[ Analyse ] Aux origines de la Covid : mensonges d'Etats
Un faisceau d'indices pointe vers une création en laboratoire du virus de la Covid. La France, qui a construit le labo P4 de Wuhan avec des entreprises chinoises, était-elle au courant ?

Notre confrère Michael Shellenberger, que nous avons interviewé le 10 mars dernier, vient de publier une note britannique classée “secret, recipient’s eyes only” - secret, pour seule lecture du récipiendaire. Il s’agit d’un briefing datant de début 2020 destiné à Boris Johnson, alors premier ministre britannique. Parmi ses auteurs, Richard Dearlove, ancien patron du MI6, le service de renseignement extérieur anglais.
Il apparaît donc que les autorités britanniques étaient, au plus haut niveau, informées que le virus du Covid, le SARS-CoV-2, avait très vraisemblablement été créé par l’homme et que l’épidémie résultait d’une fuite du laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, en Chine. Autant dire que tout le monde, de Washington à Paris, en passant par Berlin, Rome, Madrid, etc., était également au courant. Et que tout le monde a, depuis, vraisemblablement menti sur l’origine de la pandémie. S’interroger sur l’éventuelle création en laboratoire de ce virus était qualifié de complotisme. C’était le pangolin, point final.
On comprend mieux la palpable anxiété d’Emmanuel Macron, qui s’est fendu d’un tweet grandiloquent façon maire de Champignac dans Spirou pour le cinquième anniversaire de l’absurde et inefficace confinement qui a ravagé notre économie et la santé mentale de bien des Français, en premier chef celle des enfants.
La confirmation de Robert F. Kennedy, qui fait toujours l’objet en Europe de campagnes de presse diffamatoires, à la tête du ministère de la Santé, et celle, à la direction du National Institute of Health (NIH), l’organisme fédéral américain qui finance la recherche médicale, du Dr Jay Bhattacharya, farouche critique du confinement, de la gestion de la crise du Covid et de la vaccination tous azimuts, ne sont sans doute pas étrangères à cette panique généralisée.
Pour, disons vulgairement, cacher la merde au chat, on essaie en France de nous faire croire que tout ce qui émane désormais des États-Unis relève de l’antiscience, élection de Donald Trump oblige. Dernier avatar en date de cette nouvelle tentative de manipulation de l’opinion ? Outre le livre de MM. Davet et L’Homme, dont la publication est survenue à un moment bien opportun, dans lequel les auteurs n’ont pas enquêté au-delà du dossier de la Cour de justice de la République auquel ils ont eu accès et ont fait l’impasse sur l’origine du virus et sur les vaccins à ARN messager, qu’on sait aujourd’hui inefficaces, la création, avec tambours et trompettes, par Agnès Buzyn, d’un think-tank nommé Évidences. Accrochez-vous bien : pour replacer la science au cœur de la société, Mme Buzyn affirme : « Nous avons besoin d’une politique publique de lutte contre la désinformation. »
« […] Ils ont prôné une approche totale, fusionnant gouvernements, armées, entreprises privées, ONG et organisations internationales pour “protéger la démocratie”. Cette alliance de pouvoirs publics et privés forme le véritable “État profond” », soulignait dans nos colonnes l’intellectuel américain N.S. Lyons.
Il faut toujours se méfier de ce que disent les services de renseignement, en particulier les Britanniques, sans doute les plus tordus de la planète. Mais le faisceau d’indices est tel qu’il est aujourd’hui difficile de nier la probable origine du virus du Covid, qui a vraisemblablement été conçu en laboratoire, et celle de la pandémie, probablement causée par une fuite du laboratoire P4 de Wuhan.
Mais, comme toujours, les choses sont un peu plus compliquées qu’il n’y paraît, et blâmer la seule Chine est un peu trop facile. Le laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan résulte d’un effort international, car les virus respiratoires de type SARS ont tous pour origine géographique cette région du monde.
