Pâté impérial; Perfide Albion; Câble à réaction; Rastapopoulos; Krack en stack; Ecole des fans... L'info sous les radars.
"Notre liberté dépend de la liberté de la presse, et elle ne saurait être limitée sans être perdue." - Thomas Jefferson.
Nous nous excusons pour les fautes d’orthographes restées dans la Newsletter adressée à nos lecteurs. L’application Substack publie parfois des brouillons non corrigés sans que nous en comprenions la raison.

Pâté impérial. Ne pas savoir qu’en Chine le consensus est toujours préétabli et qu’aucune décision ne se prend sans, est faire preuve d’ignorance crasse. Société basée sur le groupe, non pas sur l’individu. Ce résultat est juste la manifestation que chaque groupe en présence a vu ses intérêts garantis et a procédé à des concessions acceptables, rendant l’unanimité possible.

Ne pas savoir que les idées démocratiques et de “liberté” n’ont jamais fait recette en dehors de la sphère occidentale d’où elles sont issues, est faire preuve d’une arrogance bien établie. Pas sûr que le Chinois ou le Russe de la rue se sente moins libre qu’un Français. Non pas parce qu’ils ne le savent pas, c’est juste que le concept de liberté chez Confucius n’est pas le même que chez Platon. Ceux qui, incapables de comprendre le monde, s’acharnent à le forcer à rentrer dans la conception étroite et nombriliste qu’ils en ont y compris par l’usage de la force, doivent être rééduqués (😄).


La faute à Rastapopoulos. L’écran de fumée propagé toute honte bue par le New York Times selon lequel un “groupe pro-ukrainien” aurait loué un voilier, un yacht, pour faire sauter les gazoducs Nordstream, a déclenché l’hilarité générale. Vite! Plus de doses !
La presse américaine affirme maintenant qu’un “chercheur” (comprendre un ado faisant de “l’open source intelligence” dans sa chambre) a découvert que c’est à partir d’un pétrolier grec que le sabotage aurait été effectué… Encore un coup de Rastapopoulos. Prochaine étape : les extraterrestres !
Il est pratique courante de laisser des navires tourner en rond au large en l’attente de leur nouveau routage parce que cela coûte beaucoup moins cher que de les faire attendre à quai. Le premier effet des sanctions contre les hydrocarbures russes fut de rediriger le trafic maritime de la mer baltique vers d’autres horizons. Pas une mince affaire. Les nouvelles lignes d’approvisionnement ont pris du temps à se mettre en place.
Il n’existe que trois pays qui ont les capacités de procéder à un sabotage tel que celui de Nordstream, opération d’une complexité inouïe à une telle profondeur dans les détroits de la baltique, zone maritime la plus surveillée au monde : les USA, le Royaume-Uni et la France. Puisque ce n’est pas la France… Les mines utilisées doivent être construites sur mesure, avec des charges creuses et un système de mise à feu adaptés à la profondeur. Et ça ne s’est passé sans anicroche, puisque l’une des charges n’a pas explosé…
C’est selon toute vraisemblance la Norvège qui a effectué le travail de reconnaissance et déterminé le point idéal de sabotage. Ce sont des plongeurs de la marine américaine qui, à bord d’un dragueur de mine de la marine norvégienne sur lequel a été montée spécialement une chambre de décompression, ont miné en juin 2022 les gazoducs à l’occasion des manœuvres annuelles “BALTOPS2022” de l’Otan.
Les mines ont été déclenchées par le largage d’une balise sonar par un avion de surveillance maritime norvégien. Ce sont les Suédois qui sont allés, sous couvert d’enquête, nettoyer la scène de crime et récupérer la mine n’ayant pas détoné.
Il s’agit ni plus ni moins que d’un acte de guerre doublé d’une crime de guerre perpétré contre des alliés par les USA et la Norvège, pays membres de l’Otan, avec la complicité active de la Suède et du Danemark, pays membres de l’UE.
Perfide Albion. Un tel niveau d’arrogance et de fatuité est inédit. Oser affirmer que les relations franco-anglaises prennent un nouveau départ du seul fait d’une poignée de main… Ces deux hommes-soja ne dépassant pas le mètre soixante-douze, qui gouvernent non pas pour l’intérêt général mais pour les intérêts étroits d’un establishment ultra-minoritaire, seront-ils bientôt remplacés par un Cromwell et un Robespierre 2.0 ? La question est valide tant la situation sociale est explosive, en France comme au Royaume-Uni.
De la mise en scène qui voudrait faire accroire que les relations anglo-françaises ne reposent que sur les épaules de ces deux gringalets, qui n’ont somme toute comme pouvoir que de décider de rendre la steak and kidney pie et le foie gras obligatoire dans les cantines de leurs écoles respectives ? Plutôt en rire. Il en va de nos amis anglais comme il en va de nos amis américains : ce n’est pas le peuple qui est en cause, mais ceux qui le dirigent, la superstructure diraient les marxistes. Tout comme les Français ne sont pas le problème. Le problème est ceux qui gouvernent depuis quarante ans au mépris de ce que les peuples veulent. Forcément, ça se passe mal.
Surtout quand le premier ministre anglais fait modifier le réseau électrique pour chauffer sa piscine, alors que les Anglais n’arrivent plus à payer leurs factures d’électricité depuis un an.
Transport par câble à réaction(s) et évacuation. On vous a raconté à peu près sous toutes les coutures combien le projet de transport par câble aux portes de Grenoble avait été bâti de manière aussi légère que précipitée. On avait raté un épisode. Au détour de l’avis de la mission régionale d’autorité environnementale, on apprend que le tracé du téléphérique survole d’un peu trop près le réacteur nucléaire de l’institut Laue Langevin. Plus précisément, une des six stations, celle de la Presqu’île Ouest, serait pour le moins mal située si le périmètre d’évacuation venait à être étendu comme cela semble être le cas.
Une station, d’abord technique, appelée par la suite à être ouverte au public, augmentant “le nombre de personnes dans la ZDI (zone de danger immédiat) de manière "non négligeable"”, relève la MRAe. Résultat : l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a délivré un avis défavorable au tracé du Métrocâble. Cela devient compliqué.


