[ Telegram ] La justice (tré)passe
Le parquet de Paris est politisé donc corrompu. Pas nouveau, mais là nous arrivons au niveau de la France de Pétain, voire de l'Allemagne nazie. Ou de l'URSS, plus familière à Pavel Durov.

Liminaire (sans quartier ni circonstances atténuantes)
La magistrature française a toujours été une corporation aussi bourgeoise que peu aimable qui, si pas tenue en courte longe et menée à la trique, a en permanence été disposée à se vautrer dans la fange pour préserver tous les petits intérêts de classe possibles et imaginables plutôt que ceux de la société (comprendre l’ensemble de la société, pas de la “bonne” société des préfectures et sous-préfectures). Forcément, certains argueront, puisqu’elle se croit investie, depuis la fondation du syndicat de la magistrature, du pouvoir de décider ce qu’est l’intérêt de la société… Pas son rôle.
Nous ne parlons pas là des magistrats individuellement mais du corps social et malheureusement du corps politique constitutionnellement protégé qu’ils constituent. Les magistrats, aussi admirables, courageux, intègres et impartiaux fussent-ils, n’en restent pas moins des fonctionnaires ayant des factures à payer, et donc sont dans une certaine mesure des cadavres dans les mains de leurs supérieurs qui contrôlent leurs carrières depuis la chancellerie.
Les avez-vous vus tous, ces magistrats, à deux exceptions près, prêter serment au maréchal Pétain en 1940 alors qu’il venait d’abolir la République, donc la démocratie donc la notion de justice qui ne se conçoit pas sans séparation des pouvoirs ?
Les avez-vous vus, ces magistrats, ne pas être épurés à la Libération au point que l’un des pires d’entre eux, le procureur général André Mornet, qui passa l’Occupation à dénaturaliser des centaines de nos concitoyens juifs pour les envoyer à la mort, fut celui qui requit contre Pétain et Laval lors de leur procès ? Un collabo accusant d’autres collabos et faisant ranimer à plusieurs reprises Laval, certes une sinistre crapule méritant d’être passée par les armes et qui avait avalé une pilule de cyanure, pour le faire amener moribond devant le peloton d’exécution au nom de la “haine sacrée” alors que les médecins s’y opposaient… Qui faisant œuvre de justice humaine oserait faire exécuter un mourant, fusse-t-il le pire monstre que la Terre ait connu?
Douce France, doux pays de mon enfance, bercé de tant d’insouciance, qui n’a jamais été épuré…Les rejetons sont aujourd’hui aux manettes, et ce sont les mêmes que leurs aïeux.
La haute magistrature, tant debout (le parquet) qu’assise (le siège) à Paris, a orchestré le coup d’Etat larvé qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir en 2017. C’est l’affaire Fillon. Depuis, la servilité fait office de seule compétence justifiant les carrières. Dixit nos très nombreuses sources au sein de l’appareil judiciaire français.
La magistrature française est méprisable. L’écrasante majorité des magistrats français sont éminemment respectables et méritent notre admiration. Le poisson pourrit toujours par la tête, disait doctement Mao.
La preuve.
(Mesdames Messieurs les magistrats, combien de temps encore allez-vous vous laisser humilier par des danseurs de salon parisien sans rien dire?)
Laure Beccuau, procureur de la République de Paris, est taillée dans le même bois que le procureur général André Mornet. C’est ce que donne à comprendre la lecture de son communiqué de presse quant aux poursuites engagées contre Pavel Durov, le fondateur de Telegram, placé en garde à vue pour rien de moins que douze infractions relevant de la criminalité organisée, passibles de vingt ans de ans de réclusion criminelle.
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Placé en garde à vue sous le statut de témoin assisté, Pavel Durov aka Paul de Rove. C’est dire si le dossier est vide et que les (pauvres) juges d’instruction doivent ramer afin de justifier la garde à vue pour ne pas heurter “l’institution”, puisqu’ils ne disposent pas de quoi mettre en examen. C’est dire s’il ne s’agit pas de justice mais d’utiliser la justice pour faire pression afin que Telegram accède aux demandes administratives de l’Etat français, demandes illégales puisque Telegram n’est pas une entreprise française, pas du ressort.
Le communiqué de presse de la procureure de Paris est un monceau d’arguties juridiques digne des pires régimes totalitaires. Andreï Vychinski, le procureur des purges staliniennes et son admirateur nazi Roland Freisler ne s’en dédiraient pas. Une torsion du droit telle qu’il ne l’est plus.
Emmanuel Macron, président de la République souffrant d’une diarrhée verbale à laquelle personne ne semble avoir trouvé de remède depuis 2014, n’a une fois encore pas su se taire. Il “défend” la justice et assure que cette affaire n’est pas politique. Le pouvoir exécutif n’a pas l’ouvrir pour défendre la justice si ce cirque n’est pas politique. La justice, comme la caravane, passe.
D’ailleurs, comment Emmanuel Macron utilise t-il Telegram? La direction technique de la DGSE était-elle d’accord pour ses boucles et ses “chats” non chiffrés à Bercy dès 2014 puis à l’Elysée à partir de 2017 ? Parce que là on n’est plus vraiment dans les SMS de Paul Bismuth… Telegram n’est ni chiffrée ni anonyme. N’est-ce pas Jean-Jacques Urvoas, alors ministre de la justice, qui entre les deux ours de l’élection présidentielle de 2017 a prévenu Thierry Solère, toujours conseiller d’Emmanuel Macron mis treize fois en examen (corruption, trafic d’influence etc. que la justice s’intéressait à lui? M. Urvoas n’a t-il pas été condamné pour cela par la Cour de justice de la République?
