No Deal Donald
Une fois de plus, Ursula von der Leyen outrepasse ses prérogatives au mépris des traités européens. Une fois de trop. Il n'existe aucun accord commercial entre les USA et l'UE en l'état.
Si l’on en croit l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, évangéliste devant l’Éternel, le Messie est de retour, mais aux États-Unis, incarné en la personne de Donald Trump. Parfait : les évangélistes, ces fondamentalistes protestants, cesseront d’importuner leurs concitoyens avec l’État hébreu.
Nous allons écrire comme Donald Trump sur son réseau Truthsocial, afin que nos amis américains nous comprennent bien:
URSULA VON DER LEYEN HAS NO MANDATE, NO POWER TO MAKE A TRADE DEAL WITH THE USA! HER ONLY JOB IS TO NEGOTIATE, NOTHING MORE! NO DEAL HAS BEEN MADE, AND DONALD TRUMP HASN’T WON ANYTHING! TOTAL FAKE NEWS! SAD! #MAGA
URSULA VON DER LEYEN N’A NI LE MANDAT NI LE POUVOIR DE CONCLURE UN ACCORD COMMERCIAL AVEC LES USA. SON SEUL MANDAT EST DE NÉGOCIER. IL N’Y A DONC PAS D’ACCORD ET DONALD TRUMP N’A RIEN GAGNÉ DU TOUT.
La Commission européenne est compétente pour négocier des accords de libre-échange selon le mandat que lui a confié le Conseil européen, qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des États membres. Aucun accord n’est conclu avant que le Conseil ne le décide et n’autorise la Commission à le signer.
Et là, non seulement ce n’est pas demain la veille que ce qu’a négocié Mme von der Leyen sera accepté, mais elle vient, par son comportement, de mettre sa tête sur le billot. Il ne manque plus qu’à laisser la lame de la guillotine tomber.
Ursula von der Leyen n’a, par ailleurs, aucune prérogative pour faire des promesses telles que l’achat de gaz ou de combustible nucléaire : les États membres sont souverains en ce qui concerne leurs approvisionnements énergétiques. Nous vous l’avons exposé dans l’article ci-dessous.
Comme le stipule l’article 194 du Traité de Lisbonne, venu modifier le Traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) en 2009 : “Les mesures [de l'UE] n'affectent pas le droit d'un État membre de déterminer les conditions de l'exploitation de ses ressources énergétiques, son choix entre différentes sources d'énergie et la structure générale de son approvisionnement énergétique.”
[ Energie ] De quelle souveraineté parle-t-on ?
Savez-vous que la France, comme les vingt-six autres Etats membres de l’Union européenne, est libre de choisir ses sources d’approvisionnement en énergie. Libre en la matière de ses choix technologiques. En un mot souveraine ?
Même chose concernant la promesse de 600 milliards d’investissements européens aux États-Unis. Von der Leyen n’a pas le pouvoir de s’engager sur une telle somme, d’autant que les investissements, étant privés, ne peuvent être imposés par elle à quiconque. Sans compter que les économies européennes n’en ont pas les moyens. Et c’est confirmé par des officiels de la Commission européenne.
Nous passerons sur le fait que les droits de douane de 50 % sur l’acier et l’aluminium européens perdurent. Dans toutes les capitales européennes, les pleutres – que disons-nous, les traîtres – entonnent leur refrain : « Nous avons évité une guerre commerciale avec les États-Unis. » Prenons, par exemple, l’homme de BlackRock à Berlin. Rappelons que l’excédent commercial de l’Allemagne, dû à un euro sous-évalué par rapport aux fondamentaux de l’économie allemande, est à l’origine du conflit commercial avec les États-Unis depuis la première élection de Trump en 2016.
La riposte européenne est pourtant évidente. Trump s’attaque à notre commerce ? Attaquons-nous à la finance américaine. Instaurons à nouveau le contrôle des capitaux à la sortie : plus une banque, plus un fonds d’investissement américain ne pourra sortir un centime de capital ou de dividendes de la zone euro sans en avoir reçu l’autorisation. Et si cela ne suffit pas, suspendons les licences de l’ensemble des institutions financières américaines en Europe. On verra combien de temps les retraités américains continueront à toucher leurs pensions.
Mais pour cela, il faut du courage. Et ceux qui nous dirigent n’en ont pas.
Il faut mettre un terme à cette Europe-là et chasser définitivement du pouvoir ceux qui la dirigent.