L'info sous les radars
“J’appelle journalisme tout ce qui aura moins de valeur demain qu’aujourd’hui” - André Gide.
Dans cette rubrique, nous revenons sur des informations passées sous les radars des grands titres de la presse, sur les soubresauts de notre vie politique, économique, sociale, locale comme nationale ou internationale. Loin, très loin des communiqués et conférences de presse. État des lieux pas exhaustif, mais condensé, de ce que l’on vous a zappé ou balayé sous le tapis. Et passé à la moulinette de L’Eclaireur.
Bullshit job. Traverser la rue ne leur suffit pas ? Alixio non plus visiblement. Alixio Mobilité, c’est ce cabinet de conseils (oui encore) qui a remporté le marché – 1,4 millions d’euros pour 15 mois comme l’avait révélé La Lettre A – de reconversion des députés en fin de mandat. Cabinet qui n’est autre qu’une filiale du groupe de Raymond Soubie, qui fut le conseiller social de Nicolas Sarkozy. Le monde est décidément petit.
Lilliputien. Bon, c'est vrai que vu la taille de Gérald Darmanin, tout lui paraît grand. En revanche, interdire les frères musulmans, comme l’a fait par exemple la Jordanie, non. On a pourtant bien interdit les loups gris turcs. Le truc c’est qu’à l’heure où nous publions, M. Iquioussen, quoique fiché S donc censé être sous surveillance, court toujours.
Encore plus drôle: s’il a quitté de lui-même le territoire français, il a devancé son expulsion, mesure de police administrative. La procédure de recherche est donc nulle, à moins qu’il ne reparaisse en France…
Cassandre. C'est plutôt Gabriel Attal qui devrait se préparer à des "tensions". Il suffit de sortir de l'absurde système de fixation des prix européens, puisque plus de 80% de l'électricité consommée en France ne sont pas issus de centrales à gaz. Pourquoi alors devrait-on laisser le prix du gaz déterminer le prix de notre électricité ?
Marie Rose. Un fournisseur qui fournit de l’électricité qu’il n’a pas produite via un réseau qui n’est pas le sien, cela a un nom. Une sangsue. Une tique. Un pou. Un parasite nuisible.
Pertes de mémoire. Pendant ce temps, Elisabeth Borne, qui menace de rationner les entreprises en électricité, fait mine de découvrir que plus de la moitié des réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt. Un peu comme Emmanuel Macron et les projets d’établissement… On rappellera qu’aucun investissement majeur n’a été fait depuis 15 ans et que le gouvernement a laissé les opérateurs “alternatifs” se repaitre de la dépouille d’EDF.
En 2020, le gouvernement envisageait de fermer une quinzaine de réacteurs d’ici 2035, concomitamment à l’arrêt de Fessenheim, dont Elisabeth Borne s’était réjouie en le qualifiant “d’écologie de responsabilité”. Il est à noter que les textes prévoyant ces fermetures sont toujours en vigueur (dixit le PDG d’EDF) bien que le capitaine de pédalo Emmanuel Macron eût rétropédalé à en perdre haleine durant la campagne présidentielle.
Se défausser sur EDF alors que son PDG est nommé par le gouvernement – ce qui réduit considérablement la marge de manœuvre du grand électricien – est au mieux facile, au pire pathétique et pitoyable.
Réécoutez l’intervention éclairante de Jean-Benard Levy, le PDG d’EDF ce 2 août (la totalité de la table ronde à visionner ici) lors du congrès du Medef :
Bien cuite, à point ou bleue? En toute franchise, qu'est qu'on en a à faire des barbecues de Yannick Jadot et des agurties de Sandrine Rousseau ? C'est pas un peu fini le caquetage médiatique sur des sujets tellement absurdes qu'on se croirait dans une pièce d’Alfred Jarry ?