[ Edito ] Le prix Nobel des cons
Trouvez-nous un prix Nobel d'économie de ces quarante dernière années qui n'ait pas eu tort sur tout. Les économistes médiatiques sont des cons. Tout économiste distingué qui se respecte vous le dira.
Philippe Aghion, l’économiste de Macron, professeur au Collège de France mais surtout à l’INSEAD et à la London School of Economics, a reçu le prix Nobel d’économie. Et donc sur les plateaux, c’est innovation, innovation, in-no-va-tion! “Dans le le monde de Raphaël Zucman, il n’y a pas d’in-no-va-tion”, nous dit M. Aghion. Bon, M. Zucman, économiste, est également un con, nous le concédons.
Précision utile de l’un de nos lecteurs; “Pour information, le Prix Nobel d’Economie n’existe pas et n’a jamais existé. En effet, il s’agit du Prix en Sciences Economiques délivré par la Banque de Suède en mémoire d’ Alfred Nobel (“Sveriges Riksbank Prize in Economic Sciences in Memory of Alfred Nobel”).” On pourrait même l’appeler le prix Wallenberg, du nom de cette famille de banquiers, politiciens et diplomates qui contrôle près de la moitié de l’économie suédoise.
Un philosophe, forcément beaucoup moins con qu’un économiste médiatique fusse-t-il distingué, même s’il s’était fourvoyé à la London School of Economics, a fameusement dit que les sciences sociales - dont l’économie - ne sont pas des sciences car leurs observations ne sont pas reproductibles. Nous parlons bien sûr de Karl Popper dont le concept de société ouverte a été dévoyé, en particulier par un certain George Soros.
Phillipe Aghion, qui vient de recevoir le prix Nobel des cons - pardon, d’économie - aux côtés de Peter Howitt et Joel Mokyr, est un Schumpeterien de base. L’économiste préféré de Macron a travaillé à son programme de 2017. La “disruption” de Macron? C’est con, ne cherchez pas plus loin. La bête et méchante destruction créatrice sans toutes les nuances de Schumpeter, le théoricien de ce bazar. Alors oui, ça détruit mais si la concurrence est bonne et si l’Etat fait son boulot, ça ruisselle, nous dit-il.
Mais holà, attention, économiste de la croissance endémique, M. Aghion, celle qui provient du progrès généré par les “in-no-va-teurs”, tout en “démontrant” que quand il y a trop de concurrence les entreprises n’innovent plus, tout comme quand il n’y a pas assez de concurrence. Truisme à la con. Bref, ce que Marx aurait appelé un économiste de l’oligopole, donc de l’oligarchie - histoire d’éviter l’inévitable loi des rendements décroissants. Solow et toute la bande pour la théorie de la croissance, c’est dépassé. Comme Ricardo et ses avantages comparatifs en matière de commerce international. In-no-va-tion on vous dit !
Philippe Aghion, économiste qui persiste à dire que l’Etat doit réguler mais pas trop, bref s’assurer que des rentes soient garanties aux “in-no-va-teurs” adoubés comme tels sans trop prendre aux autres, les “briques et ciments” - ce qui produisent mais n’innovent pas, qui ne sont rien. Vous la voyez la politique de l’offre qui a coulé le pays depuis 2012 menée par Emmanuel Macron, le CICE et tout le bazar? Vous les voyez les centaines de milliards d’argent public pompés dans la “French tech” qui ne sont que clientélisme sans retour? De politique industrielle, il n’est nulle question, in-no-va-tion, bande de cons! Et vous les voyez ces vraies start-up innovantes car issues d’années de recherche dans des labos publics, vendues à vil prix aux Américains?
Comme dernièrement Upmen, entreprise grenobloise ayant développé une puce permettant d’accélérer par vingt le traitement des données pour les applications “big data”, acquise par Qualcomm, le tout validé par Bercy parce qu’à un moment ces hauts fonctionnaires qui ne servent pas à grand-chose auront envie d’aller dans la finance faire des “deals” et de l’argent… La croissance générée par cette in-no-va-tion, ce sera ailleurs, c’est con. Mais les banquiers et avocats d’affaires auront pris du pognon, qu’ils renverront en partie sous forme de pantoufles.