Motion de censure contre Ursula von der Leyen : le jeu de dupes
La motion visant la présidente de la Commission européenne a peu de chance d'être votée le 10 juillet. Mais le texte a un mérite : y voir plus clair dans le jeu politique d'une alternative de façade.
La présidente de la Commission européenne est visée par une motion de censure. Déposée à l’initiative de l’euro-député roumain Gheorghe Piperea membre de l’Alliance pour l’unité de la Roumanie (la droite souverainiste), le texte a fini par obtenir le soutien de suffisamment de parlementaires (79 pour 72 requis) pour être soumis au vote. C’est donc chose faite : la motion de censure visant Ursula von der Leyen sera débattue lundi 7 juillet avant d’être votée mercredi 10 juillet.
D’ici là, les tractations et pressions se poursuivent – quand bien même il s’agit là de décisions purement individuelles, censées ne pas être dictées par les groupes. Elles ont d’après nos informations déjà abouti au retrait du soutien du seul euro-député PPE – le parti de Ursula von der Leyen – qui avait osé affiché sa défiance envers la présidente de la Commission européenne, le slovène Branko Grims.
Moyennant quoi, pousser à la démission Ursula von der Leyen, au motif de Pfizergate, d’ingérence dans les élections nationales en Roumanie (via notamment le DSA) et de l’usage de l’article d’urgence pour octroyer 150 milliards d’euros à la défense, parait assez improbable. Pour être voté, le texte doit obtenir une majorité des deux tiers des suffrages, soit au moins 475 voix sur les 720 élus qui participent au vote.
Pas gagné ? L’épisode est davantage symbolique, en ce qu’il confirme l’ouverture d’une brèche dans l’édifice européen, permettant l’expression d’une voix dissidente, portée par les pays de l’est, Roumanie, Pologne en tête dans ce cas présent. Il est aussi symbolique du fossé qui sépare les paroles des actes et du petit jeu politique qui semble s’y dérouler.