Calmons-nous et examinons cet énième bazar qui met en lumière la catastrophe totale qu’est l’Etat français dans toutes ses composantes.
En droit romain donc français, personne ne peut se voir imputer le fait d’autrui. Personne ne peut être complice sans acte délibéré.
Illustration : nous vous demandons de nous prêter votre véhicule, ce que vous faites, et nous l’utilisons pour monter au braco. Cela vous rend-il complice? Non, à partir du moment où n’étiez pas au courant que nous allions user de votre véhicule pour commettre un braquage et que vous nous l’avez pas prêté dans ce but ou en étant au fait de notre intention criminelle.
S’abstenir d’agir ne fait pas non plus complicité, même si l’Allemagne nazie imposa en France la notion de non-assistance à personne en danger afin de justifier les arrestations arbitraires, les exécutions d’otages civils et les déportations à chaque fois que la résistance frappait.
Les accusations de complicité clouées au dos de Pavel Durov ne tiennent pas un seul instant, parce qu’il faudra prouver matériellement qu’il a de manière active participé d’une manière ou d’une autre à la commission des crimes en question. Autant dire que c’est une impossibilité aussi juridique que technique pour les (pauvres) juges d’instruction nommés pour instruire cette affaire. A leur place, nous rendrions un non-lieu dans les plus brefs délais afin que la justice française ne perde pas trop la face.
Si nous suivons la “théorie” juridique exposée dans son communiqué de presse, il faudra donc que la procureure de Paris fasse ouvrir des informations judiciaires contre les patrons de Mercedes, BMW et Audi parce que les grosses cylindrées de ces trois marques sont celles qu’utilisent quasi-exclusivement les trafiquant de stups pour leur go-fast.
Et que la procureure poursuive pour complicité de trafic international de drogue les patrons des concessionnaires autoroutiers qui entretiennent ces belles voies goudronnées sur lesquels les Alpine de la gendarmerie n’ont aucune chance de rattraper les grosses cylindrées allemandes des trafiquants. On pourrait y rajouter tous les X-ponts incompétents gérant les ports français, à commencer par ceux de Marseille et du Havre, qui laissent passer toutes ces tonnes de cocaïne.
Et le tout en bande organisée !
Bande organisée. Voilà le fourre-tout du droit français qui permet aux parquetiers médiocres incapables de diriger une enquête de poursuivre tout le monde pour tout et n’importe quoi. C’est l’équivalent de la conspiration et du RICO en droit américain mais sans la charge de la preuve pour engager les poursuites. Comme le dit très doctement Me Massimo Bianchi, le pénaliste marseillais: “Deux personnes fichées au grand banditisme prenant un café en terrasse n’est pas constitutif d’une association de malfaiteurs.”
Il va falloir que les juges d’instruction démontrent que Pavel Durov a été en contact et œuvré à la commission de crimes perpétrés par ces bandes organisées. A l’instar de la complicité, impossible à démontrer. Autant prononcer le non-lieu immédiatement.
Bref, au delà de 96 heures de désagréable garde à vue, Pavel Durov n’a rien à craindre de la justice française si les juges d’instruction, juges du siège, font correctement leur travail et si le juge des libertés et de la détention, autre juge du siège, ne cède pas à la pression politique. C’est alors que nous verrons si en France nous avons encore un embryon de justice indépendante.
Quant au refus de communiquer les éléments nécessaires à la réalisation d’interceptions, ni Telegram ni ses serveurs étant situés en France, il faut passer par l’aide judiciaire ou un commission rogatoire internationale. Pavel Durov a parfaitement raison de ne pas répondre favorablement aux demandes des autorités françaises.
Face au fiasco judiciaire annoncé et au retour de bâton politique mondial, Mme Beccuau, procureur de la République de Paris proche de la retraite, essaiera sans aucun doute de se cacher derrière l’adage qui vaut dans tous les parquets : “ la plume est serve, la parole est libre”. Parce que ce ne sont ni Macron, ni Attal ni Dupond-Moretti qui rendront acte.
Il faudra rappeler Mme Beccuau à ses obligations statutaires de magistrate en la déférant devant le conseil de la magistrature pour obtenir sa radiation. La justice ne poursuit pas en France à la légère et ne met pas en garde à vue pour plaire à un pouvoir exécutif ayant reçu des ordres de Washington, Langley ou Fort Meade, que ce pouvoir exécutif soit français et (peu) légitime, ou bruxellois et illégitime. La justice serve du pouvoir politique? Nous ne sommes plus en démocratie.
Pendant ce temps, Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) reconnait par écrit avoir été menacé par de hauts fonctionnaires de l’administration Biden lors de la crise du Covid-19, en dehors de tout cadre légal. Nous ne parlerons pas du FBI avant les élections de 2020 puisque c’est déjà amplement prouvé. En fait, Zuckerberg n’a accepté de censurer quatre ans durant que parce qu’il avait besoin du Département d’Etat et de la CIA pour s’assurer du transfert aux USA des données collectées en Europe, ce que von der leen a promptement accepté, alors que l’accord Safe Harbour avait été annulé la Cour de justice de l’UE.