[Republication] Nanard et les barbouzes
L'appareil de renseignement français a été mis au service d'intérêts privés du patron de LVMH. Association de malfaiteurs qui, pour la justice, ne concerne pas Bernard Arnault.

Alors que Bernard Arnault se félicite de l’accord calamiteux avec les USA négocié par la Commission Européenne - il ne touche pas les activités de LVMH - petit rappel de qui est ce monsieur, de quelles sont ses méthodes et d’à qui il doit sa fortune.
Rappel d’autant plus pressant que la spoliation de 13 milliards d’euros - une bagatelle - d’un héritier du groupe Hermès, affaire sur laquelle les justices française et suisse enquêtent, le mettrait directement en cause.
Il serait temps d’imposer la séparation de l’Etat et de LVMH.
Le Squale
Comparaissent depuis le 13 novembre pour une ribambelle de délits - trafic d’influence, abus de confiance, faux en écriture publique, complicité et recel de violation du secret professionnel et de l’instruction, compromission du secret de la défense nationale etc. - Bernard Squarcini, ancien directeur du renseignement intérieur sous Nicolas Sarkozy; un préfet à l’époque des faits n°2 du Conseil national du renseignement; un haut magistrat devenu directeur juridique de LVMH; et bien évidemment tous les lampistes habituels de ce genre d’affaire. Une belle association de malfaiteurs au sens de l’article 450-1 du code pénal.
Grand absent du banc des accusés, Bernard Arnault recourt depuis fort longtemps à la barbouzerie pour mener ses affaires, comme nous le verrons plus tard. François Ruffin, partie civile au procès, l’a fait citer comme témoin. Nous verrons si M. Arnault interrompra son voyage à l’étranger et comparaîtra le 28 novembre ou si le président Blanchet devra user de la contrainte et envoyer la maréchaussée le cueillir.
Tous les prévenus clament leur innocence et avoir agi dans l’intérêt de la République, dans le cadre d’une “mission de protection du patrimoine économique”. Bernard Squarcini a même déclaré lors d’une audition qu’il ne voyait pas la différence entre ses activités privées et celles qu’il avait auparavant comme fonctionnaire de police dirigeant le renseignement intérieur. Elle est pourtant de taille. Il est légitime pour un Etat souverain d’user de moyens spéciaux1 à fins de sécurité nationale. Il n’est pas légitime et il est illégal qu’une entreprise le fasse pour protéger ou développer ses activités.
Si la DGSI, comme son ancêtre la DST, dispose bien d’une direction de la protection du patrimoine économique et scientifique, elle n’a pas pour mission de protéger en dehors de tout cadre légal le patron d’un grand groupe - eût-il été brièvement l’homme le plus riche du monde - contre le chantage d’un ancien chauffeur exigeant 300 000 euros pour ne pas diffuser des photos de lui en compagnie d’une femme qui serait sa maîtresse.
C’est pourtant ce qu’a fait M. Squarcini alors à la tête de la DCRI, fusion des Renseignements généraux et de la Direction de la surveillance du territoire (DST) voulue par Nicolas Sarkozy. Il a en 2008 affecté des effectifs du renseignement intérieur français et usé de moyens spéciaux en toute illégalité, sans aucune procédure ni contrôle judiciaire, pour débusquer le maître chanteur importunant M. Arnault, maître chanteur qui fut “traité” discrètement par l’ancien commissaire divisionnaire Charles Pellegrini et le n°2 du groupe LVMH, Pierre Godé, aujourd’hui décédé.
Cet article étant d’intérêt public, nous le laissons en accès libre. L’Eclaireur a fait le choix de ne recourir à aucune subvention, publique comme privée, ni à la publicité pas plus qu'au financement participatif. Notre existence et notre indépendance ne résultent que de vos abonnements.
Bernard Arnault est un citoyen comme un autre qui, quand il est victime de chantage, doit porter plainte afin d’enclencher l’action publique. Aucune des activités de LVMH ne sont de nature stratégique, contrairement à celles de Dassault, par exemple. Le groupe Hermès, qui opère également dans le luxe - maroquinerie, vêtements et parfums - revêt en fait une importance plus grande que celle de LVMH. Hermès produit en France et créé des emplois dans la France périphérique, alors que votre “mauvais” costume Christian Dior est fabriqué à l’étranger.