En 2014, les USA ont gelé par moratoire le financement de la recherche sur les gains de fonction. “La recherche sur les gains de fonction pour des virus tels que la grippe, le Mers (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient) ainsi que le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) pourrait nous aider à “identifier, comprendre et élaborer des stratégies ainsi que des contre-mesures efficaces contre les agents pathogènes évoluant rapidement, qui constituent une menace pour la santé publique”, avait déclaré Francis S. Collins, alors directeur du NIH pour justifier la levée de ce moratoire en 2017.
C’est aujourd’hui établi, les Etats-Unis ont financé des recherches sur les gains de fonction à l’Institut de virologie de Wuhan. Ce n’est qu’en 2023 que ces financements furent suspendus, officiellement pour cause de manquement aux règles de sécurité.
N’oublions pas les laboratoires situés en Ukraine, dont l’existence a été reconnue sous serment par Victoria Nuland, à l’époque numéro deux de la diplomatie américaine, lorsqu’elle fut auditionnée au Sénat en mars 2022 par Marco Rubio, l’actuel secrétaire d’État. On ne connaît pas à ce jour le type de recherches qui y étaient menées.
En simplifiant beaucoup, un laboratoire P4 est une boîte dans une boîte dans une boîte. L’atmosphère de chaque boîte est isolée des autres et régénérée en circuit fermé. Les boîtes sont confinées entre elles par tout un ensemble de technologies de pointe, souvent classées secret défense. Passer d’une boîte à l’autre se fait par des sas de décontamination et nécessite le port d’équipements de sécurité, dont les fameuses combinaisons Hazmat et des respirateurs autonomes. Sauf dans la dernière boîte, où sont stockés les pathogènes les plus virulents : personne ne peut y pénétrer. Si l’on peut y introduire des souches pour enrichir la bibliothèque de pathogènes, en théorie, on ne peut pas les en faire sortir. En cas d’incident, chaque boîte dispose d’un système de décontamination ; la dernière, celle où sont stockées les souches les plus dangereuses, peut, en dernier recours, être incinérée à très haute température pour garantir la destruction totale des pathogènes contenus dans la bibliothèque.
Si l’épidémie de Covid a bien pour origine une fuite du laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, alors il n’existe que deux possibilités :
Un énorme problème de police sanitaire, ce qui signifie qu’un ou plusieurs employés ont pu sortir, d’une manière ou d’une autre, des virus du laboratoire. Figurez-vous que c’est déjà arrivé par le passé : en 2015, une employée de l’Institut Pasteur de Corée a transporté clandestinement, en avion de Séoul à Paris, trois tubes d’échantillons de MERS-Coronavirus dissimulés dans une boîte de cosmétiques dans son bagage à main. Pire, ces échantillons sont restés une semaine sur l’étagère du bureau d’un chercheur de l’Institut Pasteur sans aucune précaution sanitaire…
Ou bien une fuite causée par un dysfonctionnement du système de confinement et de décontamination du laboratoire.
Nous avons mentionné plus haut que le laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan était le résultat d’un effort international. C’est la France qui a collaboré avec des entreprises chinoises pour construire ce laboratoire et a fourni toutes les technologies de confinement, dérivées à l’origine de technologies utilisées dans le nucléaire militaire.
Des sources indépendantes et concordantes rapportent que le laboratoire P4 de Wuhan aurait été prototypé sur le laboratoire P4 de la Direction générale de l’armement, situé à Vert-le-Petit dans l’Essonne, inauguré en 2013 par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Il s’appuie également sur celui, plus ancien, de la Fondation Mérieux, situé dans la banlieue de Lyon.
Le contrat de coopération pour la construction du laboratoire P4 de Wuhan a été signé en 2004 par Michel Barnier, ministre des Affaires étrangères. Au même moment, la France négociait avec la Chine la vente de cinq centrales nucléaires EPR. La Chine n’en a finalement construit que deux dans le sud du pays avant de mettre fin à ce programme pour privilégier ses propres réacteurs.
