[URGENT] Pourquoi donc les tests sérologiques avant vaccination ne sont-ils toujours pas proposés alors que la DGS les recommandent ?
C'est ce que montre un courrier électronique daté du 5 août 2021 et adressé aux médecins que nous nous sommes procuré. A l'aube de la 3e dose, la question reste entière.
La Haute autorité de santé (HAS) l’avait recommandé en février 2021 : n’utiliser qu’une seule dose de vaccin pour les personnes ayant contracté le SARS-CoV2. Avant l’été, elle remettait le couvert. « Quand on a déjà été infecté, une seule dose suffit ».
« Cette recommandation s’applique quelle que soit l’ancienneté de l’infection, les personnes ayant déjà été infectées conservant une mémoire immunitaire », soulignait-elle dans son avis du 3 juin.
« Les dernières publications scientifiques confirment la validité de cette recommandation : la protection conférée par une seule dose injectée à une personne ayant un antécédent d’infection est supérieure à celles des deux doses injectées à une personne sans antécédent. Et ce, quelle que soit l’ancienneté de l’infection. »
« Or on estime que 23% de la population a été infectée alors que 8% seulement ont été dépistés par test PCR ou antigénique. Il serait donc utile d’identifier tous ceux qui ont été infectés sans le savoir ».
Rebelote le 26 juillet. Recommandation relayée quelques jours plus tard, en interne, par la Direction générale de la Santé (DGS). Dans un courrier adressé aux médecins le 5 août et que nous nous sommes procuré, le directeur général de la santé, le professeur Jérôme Salomon et Bernard Celli, le responsable de la Task Force Vaccination remettaient le couvert.
« La HAS estime que dès lors qu’il ne s’agit pas d’une obligation et que la démarche vaccinale ne s’en voit pas ralentie, il est possible de réaliser une première injection de vaccin de façon concomitante au prélèvement pour la sérologie pré-vaccinale chez les personnes immunocompétentes (qui ont une capacité de réaction immunitaire au contraire des immunodéprimés, ndlr) sans antécédent connu d’infection au SARS-CoV2, notamment chez les personnes les plus susceptibles de faire une forme asymptomatique de la maladie. Si cette sérologie s’avère positive, une seule injection est suffisante pour les personnes immunocompétentes. »
Le Vidal, la bible des médecins, ne dit pas autre chose : « selon les dernières publications scientifiques, la protection conférée par une seule dose injectée à une personne ayant un antécédent d'infection est supérieure à celles des deux doses injectées à une personne sans antécédent. »
En théorie, les tests sérologiques qui permettent s’ils sont positifs de se passer de nouvelle dose vaccinale, ont été déployés dans les centres de vaccination depuis le 15 juin. Des Trod « ouvert aux 12-55 ans immunocompétents, à l’exception de ceux qui disposent d’une preuve d’infection passée à la COVID-19 (résultat de test PCR, antigénique ou sérologique datant de plus de deux mois) et également aux usagers plus âgés, à leur demande et selon l’appréciation d’un professionnel de santé responsable de la vaccination », rappelle la DGS.
« Il est particulièrement important de réaliser ce test chez les jeunes, les plus exposés au virus et les plus propices à faire des formes asymptomatiques », précise-t-elle.
« L’extension de ce dispositif aux acteurs de la vaccination de ville, orientera au total près de 6,8 millions de personnes précédemment contaminées, mais non diagnostiquées, dans un schéma vaccinal complet monodose. En outre, ce dispositif lève un des freins identifiés à la prise de rendez-vous à la vaccination, permet d’éviter des effets indésirables liés à une forte réactogénicité de la deuxième dose dans le cadre d’un antécédent d’infection et raccourcit le schéma vaccinal de certaines personnes, primordial pour accompagner la forte demande générale sur la période estivale. »
Et ? Ces Trod ont-ils été prescrits ? Manifestement très peu. Combien ont été administrés depuis le mois de juin ? Combien de vaccins ont-ils permis “d’éviter” ? Nous avons contacté la Haute autorité de santé. Laquelle a renvoyé sur le ministère de la Santé, sur Santé publique France (compétente pour les vaccins) et sur l’Assurance maladie (compétente pour les tests). Contactés à leur tour, ils n’avaient à la publication de l’article pas répondu à nos questions.
Des tests sérologiques très loin d’être systématisés
Mais en deux mois, de juin à août, un million de tests avaient été réalisés. Une paille. Au centre de vaccination de la mairie de Montreuil où s’était rendu France Info en août, dix Trods étaient en moyenne réalisés chaque jour pour…400 vaccins.