usines d’armement qui s’y trouvent sont sous contrôle.
De la maskirovka, l’art de la dissimulation stratégique russe : outre la protection des populations russophones du Donbass, c’était bien l’enracinement territorial de la Crimée en Russie qui était visé. Objectif atteint sans aucun retour possible. La Crimée n’a par conséquent plus rien de stratégique dans ce conflit.
En attendant, malgré les dizaines de milliards d’armes déversées par l’Otan sur Kiev, l’Ukraine, comme en 2014 et en 2015, est en train de subir une défaite irrémédiable.


L’affaire de la centrale de Zaparojie ? Les cris d’orfraies poussés par les dirigeants occidentaux n’ont rien à voir avec le risque nucléaire, inexistant puisque les Russes la gèrent et la protègent. Ce sont les Ukrainiens qui font du chantage en bombardant sa proximité, d’où la visite à Kiev de Gutteres, le secrétaire général de l’Onu, et d’Erdogan.
C’est bien plus prosaïque. Les génies qui nous gouvernent n’ont rien trouvé de mieux que d’interconnecter le réseau électrique ukrainien à l’européen. Si les Russes décident de couper le jus à l’Ukraine et de rediriger la production de Zaparojie, la plus grande centrale nucléaire d’Europe continentale, vers le Donbass, la Crimée et leur propre réseau, ça va délester sec. Le réseau européen sautera car il sera impossible de l’équilibrer, à moins de provoquer une pénurie d’électricité monstre en Europe, venant aggraver celle causée par le gaz…
Des génies, on vous dit ...

Principe de réalité. Oui, il faut regarder les choses en face. L’Ukraine et l’Otan ont perdu la guerre depuis 2014. L’Ukraine n’a aucune valeur stratégique pour l’Europe. Les sanctions contre la Russie sont inefficaces, n’ont aucun impact sur le cours du conflit et sont le suicide de l’Europe. Il faut donc les lever et continuer à acheter du gaz russe. Les leaders européens laquais des Américains ont décidé de faire d’un conflit strictement régional une crise énergétique et alimentaire mondiale.


En terrain conquis. Faire passer un gazoduc par la France pour alimenter les Allemands qui, depuis 20 ans, ont imposé une politique énergétique délirante au reste de l’Europe, ont tout fait pour détruire EDF et ce qui restait de notre politique énergétique ? Mais leibe Deutsche Freunde, il y a Nordstream 1 & 2 pour cela. Vous n’avez qu’à lever les sanctions et certifier le 2.
Quant à l’électricité, nous allons d’abord pourvoir à nos propres besoins avant de vous en vendre cet hiver.
La France, comme de tous temps dans l’histoire, est à la fois le finis terrae et le centre de l’Europe, sans lequel tout s’arrête puisque tout y passe. Et c’est pour cela que tous essaient de la détruire, Etats-Unis en tête. Parce que le jour où les Français se réveilleront …
Retour de baguette. La Chine demande à ses universités de ne plus participer aux classements internationaux, notamment celui de Shanghai qu’elle a lancé il y a 19 ans. Classement toujours dominé par les universités anglo-saxonnes et où la France s’enorgueillit chaque année de grappiller une place. Bon en l’occurrence, elle recule là...
En attendant, pour rivaliser, avoir “une taille critique”, singer les universités américaines et tenter d’intégrer le haut des classements, les universités françaises se sont constituées en conglomérats difformes, sans objectifs universitaires et scientifiques, mues par une concurrence débridée qui se déroule selon des critères qui n’ont rien à voir avec leur mission – voir la carotte de l’Initiative d’excellence (Idex) et ses errements, comme à Grenoble – laissant sur le carreau la qualité de l’enseignement et de la recherche. On applaudit bien fort !
Pâté impérial. Dites donc les fins stratèges du Monde, pourquoi la Chine voudrait-elle conquérir Taïwan alors que Taïwan fait partie de la Chine ? C'est ce que dit le droit international depuis 1971.
La Chine dit que si les Américains ne cessent pas d'encourager le gouvernement taïwanais à faire session et que si Taïwan le fait, alors sa réponse sera militaire afin d’assurer l’intégrité de son territoire.
La Chine dit également que la mer de Chine est sa zone d’influence, que la mer de Chine n’est pas la baie de Chesapeake et que les USA et leur marine de guerre doivent s’y comporter convenablement car ils ne sont pas chez eux.
Si l’on se penche sur l’histoire des deux derniers siècles, force est de constater que les Chinois ne sont pas rancuniers. Et ils expriment fermement mais poliment de manière lapidaire ce que le reste du monde, en dehors de l’Occident, pense.

C’est l’plombier ! Encore un coup du réchauffement climatique. L’eau s’évapore sous le coup des 2°C d’augmentation de la température en 2000 ans, la vapeur monte en pression et fait exploser les canalisations !
Suez, Vinci, Veolia, Meridiam, Saur et consorts qui exploitent les réseaux avec un sous-investissement aussi calculé que chronique, n’y sont pour rien. L’Etat non plus qui a renoncé à son rôle de planificateur et de régulateur, et qui ne distribue pas de baffes à qui de droit.
La sécheresse n’est pas causée par le réchauffement climatique.


Arrière boutique. Macron et son gouvernement poursuivent leur destruction du commerce de centre-ville amorcée dès l’arrivée de ce premier à Bercy en 2014. Un magasin est, comme son nom l’indique, un lieu où sont emmagasinées des marchandises. Un magasin sans client s’appelle un entrepôt. Un entrepôt ne peut s’implanter que dans les zones prévues à cet au effet. Et certainement pas dans les centre villes. Quant aux livreurs, on connaît déjà le système d’exploitation, souvent de sans-papiers.
Qu’on fasse fermer les dark stores, sinon les centres-villes ne s’en relèveront pas.
Fille à papa. Liz Cheney, la fille de Dick Cheney, vient de subir la plus grosse défaite de l’histoire des USA d’un sortant lors des primaires républicaines au Wyoming. Elle ne sera donc plus députée en janvier 2023. Après la famille Bush dont la main-mise sur la politique américaine a pris fin avec la mort du patriarche George Hebert Bush en 2018, c’est au tour de la famille Cheney de passer à la trappe. Manque plus qu’à tirer le tapis sous les pieds de la famille Clinton pour que l’horizon soit dégagé et l’atmosphère apurée.