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[Haute-Savoie] Le Bouquetin, la Donzel et la Brucellose. Un sacré fromage
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[Haute-Savoie] Le Bouquetin, la Donzel et la Brucellose. Un sacré fromage

Les jeunes agriculteurs de Haute Savoie s'en prennent à France Nature Environnement avec la participation de la... vice-présidente à l'agriculture du département.

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Pascal Clérotte
déc. 13, 2021
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[Haute-Savoie] Le Bouquetin, la Donzel et la Brucellose. Un sacré fromage
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Capture d’écran du compte Facebook des jeunes agriculteurs montrant Mme Donzel (cheveux roux) , 4e vice-présidente du conseil départemental de Haute-Savoie, participant à une manifestation dispersée à deux reprises à coup de lacrymo par une quarantaine de gendarmes devant les locaux de France Nature Environnement.

Avertissements au lecteur :

  1. Afin de pas entraver l’action des services vétérinaires, nous ne donnerons aucune information que nous jugeons sensible et pas d’un intérêt public impératif.

  2. Étant donné l’ambiance un chouïa tendue entre certains agriculteurs et certaines associations de protection de l’environnement, nous ne citerons pas les noms des personnes des deux côtés avec lesquelles nous avons parlé, afin d’éviter les foires d’empoigne sur les réseaux sociaux et dans la vraie vie.

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Comment Marie-Louise Donzel, quatrième vice-présidente en charge de l’agriculture, de la forêt et de l’alimentation et présidente du syndicat interprofessionnel du reblochon, peut-elle conserver sa délégation après un épisode pareil ?

Pourquoi Martial Saddier, président du conseil départemental n’a t-il pas retiré séance tenante sa délégation à cette dame, qui a activement participé le 29 novembre à une manifestation violente au point d’être dispersée à la grenade lacrymogène à deux reprises et qui visait les locaux de France Nature Environnement ?

Contacté, M. Saddier ne nous a à ce jour pas répondu. Vous trouverez en fin d’article les questions que nous lui avons adressées par écrit1.

Rectificatif: nous avons reçu la réponse suivante. L’exécutif haut-savoyard nous renvoie vers le syndicat du reblochon…

Mme Donzel était là en tant qu’agricultrice, entend-on. Ainsi on peut changer de casquette à son gré, selon les circonstances, pour participer sans aucune conséquence à des opérations punitives et/ou d’intimidation visant une association, en compagnie de ses deux fils, dont Yvan Donzel-Gonnet qui a menacé d’incendier les locaux de FNE sur les réseaux sociaux. Elue et responsable d’un syndicat professionnel ? Que nenni, agricultrice ! Chat perché !

Et tout cela pour une sombre histoire de bouquetins et de brucellose, dont les conséquences potentielles sur la filière laitière sont certes terribles.

Mme Donzel se rend-elle compte que son comportement et celui de ses acolytes dessert gravement la filière laitière haut-savoyarde et en particulier la fabrication des produits à haute valeur ajoutée que sont les produits au lait cru ? Tout comme le syndicat interprofessionnel qu’elle préside ?

Avec un cas avéré de brucellose “Brucella Militensis var 3” dans une exploitation, connaissant le système de contrôle français, l’un des plus stricts au monde, et le professionnalisme de nos services vétérinaires qui ont lancé l’enquête épidémiologique, le risque encouru par la filière est pour le moment réputationnel donc commercial, pas sanitaire, même si l’agriculteur concerné va perdre le travail et l’investissement d’une vie, ce qui est dramatique.

En plein période d’hystérie Covid organisée par l’Union européenne, le gouvernement et les médias, est-il commercialement sage et bon d’attirer ainsi l’attention sur les AOP fromagères des deux Savoie alors que la brucellose est toujours jusqu’à preuve du contraire sous contrôle dans le département et qu’au niveau européen, il n’est pas question d’enlever le statut de pays indemne à la France ?

Mme Donzel et ses larrons, en en faisant tout un fromage, auraient-ils pasteurisé le lait dont on fait le Reblochon?


La brucellose est une maladie infectieuse causée par les nombreuses bactéries du genre Brucella, qui peuvent contaminer les bovins, les ovins, les caprins et à peu près tous les mammifères et batraciens. Si elle est transmissible à l’homme (pénible mais pas mortelle), la brucellose a avant tout un énorme impact économique puisque les animaux issus d’un troupeau non-indemne ne peuvent pas être déplacés ou vendus sur pieds. Leur lait est impropre à la fabrication de produits au lait cru, dont le reblochon, le beaufort, la tomme de Savoie etc. font partie.

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES):

Chez l’animal, la brucellose peut provoquer des avortements, une réduction de fertilité et des pertes en lait. De plus, tout animal ou troupeau non certifié indemne de brucellose ne peut circuler librement dans le monde. Cette maladie peut donc être responsable de pertes économiques importantes.

Chez l’Homme, qui se contamine au contact d’animaux infectés ou en consommant des produits laitiers crus, la maladie se traduit par des fièvres intermittentes (notamment suées nocturnes abondantes), douleurs, maux de tête et/ou faiblesse. Elle peut évoluer vers une forme chronique pouvant induire de sérieuses complications ostéo-articulaires notamment. Les formes graves sont exceptionnelles et les cas de décès sont très rares même en l'absence de traitement. (…)

En France, cette maladie est désormais rare, pour l’essentiel contractée dans les pays tiers où la maladie animale est insuffisamment ou pas contrôlée, ou à partir d’aliments importés de ces pays.

Les bactéries aussi ont leurs “variants”. Le biovar Brucella Abortus touche plutôt les bovins et le biovar Brucella Melitensis a pour tropisme les ovins et les caprins. Les contaminations croisées entre espèces sont fréquentes.

On peut donc comprendre la très grande inquiétude des producteurs laitiers chaque fois qu’un réservoir de brucellose est identifié, ne serait-ce que pour des raisons d’image, puisque c’est l’ensemble de leur filière qui est menacée. Pour chaque exploitation touchée, c’est le travail et l’investissement d’une vie qui est réduit à néant. C’est l’ensemble du troupeau qui est abattu, animaux sains compris.

La France est un pays déclaré indemne de brucellose depuis 2005, suite à trente ans d’efforts d’éradication par une prophylaxie draconienne. Le dernier foyer de brucellose qui posait problème a été traité en 2000 dans la commune de Reposoir, près du col de Colombière en Haute-Savoie.

En 2011, un cas fut identifié dans une exploitation au Chinaillon, lieu-dit La Culaz, commune du Grand Bornand, de l’autre côté du col de Colombière.

En 2012, on a découvert un réservoir sauvage de Brucella melitensis biovar 3 parmi les bouquetins de la chaîne du Bargy.

Un programme de capture, de test, de marquage des bouquetins sains et d’euthanasie des bouquetins infectés a alors été lancé, ainsi que des abattages pour contrôler la taille de la population. En tout, 482 individus ont été extraits de la population de 2012 à 2020.

Extrait du rapport de l’ANSES du 30/11/2021

Ce programme a été partiellement annulé par le tribunal administratif de Grenoble en 2020 au motif que des individus sains étaient susceptibles d’être abattus. Le bouquetin est une espèce protégée.

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