L'Ukraine ou la réhabilitation du nazisme
L'acclamation d'un ancien Waffen SS de la division Galicie par le premier ministre et le parlement canadien lors de la visite de Zelensky en est le dernier épisode.
“Hommage malencontreux” écrit Le Monde. Acclamer et présenter comme un héro un ancien de la Waffen SS, un volontaire adhérent à l’idéologie nazie et ayant juré fidélité à Hitler, un ancien de la division Galicie responsable du massacre de plus d’un million de Juifs, de Polonais, d’Ukrainiens, de Russes et de Slovaques ne serait qu’une simple faute de goût pour le quotidien du soir. C’est bien connu, la SS dans toutes ses composantes ne fut jamais déclarée organisation criminelle lors du procès de Nuremberg... Alors le faire le jour de Yom Kipour, la plus importante fête juive, ça passe crème.
Quand Le Monde qualifie de “malencontreuse” la glorification d’un ancien SS ukrainien, nous voyons les ravages d’une presse aux ordres et militante. Trudeau, le Canada et l’Ukraine, c’est le camp du bien. Il s’agit donc de minimiser leurs turpitudes, mêmes les pires, mêmes celles qui relèvent du révisionnisme le plus vomitif et insultant, entre de trop nombreux autres, la mémoire des 44 090 soldats canadiens morts au combat contre l’Allemagne nazie.
Un militant cherche à vous imposer son jugement. Un journaliste cherche à vous informer pour que vous forgiez votre propre jugement. Vous saisissez la différence ? Voilà pourquoi un journaliste ne peut pas être “dans le même temps” un militant, ce qui ne veut pas dire non plus qu’il ne peut pas avoir d’opinions et la liberté de les partager.
Bien sûr, personne n’était au courant. Pas plus le président de la chambre que Justin Trudeau (qui a affirmé qu’il s’agissait de désinformation russe). Alors qu’il n’a pas fallu cinq minutes à la presse indépendante pour sortir l’affaire, elle qui dispose de bien plus de moyens que la gendarmerie royale canadienne et le CSIS, le service de renseignement canadien, c’est bien connu là aussi… Il faut dire que plusieurs photos montrant et identifiant Yaroslav Hunka en uniforme SS sont postées sur un blog tenu par des anciens de la division Galicie à qui l’on doit l’érection de monuments à l’honneur des SS ukrainiens dans plusieurs villes du Canada et des Etats-Unis, dont de nombreuses organisations juives exigent la démolition. Pas du tout comme si tout le monde ne pouvait pas le vérifier par une simple recherche sur internet.
Consulter des historiens, comme par exemple l’Ukrainien Ivan Katchanovsk qui enseigne à l’université d’Ottawa ? Aucun intérêt.

L’écrasante majorité des Ukrainiens qui ont émigré après la Seconde Guerre mondiale étaient au mieux des collaborateurs nazis, au pire des criminels de guerre. Il s’agissait de ceux, bandéristes, qui ont suivi la Wehrmacht et la Waffen SS dans leur retraite jusqu’en Allemagne. Ils ont promptement été récupérés par les Américains et les Anglais avec l’aide active de nazis allemands et autrichiens, eux-mêmes récupérés dans le but de lutter contre le communisme.
Ecoutez notre série de podcast qui retrace l’histoire de l’utilisation des nazis ukrainiens par les USA qui date de plus d’un an. A l’époque, nous nous sommes faits traiter de tous les noms : complotistes, poutinophiles etc.
[ Podcasts ] Les Anglo-Américains et les nazis ukrainiens, un siècle d'histoire commune
Retour sur notre série de podcasts traitant de l’utilisation des “nationalistes” ukrainiens, des collaborateurs nazis et de leurs descendants, par les Anglo-Américains depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale afin d’affaiblir l’Union soviétique puis la Russie. Les nazis ukrainiens sont l’instrument qui sur le terrain a mené aux deux coups d’Etat de la révolution Orange et de Maidan, et enfin à la guerre actuelle.
Ce fut par exemple le cas du grand-père de l’actuelle ministre des finances canadienne, Chrystia Freeland. Elle persiste dans son refus de reconnaître que son aïeul était un collaborateur nazi, comme nous l’avons déjà rapporté. Elle continue à considérer les bandéristes comme des résistants, non pas comme les criminels de guerre nazis qu’ils sont.
A lire également : La vice-première ministre canadienne pressentie pour prendre la tête de l'Otan - infox ou réalité?
C’est Reinhart Gehlen, général de la Wehrmacht, nazi, criminel de guerre, numéro 2 de l’Abwehr chargé des opérations sur le front de l’Est (donc de l’obtention par l’usage de la torture et d’exécutions sommaires de renseignements sur l’URSS, du recensement des populations juives dans les zones occupées par le IIIe Reich etc.), resté à la tête du renseignement allemand de mai 1945 jusqu’à sa retraite en 1968, qui a rendu possible la récupération des nazis ukrainiens.
Une partie a immigré aux USA, en Angleterre mais surtout au Canada. L’autre a servi sous la tutelle de Gehlen, de la CIA et du MI6, à organiser à partir de 1948 en Ukraine soviétique ce que les Américains ont qualifié de “tout sauf la guerre déclarée”: incendie des récoltes, empoisonnement de l’eau et du bétail, sabotages en tous genres, attentats, assassinats etc. Jusqu’à ce que le KBG décide d’exécuter Bandera à Munich en 1959, capitale bavaroise où il coulait de beaux jours sous la protection du BND, le service de renseignement allemand, qui y avait également son siège.
L’Allemagne fédérale n’a jamais été dénazifiée. Le chancelier Conrad Adenauer, politicien démocrate chrétien catholique, qui tenta dès le milieu des années 1920 de faire rentrer le NSDAP au gouvernement, s’est entouré dès son élection de nazis (notamment son directeur de cabinet puis secrétaire général de la Chancellerie, Hans Globke, l’un des rédacteurs des infâmes lois de Nuremberg). Son successeur, Ludwig Erhard, était lui un nazi patenté, proche collaborateur de Hajlmar Schacht, le ministre des finances d’Hitler. C’est à Ludwig Erhard que nous devons la doctrine “ordo-libérale” 1 que l’Allemagne a imposée à l’ensemble de l’Union européenne. Et le reste est à l’avenant
.
Les bandéristes et autres ultranationalistes ukrainiens d’aujourd’hui sont des nazis, non pas des néonazis. L’idéologie dans sa manifestation n’a pas sauté une ou deux générations comme en Europe de l'Ouest. Elle a toujours été là. Et les Américains, comme ils l’ont toujours fait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont utilisé ces nazis pour monter en 2014 une opération paramilitaire et de changement de régime en parfaite conformité avec le manuel de la CIA, en tout point comparable à ce que l’agence de renseignement a organisé et financé en Amérique latine … avec l’aide de criminels de guerre nazis comme Klaus Barbie. Cette opération de 2014, c’est Maïdan.
Courant de pensée libéral selon lequel la mission économique de l'État est de créer et de maintenir un cadre normatif permettant la concurrence libre et non faussée entre les entreprises.