L'information sous les radars
État des lieux pas exhaustif, mais condensé, de tout ce que l’on vous a zappé ou balayé sous le tapis.
Dans cette nouvelle rubrique, nous revenons sur des informations passées, volontairement ou involontairement, sous les radars des grands titres de la presse, sur les soubresauts de notre vie politique, économique, sociale, locale comme nationale ou internationale. Nous vous proposons d’éclairer brièvement l’information. Loin, très loin des communiqués et conférences de presse. État des lieux pas exhaustif, mais condensé, de tout ce que l’on vous a zappé ou balayé sous le tapis.
Joyeux 14 juillet à tous !
La chambre régionale des comptes d’Auvergne Rhône-Alpes blinde ses arrières . Alors que le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, verrait bien les CRC dépouillées de certaines de leurs prérogatives, notamment de leurs missions de contrôle des comptes publics dont la publicité embarrasse grandement les élus, la chambre régionale des comptes Auvergne Rhône-Alpes a installé de mois de juillet une magistrate pour le moins calée sur le sujet de la délinquance en col blanc. Avant de rejoindre la juridiction financière, Hélène Descout officiait au pénal: elle était première vice-procureure du parquet du tribunal judiciaire de Lyon, cheffe de la section économique et financière de la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisées.
Pour l’anecdote, on se rappellera que Pierre Moscovici, invité à l’audience solennelle de rentrée de la CRC de Lyon le 3 mars dernier, avait finalement renoncé à apparaître après que le syndicat des juridictions financières eût dit publiquement tout le bien qu’il pensait de sa réforme.
A Grenoble, ça tire dans tous les sens. Alors qu’Eric Piolle - occupé à mettre sur pieds une cellule de soutient psychologique pour la famille du jeune homme, connu défavorablement de la justice selon la formule consacrée, et abattu à Grenoble après que le passager de son scooter ait braqué un policier avec un AK47 - tente de se dépêtrer d’une situation interne délicate, le conseiller spécial du maire de Grenoble, son “homme de l’ombre” Enzo Lesourt, quitte le navire (qui chavire). Hasard ? Dans le même temps, le directeur de cabinet du président de la Métropole de Grenoble, Wilfrid Pailhès, prend la tangente. Divergences avec son “patron” , l’ex-socialiste Christophe Ferrari (version officielle). Manque de loyauté (version off mais soft), on se rappelle qu’il n’avait pas hésité, comme Enzo Lesourt, à bloquer des demandes d’information de la part de journalistes (dont ceux de L’Eclaireur) . Le socialiste, qui a pris une veste aux municipales à Bourg-les-Valence, malgré le soutien d’EELV et d’En Marche, s’en va pantoufler à Suez. Tout n’est pas perdu, sauf l’honneur, peut-être!
En parlant de tirer dans tous les sens, le gouvernement britannique vient de décider de faire faire leur classe sur son propre sol à 10 000 soldats ukrainiens ces quatre prochains mois. “En utilisant l’expertise mondialement reconnue de l’armée britannique (qui n’a pas gagné de guerre depuis 70 ans, celle des Falkland ne comptant pas, ndlr) nous aiderons l’Ukraine à reconstruire ses forces armées et à renforcer sa résistance alors qu’elle défend sa souveraineté et son droit de choisir son propre futur” a déclaré Ben Wallace, le ministre de la Défense anglais.
Etant donné que les pertes ukrainiennes (disparus, tués, blessés, prisonniers et déserteurs) se montent depuis près de trois mois à une brigade (+/- 2 500 hommes) tous les trois jours, cette tentative de combattre la Russie jusqu’au dernier ukrainien risque de faire long feu.
Le gouvernement ukrainien totalitaire et corrompu?
C’est ce qu’on entend de plus en plus dans les médias américains. Avec la critique acerbe de la folie qu’est d’envoyer des milliards d'armes dans un pays si corrompu sans aucune forme de contrôle.
Tucker Carlson anime l’émission la plus suivie sur les chaînes infos et réunit 3 fois plus de téléspectateurs (dont la moitié d’électeurs démocrates) que CNN et MSNBC sur le même créneau horaire. Bref, l’opinion publique américaine a basculé. Elle n’a d’ailleurs jamais été très en faveur du soutient à l’Ukraine.
Les Républicains allant très probablement reprendre le contrôle des deux chambres du Congrès lors des élections de mi-mandat, on se dirige tout droit vers plus d’isolationnisme américain et vers - espérons le - la fin définitive de l’absurde et mortifère politique de domination mondiale remise au goût du jour par l’administration Biden et les néoconservateurs qui la dirigent.
Alors que les “Uber Files” s’annoncent comme le scandale (après le Stade de France il y a un mois, on les enfile comme des perles) de l’été, on rappellera que patron de Bercy, le même Macron, avait fin 2017 fait voter dans son premier projet de loi des finances le doublement du plafond du chiffre d’affaire des auto-entrepreneurs. Rappelons également que depuis 2016 (merci Macron) les entreprises réalisant moins de 12 millions de chiffre d’affaires ne sont plus tenues de publier leurs comptes.
Président en solde vend pays à la découpe.
