ZFE, LEZ... En route vers la ségrégation socio-spatiale
Au motif de lutte contre la pollution de l'air, les ZFE organisent une réelle ségrégation de l'espace. Exemple à Londres où sont nées ces zones qui se multiplient dans toute l'Europe.

Avec les zones à faibles émissions (ZFE), dont le sort en France n’est pas encore tranché – supprimées par l’Assemblée nationale, elles doivent encore passer l’épreuve du Sénat, voire du Conseil constitutionnel – la question de la qualité de l’air est au cœur des débats. C’est d’ailleurs la raison d’être officielle et affichée de ces périmètres qui ont vu le jour un peu partout en Europe (l’UE étant championne du monde en la matière), où les véhicules jugés les plus polluants sont progressivement exclus.
Dans la pratique, les choses sont plus complexes. Si de nombreuses études, en France comme à l’étranger, convergent pour constater une baisse des niveaux de polluants routiers, tels que le dioxyde d’azote et les particules fines, attribuer cette diminution uniquement aux ZFE, sans prendre en compte leurs effets boomerang – et sans regarder au-delà de la seule question de la qualité de l’air, comme nous y reviendrons – relève d’un certain niveau d’enfumage volontaire.