Officines politiques, officines médiatiques
A six mois des élections européennes, et sur fond de guerre entre les deux leaders de la gauche radicale en France, voilà que ressort l'affaire du financement du parti communiste français.
Le Cidefe, l’organisme de formation proche du Parti communiste français (PCF) est-il une officine qui permet au PCF de capter l’argent public et de financer les caisses du parti en toute illégalité ? Le centre de formation créé de toutes pièces il y a trente ans par le PCF, a-t-il servi de “boîte noire” ?
La question est au centre des deux enquêtes judiciaires ouvertes par le parquet national financier (PNF) en 2018 à Givors dans le Rhône et à Fontaine en Isère, suite à des rapports de la chambre régionale des comptes. En question, des formations dispensées aux élus par le Cidefe et sur-facturées aux collectivités sans respecter les procédures réglementaires.
Car le Cidefe a mis en place un dispositif qui lui est propre : un système de forfait signé avec les collectivités censé permettre un accès à toutes les formations, sans limite. L’objectif était en théorie de permettre aux élus d’être formés autant que bon leur semble.
Dans les faits, les choses ne se sont pas vraiment passées comme cela. A Fontaine, commune de la banlieue grenobloise alors dirigée par un maire communiste – qui a démissionné suite à sa condamnation en 2019 pour favoritisme –, sur les 183 formations payées par la commune de 2012 à 2015, seules 46 ont été effectuées. Soit une surfacturation de 64 000 euros.
Et quand on entre dans le détail des modules dispensés par le Cidefe, c’est tout aussi cocasse, comme je le relevais en février 2018 pour Place Gre’net, à la suite des révélations du Canard enchainé – et non de Médiacités et de Médiapart comme s’en vante le média d’Edwy Plenel, fin de la parenthèse qui n’est pas superflue puisque la procédure mise en avant aujourd’hui par Médiapart a été ouverte il y a… quatre ans, le 11 février 2020.