Hermès, maison qui a fait l’objet d’une tentative d’OPA hostile de la part de LVMH avec les méthodes douteuses qui sont la marque de Bernard Arnault. LVMH est rentrée en 2010 au capital d’Hermès de manière masquée, donc illégale, ce qui lui a valu la plus grosse amende jamais infligée par l’autorité des marchés financiers. S’en suivit une plainte pénale d’Hermès et l’ouverture d’une information judiciaire, dont Bernard Squarcini a communiqué à Bernard Arnault des éléments acquis en violation du secret de l’instruction. Même chose pour l’affaire Cahuzac, dont il a transmis la teneur de la procédure non seulement à Nicolas Sarkozy mais également au patron de LVMH.
Enfin, il y a la délirante opération commanditée par LVMH et dirigée par M. Squarcini contre le journal Fakir et son patron François Ruffin, qui vit une fois encore l’utilisation illégale de moyens de l’Etat mâtinée de travail d’officines privées n’opérant pas plus dans la légalité.
Trêve de charger la mule corse Squarcini, même si elle est la caricature de l’entremetteur de police - ah pardon “homme de réseau” - ayant fait une brillante carrière en naviguant dans les eaux les plus croupies de la République. M. Squarcini n’est pas la baleine des affaires actuellement jugées même s’il est le prévenu central du procès. Il n’est que la queue de la comète du système Pasqua, mêlant vrais policiers, vrais truands corses (la brise de mer, merci M. Jospin et les accords de Matignon), cercles de jeu, officines privées, Françafrique et le pire du ministère de l’intérieur. Il serait bon que la presse cesse de qualifier M. Squarcini de “maître espion”: il ne fut qu’un flic, comme tous les fonctionnaires du renseignement intérieur, tenu d’opérer dans le cadre fixé par la loi, y compris pour l’utilisation de moyens spéciaux qui se fait sous le contrôle du juge.
On pourrait également être tenté de dénoncer le système Sarkozy, qu’un ancien de l’anti-ingérence de la DGSE nous avait décrit, il y a quelques années, comme mafieux. La corruption de l’ex-président de la République, grand ami de Bernard Arnault (qui ne l’est pas?) n’est plus à démontrer puisqu’il a été définitivement condamné dans l’affaire Bygmalion et celle des écoutes (affaire Paul Bismuth). Il sera jugé en 2025 dans le dossier du financement libyen et traine encore derrière lui une batterie de casseroles suffisante pour équiper tous les trois étoiles Michelin de la capitale. Comme celle qui a mené en détention provisoire Mimi Marchand, la meilleure amie du couple Macron, pour la vraie fausse rétractation de Ziad Takkiendine. Ne pas oublier non plus les enquêtes en cours visant l’attribution de la coupe de monde de football au Qatar et ses activités supposées de lobbyiste pour le compte d’oligarques russes.
On peut en revanche reprocher sans hésitation à Nicolas Sarkozy le pourrissement - au sens littéral - de l’appareil de renseignement intérieur français en fusionnant les Renseignement généraux et la DST pour avoir un FBI à la française. Mélanger le judiciaire avec le renseignement, l’administratif: que pourrait-il arriver de mal ?
La baleine
Le parrain, la baleine, le personnage clé du procès de M. Squarcini et de ses coprévenus, de ce qui est une fois encore une association de malfaiteurs au sens de l’article 450-1 du code pénal, est Bernard Arnault. Il n’est pas sur le banc des accusés. Au motif qu’une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) de 10 millions d’euros est intervenue entre LVMH et le parquet. Or, les CJIP ne concernent que les personnes morales, qu’on peut difficilement mettre en prison. Elles n’exonèrent en aucun cas les personnes physiques, à commencer les dirigeants. En toute logique, M. Arnault aurait dû être mis en examen pour complicité et recel des actes commis par les pieds-nickelés dont il fut le commanditaire.
Sous d’autres cieux pas si lointains, en Italie, M. Arnault aurait encouru les foudres de la justice, à l’instar du patron de Pirelli, Marco Tronchetti, qui a écopé de 20 mois de prison ferme pour espionnage économique dans le sillage l’énorme scandale des écoutes illégales chez Telecom Italia. Affaire au centre de laquelle on retrouve le cabinet américain “d’intelligence économique” Kroll & Associates, auquel Bernard Arnault a eu recours à de très nombreuses occasions depuis les années 1970, comme nous le verrons par la suite.
M. Arnault a beau jeu de se décharger sur Pierre Godé, son ancien n°2 décédé en 2018, et affirmer qu’il n’était en rien au courant des agissements des barbouzes en folie qu’il rémunérait pourtant grassement (2,2 millions d’euros pour la société d’intelligence économique de M. Squarcini). Il en avait pleine et entière connaissance. C’est ce que montrent des interceptions du téléphone de Bernard Squarcini réalisées par la police judiciaire en 2013 et publiées en 2020 par Médiapart.