Krack en stack. Ça vient. Ça arrive. Doucement mais sûrement. La Silicon Valley Bank, banque d’investissement spécialisée dans le capital-risque - c’est à dire le financement de start-up à “fonds perdus”, le profit se réalisant par la vente de capital lors de tours de table ou d’introductions en bourse - vient de faire faillite et d’être mise sous tutelle de l’État fédéral américain. La Californie est la prochaine ceinture de rouille.
Depuis la crise de 2008, non seulement rien n’a été réglé, mais le casino tourne toujours à toute berzingue grâce aux monceaux de liquidités injectés sur les marchés par les banques centrales. Aujourd’hui, près de 60% de l’ensemble des actifs détenus le sont par effet de levier, c’est à dire qu’ils ont été acquis par la dette. La raison pour laquelle personne ne fait rien pour lutter contre l’inflation est que cela permet au secteur financier et aux “oligarques” surendettés de ne pas rembourser une partie de leurs dettes aux dépens des épargnants, qui voient la valeur de leur patrimoine fondre comme neige au soleil.
C’est la deuxième fois en quinze ans que le même hold-up est perpétré. Alors que la solution est simple : garantir l’ensemble des dépôts sans plafond, annuler le capital des banques défaillantes (les actionnaires perdent tout), les nationaliser et les recapitaliser. Il faut garantir la liquidité de ceux qui détiennent des actifs du fait de leur épargne, non pas le capital de ceux qui l’ont constitué par la dette. D’ailleurs, les marchés ne s’y trompent pas …
Et de deux. Les autorités ferment la Signature Bank par crainte de risque systémique…

Ecole des fans. La Commission européenne propose aux journalistes de postuler pour recevoir un prix… Le rôle du journaliste n’est pas de faciliter des changements sociaux. Le rôle du journaliste est d’informer le public, non pas de former l’opinion publique. A partir du moment où l’on vise à forcer ou à manipuler le lecteur à adhérer aux dernières pensées magiques à la mode, à partir du moment où l’on méprise le lecteur au point de ne pas lui laisser la liberté de se forger sa propre opinion, on désinforme. On fait de la basse, de la vile propagande. Pas du journalisme. La liberté de la presse ne peut se concevoir que si le public lui aussi est libre de ses opinions.