C’est la version officielle. Il existe une version plus officieuse impliquant la « disparition » en 2009 de Kang Rixin, patron du nucléaire civil chinois, suivie de sa réapparition pour être jugé et condamné à la prison à vie en 2010 pour corruption, en parallèle de l’énorme scandale UraMin – vous savez, cette « junior » minière canadienne rachetée en urgence par Areva, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007, pour 1,8 milliard d’euros, alors que les cinq concessions qu’elle possédait étaient connues depuis des décennies par tous les géologues et jugées non rentables par ceux qui les avaient découvertes (parmi lesquels le Commissariat à l’énergie atomique et la COGEMA).
Outre les contreparties officielles, les pots-de-vin sont malheureusement monnaie courante dans ces gros contrats négociés d’État à État. Les rétrocommissions aussi, souvent via des intermédiaires. Le 2 décembre 2024, Areva – aujourd’hui Orano – a payé une amende de 4,8 millions d’euros dans le cadre d’une convention judiciaire d’intérêt public conclue avec le Parquet national financier pour éteindre des poursuites pour corruption d’agent public en Mongolie.
La construction du laboratoire P4 de Wuhan a connu de multiples vicissitudes. Outre une opposition de nos militaires, qui y voyaient la possibilité pour la Chine de créer un arsenal d’armes biologiques, les Chinois ont refusé de préciser ce qu’ils avaient fait des laboratoires mobiles P3 financés par le gouvernement Raffarin après l’épidémie de SRAS de 2003. Cela n’a pas encouragé la coopération.
Achevé en 2015, le laboratoire n’a pas été certifié par l’entreprise française d’ingénierie Technip, fleuron racheté en 2016 par l’américain FMC Technologies avec l’accord tacite d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Cela fut néanmoins fait en 2017, lors d’une cérémonie à laquelle participaient le Premier ministre de l’époque, Bernard Cazeneuve, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, ainsi qu’Yves Lévy, président de l’Inserm et mari d’Agnès Buzyn. Il fut annoncé que cinquante chercheurs français résideraient dans ce laboratoire, et, à notre connaissance, ils n’en étaient pas partis avant le début de l’épidémie.
En janvier 2018, des personnels de l’ambassade américaine ont visité le laboratoire et, selon le Washington Post, ont alerté sur l’insuffisance des mesures de sécurité là où les coronavirus portés par les chauves-souris étaient étudiés. Ce grand quotidien étant souvent considéré comme un relais de la CIA, il est permis de se demander si ces alertes ne visaient pas aussi à discréditer les Français, qui avaient un accès permanent au laboratoire, pour les remplacer.
En 2020, au plus fort de la pandémie, Donald Trump a commencé à parler de manière tonitruante d’un « virus chinois » et d’une fuite de laboratoire. Des rumeurs persistantes mettant en cause les technologies de confinement françaises vendues à l’Institut de virologie de Wuhan ont alors circulé, créant un tel émoi à Paris que, selon nos informations, l’une des plus puissantes communicantes de la capitale, Anne Méaux d’Image 7, aurait été mobilisée pour « tuer » l’affaire dans les médias.
Blâmer la seule Chine est décidément trop facile, même si sa responsabilité ne peut être écartée, notamment si elle a cherché à dissimuler une fuite de laboratoire. Mais il ne faut pas oublier que des pays occidentaux ont sous-traité à l’Institut de virologie de Wuhan des recherches jugées trop dangereuses ou trop peu éthiques pour être menées sur leur territoire. Pour les États-Unis, nous finirons probablement par connaître la vérité. En Europe et en France, c’est moins probable. Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé lors de la pseudo-épidémie de H1N1, où une débauche d’achats de vaccins comparable à celle du Covid a été observée, a été nommée à la tête de la Commission d’histoire des administrations chargées de la santé. Pratique pour réécrire l’histoire.