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Michael Shellenberger: "Les Américains sont fatigués d'être les gendarmes du monde"
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Michael Shellenberger: "Les Américains sont fatigués d'être les gendarmes du monde"

"L'Amérique ne va pas à l'étranger tuer des monstres. Elle respecte la liberté et l'indépendance de chacun." John Quincy Adams, 6e président des Etats-Unis.
Michael Shellenberger, militant écologiste americain, fondateur de l'association Environmental Progress

La retranscription en français de cet entretien est disponible plus bas.

L’Amérique n’est plus notre alliée. L’Amérique fait la paix en Ukraine en nous trahissant. Donald Trump marche dans les pas d’Adolf Hitler, a même osé écrire Jacques Attali, en plein délire paranoïaque...

Nous les Européens, nous nous roulons par terre comme des enfants gâtés parce que Donald Trump, qui en a reçu mandat de son peuple, veut mettre un terme le plus rapidement possible à une guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, un Etat qui n’est ni membre de l’Otan, ni membre de l’Union européenne. Une guerre que notre seul intérêt fut qu’elle n’eut pas lieu et aujourd’hui qu’elle cesse le rapidement plus possible.

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La médiocrité abyssale des dirigeants européens ne suffit pas à expliquer pourquoi ils s’accrochent mordicus à leur “narratif”, dès l’origine un ramassis de mensonges. Derrière, il y a une remise en question par l’administration Trump et le parti républicain d’une superstructure de pouvoir transatlantique très bien financée. Sans cette superstructure, la plupart de ceux qui dirigent l’Europe sont nus. La démocratie “managée” a vécu. Certains ne veulent pas l’accepter.

La liberté d'expression est un fondement de la société américaine d'une telle importance qu'elle est devenue un pivot majeur tant de la politique intérieure que de la politique étrangère des Etats-Unis, au point d’amener à une remise en question de l’alliance atlantique et de justifier une guerre commerciale.

Il serait peut-être temps que nous cessions de prêter attention aux hystériques piaillements des zombies de plateaux télé et de politiciens qui n’ont comme seul pouvoir que celui de rendre misérable la vie de leurs concitoyens.

Il serait peut-être temps que nous fassions l’effort d’écouter et de comprendre ce que nos amis américains nous disent, pour une fois sans nous donner de leçon. Aucune amitié est inconditionnelle.

Nous en parlons avec Michael Shellenberger, journaliste et universitaire titulaire de la chaire CBR de science politique et de liberté d’expression à l’université d’Austin, Texas. A l’origine spécialiste reconnu des questions d’environnement et d’énergie, il fut avec Matt Taibbi celui qui révéla l’énorme scandale des Twitter Files. Michael Schellenberger est également le président de Civilization Works.


L'Éclaireur : Allons droit au but et abordons les sujets difficiles. Pourquoi les dirigeants européens sont-ils incapables de comprendre l’Amérique ? Sentez-vous libre de ne pas prendre de gants…

Michael Shellenberger : Je pense qu’il est essentiel, en ce moment, d’avoir des conversations franches entre Américains et Européens.

Si je devais résumer notre relation, je dirais qu’elle ressemble à un vieux mariage où des rancœurs non exprimées se sont accumulées avec le temps. Les deux parties ressentent une certaine frustration, voire de la colère, tout en étant conscientes de l'importance de leur relation.

On observe, notamment chez Macron, une prise de conscience du fait que la relation sécuritaire entre les États-Unis et l’Europe évolue. La France, et non l’Allemagne, est désormais en première ligne en matière de sécurité, notamment grâce à sa dissuasion nucléaire. C’est un élément positif.

Dans le même temps, la réaction des Européens à la rencontre entre Zelensky, Trump et Vance à la Maison-Blanche a montré un manque de compréhension quant à l’exaspération des Américains face à leur rôle de gendarme du monde. Nous sommes très sérieux quand nous disons vouloir mettre un terme au conflit en Ukraine.

Personne n’apprécie qu’on se comporte avec lui comme si tout lui était dû. Or, l’attitude de Zelensky a heurté beaucoup d’Américains, indépendamment de leur opinion sur Trump. Les dirigeants européens semblent ne pas comprendre que les États-Unis souhaitent redéfinir leur engagement militaire et sécuritaire.

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