Random Acces Memory (2eme partie)
Le sionisme est-il un suprémacisme ségrégationniste? Pas originellement, et pas pour tous les israéliens et tous les juifs. C'est évidemment un peu plus compliqué que cela.

Dans la première partie de cette série, nous avons montré comment le gouvernement Barnier et la quasi-totalité de la classe politique, amplement relayés par les médias, instrumentalisent le conflit israélo-palestinien afin de détourner l’attention sur la situation de la France. Importation inacceptable à des fins de politique intérieure d’un conflit qui n’est pas le nôtre.
Nous avons également mis en lumière le premier mensonge du gouvernement israélien, gouvernement criminel et génocidaire : malgré son caractère criminel et terroriste, l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 ne fut pas un pogrom.
Dans cette seconde partie nous allons nous pencher plus avant sur les multiples facette de l’idéologie nationaliste qu’est le sionisme.
Le sionisme n’est pas une idéologie uniforme, pas plus que les Juifs constituent un groupe humain monolithique. Entre Ashkénazes, Mizrahis et Séfarades, on n’a jamais été d’accord sur rien. Les dissensions entre sionisme de gauche et sionisme de droite furent telles que durant l’entre-deux -guerres l’on vit le parti sioniste révisionniste (droite) claquer la porte de l’organisation sioniste mondiale
En pleine guerre civile russe, en Ukraine, des bandes financées et armées par l’Occident massacrèrent allègrement des populations civiles au cri de “mort aux bolchéviques et aux Juifs”. L’ancien commandant suprême de la fantoche armée ukrainienne et troisième président de l’éphémère République populaire d’Ukraine, Symon Petlioura, alors en exil, prit attache en 1921 avec le chef de fil du sionisme de droite Vladimir Jabotinsky (natif de l’oblast de Kherson) pour passer un accord quant à la création d’une gendarmerie juive, chargée d’éviter la commission de nouveaux pogroms comme en 1919 (que Petlioura n’avait pas empêchés) dans la perspective de la reconquête de l’Ukraine.
Cet accord fut signé mais ne se réalisa jamais, du fait de l’établissement de relations diplomatiques entre les grandes puissances européennes et l’Union soviétique une fois la guerre civile remportée par l’armée rouge. Pas de reconquête de l’Ukraine. Curieuse résonnance avec le présent et l’argument qui veut que, puisque Zelensky est juif, l’appareil d’Etat ukrainien ne peut pas être contrôlé par des nazis…
Pour la petite histoire, Symon Petlioura, réfugié à Paris, fut assassiné en 1926 par Samuel Schwartzbard, un anarchiste juif originaire de Bessarabie et naturalisé français. Le procès de ce dernier donna lieu à la création de la Ligue contre les pogroms, ancêtre direct de la Licra. Samuel Schwarzbard fut acquitté au motif qu’il avait, en assassinant Petlioura, vengé les pogroms - alors que selon les américains il était un agent soviétique. Comme quoi la justice politique et à multiples vitesses en France n’est pas une invention récente.