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La Lettre confidentielle

PUNK IS NOT DEAD

Inflation et violences d'État généralisées : bienvenue à la fin des années 70. Retour chez la mère Thatcher. Pas en Angleterre. En France. Dans l'Union européenne. Maintenant.

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Pascal Clérotte
avr. 08, 2022
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No future.

Bon. OK. Il y en a eu un. Mais “no future” ne signifie pas “pas de futur”. Il s’agit de ne pas se gourer.

Vous qui vous souvenez de “God save the Queen, her fascist regime” et qui adôôôrez c’est parce que vous êtes des petits Français. Qui, quand on dit “punk”, pensent Londres, Malcolm McLaren, Vivienne Westwood etc. — que du paraître, snobisme anglo-saxon de la bourgeoisie française, disait de Gaulle… Indécrottables petits merdeux parisiens.

Oui, parfaitement ! Indécrottables petits merdeux parisiens, et tous ceux qui espèrent le devenir, aussi. Parisiens. Merdeux, ça vient avec. C’est mécanique.

Parce que l’Angleterre des années 1970-1980, c’était bien la merde.

C’est ce que montre “The Young Ones”. Une bande de rigolos sortis d’une université mais pas d’Oxford et de Cambridge comme les Monty Pythons ou Rowan Atkinson. De l’université de Manchester. La classe laborieuse, les bourrus du Nord, avec un humour très différent, plus réaliste, plus brutal, plus politique.

Outre Rik Mayall et Andrian Edmonson, on retrouvait dans cette bande une certaine Jennifer Saunders. Oui, celle de French & Saunders et de Absolutely Fabulous. Et on vous passe les apparitions de Stephen Fry, Hugh Laurie, Terry Jones etc. Dans cette maison mitoyenne miteuse qui servait de coloc’ à cette équipe de fous furieux.

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Et nous verrons que l’évolution de la carrière de Rick Mayall n’est pas sans correspondre à celle de la société.

Tout le monde semble avoir oublié que nos voisins et amis anglais avaient un niveau de vie inférieur de 25% à 30% à celui des Français en 1986. Il y a 35 ans.

Tout le monde semble oublier que les inégalités se voient encore bien plus dans la rue aujourd’hui au Royaume Uni que sur le continent, Allemagne exceptée depuis les réformes Schröder et les “minijobs”.

Le Royaume Uni dans les années 1970-1980 était une société dans laquelle il existait des compteurs à gaz à pièces. Tu veux de l’eau chaude? Paies ton quid d’abord, luv !

Une société de la pénurie organisée pour combattre l’inflation. Pénurie qui ne s’appliquait bien sûr qu’à la multitude, pas à la classe dirigeante. La réputation de la bouffe anglaise qui serait immangeable vient de là, alors que c’est faux. La jaffe anglaise traditionnelle est excellente (le haggis par exemple, c’est juste succulent, même si écossais). Dans leur “steak and kidney pie”, la plupart des Anglais n’avaient à l’époque ni steak ni kidney…

Car il fallait contenir la demande qui, c’est bien connu, seule créé de l’inflation. Pas les liquidités inondant les marchés pour compenser l’augmentation du prix des matières premières, pétrole en tête, et “en même temps” faciliter le service d’une dette qui ne sert qu’à financer le train de vie de l’État mais surtout pas à investir pour le bien-être des citoyens. C’est la politique de l’offre. Toute ressemblance avec la situation actuelle est fortuite.

On n’a pas idée parce que même sous rationnement, en France, on n’a jamais connu cela.

Le sandwich à la laitue. Non, pas avec de la laitue. A la laitue. Avec du concombre. Un peu d’oignons. Deux tranches de tomates, c’était Byzance. Et de la “salad cream”, qui n’est pas de la mayonnaise. C’est James May qui le dit.

Véganisme par la force des choses. Celui de la plupart qui ne pouvaient pas se payer de viande, et dont les gosses souffraient de déficience en protéines durant leur croissance… Heureusement qu’il y avait les pubs pour consommer quelques calories durant les heures d’ouverture.

Ah les années 1970 !

Celles des albums concept, des jouets dangereux, du fard à paupière bleu sous cheveux peroxydés jaune paille, du minois de Marlène Jobert et de la chute de rein de Mireille Darc dans “Le grand blond avec la chaussure noire”, des géniales foutraqueries de Jean Yanne, du 44 magnum de l’inspecteur Harry, du tergal comme tissu universellement imprimé, des cités — pardon, “équipements” – “intégrées” afin que le peuple ne vienne plus gueuler sa colère sous les fenêtres des bourgeois. Et ces petits bourgeois qui habitaient dans ces cités pour se battre contre le nucléaire, édifier les classes populaires quant à la démocratie, qui en partirent vite dès que leur pouvoir d’achat le leur permis.

Ah, l’indexation des salaires sur l’inflation!

En fait, elles n’étaient pas “cool” les années 70. Même si en France nous avons eu de la chance. 1968 fut vite réglé, la bourgeoisie française dont nous subissons aujourd’hui encore les enfants avait, avec l’aide des Américains, réussi à faire la peau d’un de Gaulle qui avait déjà du mal à la porter — sa peau – au point d’aller voir “son” Massu à Baden Baden (au cas où), et de dire à Pompidou « Je suis vieux, vous êtes jeune. C’est vous qui êtes l’avenir. Au revoir, je vous embrasse… ». Lucidité que personne n’eut jamais depuis, y compris ce jeune très vieux qu’est Macron. Lucidité sur son usure, pas sur Pompidou incarnant le futur.

Au gaullisme immobilier a donc succédé la corruption pompidolienne, qui culmina avec l’élection de Giscard puis, sept ans après, celle de Mitterrand, le tout grâce à un certain Jacques Chirac.

Inflation à deux chiffres, fermeture des mines, des usines. Pas grave ! Grenelle. Le smic, le smig, Boulin et Fontanet, tous deux assassinés. Et de Broglie, aussi ! C’était crise pétrolière. La chasse au gaspi. Bison fûté aussi ! Nationale 7 ou autoroute (à péage) ? Resto routier ou restoroute? L’Aile ou la cuisse. Aussi ! Jacques Borel et ses premiers fast foods. On s’attachait à vivre et l’État travaillait au futur. Puis, il y eu Giscard en 1974. Aussi ! Et la gauche puis la “seconde gauche”. Et là…Mammouth écrase les prix, mamie écrase les prouts, disait Coluche. Pas étonnant qu’il ait percé à ce moment-là. Tout comme les bourges du Splendid.

Ailleurs, ce fut plus brutal. On se marrait moins. Il n’y avait pas la caravane publicitaire du Tour de France.

En Italie, les années de plomb. Les brigadistes venaient se planquer dans notre région, en Savoie, à Grenoble, cachés par certains qui, à l’époque, furent condamnés pour cela et qui plus tard, élus, ont continué et continuent encore aujourd’hui à donner des leçons de morale. Les brigadistes, on le sait aujourd’hui, n’étaient que des assassins et des délinquants faisant certes contrepoint bruyant à un terrorisme d’extrême droite délibérément organisé pour affaiblir le parti communiste italien. Sale petite guerre et stratégie de la tension. Aldo Moro. Le réseau Gladio, la loge P2, les magouilles financières du Vatican avec la mafia et — ô surprise – la CIA et l’Otan…

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