C’est maintenant un lobbyiste d’Amazon qui a participé à la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, selon des révélations de Médiapart… L’Elysée avait refusé de transmettre au nom du secret des affaires les échanges entre la présidence de la République et Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et autres géants du numérique. Le tribunal administratif a donné raison à Médiapart et a ordonné la communication de ces échanges datant du second trimestre 2017. Emmanuel Macron confondrait-il secret des affaires et affairisme secret ? Histoire d’une corruption si ordinaire que les corrompus n’ont même pas la conscience de l’être.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron nous rejoue une fois de plus Top Gun en volant avec la patrouille de France…


A quoi sert et à qui profite l’application TousAntiCovid ? A pas grand-chose. C’est la Cnil, la commission nationale de l’informatique et des libertés qui le dit dans son 5e rapport. La commission parle très exactement d’une « utilité marginale ». Rappelons que l’application mobile a été conçue pour faire circuler entre les smartphones (à condition d’avoir téléchargé l’application) des informations en cas de proximité avec une personne malade. Le fameux contact tracing censé lutter contre la propagation du virus… qui n’est peut-être pas perdu pour tout le monde. En septembre dernier, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire après un signalement d’Anticor concernant le contrat de maintenance signé par la société Outscale, filiale de Dassault Systèmes.
Le développement de l'application avait été présenté comme réalisé à titre gratuit, mais son exploitation et sa maintenance ont fait l'objet d'une facturation pour un coût entre 200.000 et 300.000 euros par mois selon des révélations de L'Obs. Sans passer par la pourtant obligatoire procédure d’appel d’offre.
La RTS (Radio Télévision Suisse) épinglée pour couverture partiale, vous n’en entendrez sûrement pas parler en France. Non pas tant que cela ne nous regarde pas, mais plutôt que la plainte, admise par l’autorité indépendante d'examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) jette une lumière crue sur une profession peu encline à l’auto-critique, sans parler de remise en question.
En question ? Un reportage sur la dégradation du climat politique en Suisse, et ce deux semaines avant la votation populaire fédérale sur la loi Covid-19 qui aboutira à la validation de la politique gouvernementale sanitaire et son corollaire, l’utilisation du passe sanitaire. Pour l’AIED, en véhiculant une image unilatérale des responsables de la dégradation du climat politique, le reportage a violé le principe de pluralité. Et ? Et bien rien, l’AIEP n’ayant qu’un pouvoir administratif. A charge pour la RTS de faire mea culpa, voire de se corriger… A moins qu’elle ne conteste la décision devant le tribunal fédéral.
Il aura fallu une semaine pour que la (grande) presse relaie les manifestations aux Pays-Bas d’agriculteurs passablement réprimées par le gouvernement. Manifestations contre la situation générale du pays et où le bio s’est pointé comme un épilogue ridicule s’il ne venait pas finir de mettre le pays à feu et à sang. La police n’a pas hésité à tirer à balles réelles. Pendant que ça canardait, que croyez-vous qu’on entendait en France ? Rien. Il a fallu que ça se déchaine sur les réseaux sociaux, dénonçant au mieux une presse aveugle, au pire une presse aux ordres, le petit doigt sur la couture du pantalon pour ne pas relayer ce qui pourrait se risquer en de fâcheux débordements dans l’Hexagone. Il a fallu l’insurrection monstre, la fuite du président et l’envahissement du palais présidentiel à Colombo, capitale du Sri Lanka (sûrement une “foule haineuse” du genre de celle qui pourrait envahir de l’Elysée lors d’une deuxième vague de gilets jaunes tant redoutée) pour que le microcosme médiatique parisien se réveille.
La justice elle aussi vient de se réveiller et d’ouvrir une enquête pour corruption dans l’affaire qui a mené au rachat de la division énergie d’Alstom par General Electric, validée par Emmanuel Macron dans les conditions que l’on connait. Cette information judiciaire déclenchée par une plainte de l’Association Anticor, vise les dirigeants d’Alstom, qui ont plaidé coupable de corruption d’agent public étranger aux USA et ont évité des poursuites en payant une amende de 772 millions de dollars. La justice n’avait jamais en 8 ans pensé à poursuivre Patrick Korn et ses acolytes pour ces faits.
En attendant, on reste toujours au stade de l’enquête préliminaire quant à la plainte beaucoup plus large du député Olivier Marleix, alors président de la commission d'enquête parlementaire. Elle s’attachait notamment aux circonstances de cette vente et sur le rôle joué par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie et est fondée sur l’existence d’un pacte de corruption. L’actuel président du groupe LR à l'assemblée soulignait également qu’il était étonnant que la justice n'ait "jamais ouvert d'enquête" sur Alstom après le paiement de son amende pour corruption. Le comité social et économique et l'intersyndicale de GE à Belfort ont déposé en mai dernier une plainte au PNF contre le groupe américain, notamment pour blanchiment de fraude fiscale. Petit ancrage régional: la directrice générale de GE France au moment du rachat de la division énergie d’Alston n’était autre que Clara Gaymard, l’épouse d’Hervé Gaymard, l’actuel président du conseil départemental de Savoie.