L'Ukraine ou la réhabilitation du nazisme, suite

L'Ukraine et les nazis, cette fois-ci c'est LCI qui s'y colle, avec l'aide bien involontaire du grand rabbin de France.

Darius Rochebin est suisse. C’est l’occasion de rappeler que la Suisse fut un gros fournisseur d’armes du IIIe Reich et que ce sont les banques suisses qui ont organisé la dissimulation du produit de la spoliation des Juifs tout comme celle, par des jeux complexes de sociétés écran, du “trésor des nazis” issu du pillage économique de l’Europe (non, il n’était pas constitué de lingots d’or immergés dans un lac de montagne autrichien). Le tout avec l’aide active des Américains, en particulier des deux frères John Foster et Allen Dulles (à qui l’on doit entre autres la récupération de dizaines de milliers de criminels de guerres nazis allemands, autrichien, ukrainiens, croates, baltes ainsi que le maintien aux affaires de très nombreux collaborateurs en France).

Pour les incrédules, ci-après, une fois de plus, l’extraordinaire documentaire de Jean-Michel Meurice sur une enquête du très regretté Fabrizio Calvi et de Frank Garbely. Documentaire produit par Arte en 2008, dont l’Allemagne s’est acharnée trois ans durant à empêcher la diffusion.

M. Rochebin est donc plutôt mal placé pour participer à l’opération de déminage de l’acclamation par le parlement canadien d’un nazi ukrainien génocidaire puisqu’ancien de la division Waffen SS Galicie.

Cette opération consiste en substance à culpabiliser les Français en leur intimant l’ordre de ne pas critiquer les nazis ukrainiens parce que sous l’Occupation, nous n’aurions pas fait mieux. C’est à la fois faux et pervers.

C’est faux parce qu’en France, si le régime de Vichy a donné l’ordre – et la police et la gendarmerie ont effectivement participé à des rafles de Juifs remis aux nazis qui les ont envoyés vers la mort – ils ne furent pas les acteurs directs de leur massacre, contrairement aux supplétifs ukrainiens. Si la Shoah par balles fut organisée par la SS et les Einsatzgruppen (donc la Wehrmacht, l’armée allemande), elle fut en très grande partie exécutée par des supplétifs ukrainiens. Comme peu de temps auparavant l’extermination des Juifs baltes fut le fait des supplétifs estonien, lettons et lithuaniens.

C’est parmi les pires des pires de ces supplétifs qu’à partir de la fin de l’année 1942 furent sélectionnés ceux qui intégrèrent la Waffen SS. Ils prêtèrent tous serment de fidélité à Hitler et participèrent tous activement à d’innombrables crimes de guerre à l’Est. Ces SS, comme tous les SS, étaient des soldats idéologiques, des volontaires. Pas vraiment des malgré-nous alsaciens enrôlés de force dans la Wehrmacht.