Black-out électrique, black-out politique, black-out médiatique
La péninsule ibérique joue avec le feu depuis des années et ce black-out était aussi prévisible qu'annoncé. Rapports et précédents à l'appui. Mais en France, le sujet reste black-listé.
Que sait-on 48 heures après le black-out qui a plongé l'Espagne et le Portugal, mais aussi le Sud de la France, dans le noir ? Car il ne s’agit pas que d’un simple incident. L’épisode vient jeter une lumière crue sur les politiques énergétiques nationales qui découlent de la politique énergétique absurde conduite au niveau européen. On verra un peu plus loin que cet “incident” était prévisible, du fait de nombreuses alertes mais aussi d’épisodes similaires survenus un peu partout dans le monde, comme le documentait, dès le 28 avril, un journaliste… américain, notre confrère Michael Shellenberger.
En France, il a fallu attendre 48 heures pour que tout doucement, le voile se déchire sur la “responsabilité” des énergies renouvelables intermittentes (ENRi), photovoltaïque en tête, comme nous l’écrivions dans un précédent article.
Les ENRi sont incapables d’assurer la flexibilité quand le réseau vient à lâcher. Rappelons que c’est instantanément 15 gigawatts, l’équivalent de la production de 15 réacteurs nucléaires de 1000 MW, qui ont été perdus il y a deux jours en Espagne. Sans que les ENRi, qui constituent une très importante partie de la production – à 12 h 30, 78 % de la production était fournie par l’énergie photovoltaïque, thermique et les éoliennes – puissent y palier.
Par-delà la météo, c’est la question de la forte dépendance à l’égard des énergies renouvelables basées sur des onduleurs, sans capacité de sauvegarde, d’inertie ou de stabilisation suffisantes, qui est posée au travers de cet effondrement. Les ENRi accroissent de manière géométrique les vulnérabilités du réseau.