Il en ressort que Bernard Squarcini était en liaison constante avec la secrétaire personnelle de Bernard Arnault, qui bien évidemment n’a eu à cœur que de tenir son patron dans l’ignorance. Dans une de ces interceptions, Bernard Arnault félicite de vive voix l’ancien patron du renseignement intérieur pour avoir écarté François Ruffin et son petit groupe de militants de l’assemblée générale de LVMH en 2013. Ces interceptions laissent penser que l’ancien patron du renseignement rencontrait régulièrement Bernard Arnault pour rendre compte. Sinon, c’est effectivement Pierre Godé qui est son principal contact et qui a suggéré l’infiltration de Fakir à M. Squarcini. L’aurait-il fait sans l’approbation de Bernard Arnault ?
Pierre Godé n’était pas n’importe qui. Plus jeune agrégé de droit de France, il fut recruté par Jean Arnault, le père de Bernard, au début des années 1970 chez Ferret-Savinel, l’entreprise familiale de BTP et de promotion immobilière. Bernard Arnault la revendit, sans en informer son père, à la Société nationale de construction, propriété des Rothschild. C’est Pierre Godé que Bernard Arnault chargea, dans les années 1980, de prospecter le marché pour identifier des entreprises à reprendre, et qui tomba sur Boussac, dont Christian Dior était une propriété. C’est lui qui fut l’architecte du montage ayant permis, en 1984, à Bernard Arnault, avec un concours de l’État de 745 millions de francs accordé par Laurent Fabius, alors Premier ministre, de racheter le conglomérat nordiste en très grande difficulté. Bernard Arnault devait, quant à lui, apporter 400 millions de francs qu’il ne possédait pas. La fortune familiale ne s’élevait à l’époque qu’à 90 millions de francs, et il ne pouvait pas l’engager.
Qu’à cela ne tienne ! Pour coiffer au poteau les concurrents2, un tour de table fut promptement organisé par Antoine Bernheim 3 avec la banque Lazard, la banque Worms (de sinistre réputation durant l’Occupation) et … Total et Elf Aquitaine, à l’époque sociétés publiques, qui apportèrent plus des trois-quarts des fonds.
D’autres concours de l’État, sous la forme d’annulations de dettes de Boussac dans certaines banques (alors nationalisées) et d’autres subventions, devaient suivre. Pourtant, contrairement à ses engagements, Bernard Arnault s’ingénia à licencier à tour de bras, à démanteler et à vendre à la découpe Boussac pour ne conserver que ce qui constitue toujours le cœur de son empire : le « luxe ». En cinq ans, il a licencié plus de 8 000 personnes et revendu les actifs de Boussac pour près de 4 milliards de francs, soit plus de 500 millions d’euros. C’est ainsi l’État, donc les Français, qui est à l’origine de la fortune de M. Arnault, comme de celle de la plupart de nos oligarques.
Pierre Godé était le stratège et le cerveau de Bernard Arnault depuis 43 ans au moment de l’opération lancée contre Fakir. Il est peu probable qu’il n’ait pas été au courant des méthodes employées par Bernard Squarcini, d’autant plus qu’il était proche de son numéro 2, au point de célébrer, dans sa maison de Saint-Paul-de-Vence, son propre mariage en 1991 avec la pianiste canadienne Hélène Mercier.
Designer Cloak and Dagger
Bernard Arnault a toujours été un adepte de la barbouzerie, au cœur de son modus operandi. Il compta parmi les premiers clients de la firme d’investigation américaine Kroll & Associates, qu’il chargea de travailler à évincer l’un des fondateurs de LVMH, Henry Racamier. Outre des accusations parfaitement infondées de détournement de fonds (dixit la justice), on vit apparaître à l’époque de nombreux articles de presse affirmant que M. Racamier avait exclu les juifs de ses entreprises durant l’Occupation, que ses petits-enfants marchaient au pas de l’oie dans le parc de la propriété familiale et qu’il soutenait Jean-Marie Le Pen. Tout était faux.
Bernard Arnault prit le contrôle de LVMH en accumulant des actions en douce – comme lors de la tentative d’OPA hostile sur le groupe Hermès – et en jouant les deux fondateurs, Henry Racamier et Alain Chevalier, l’un contre l’autre, avec l’assistance de la banque Lazard. Alain Chevalier, initialement patron de Moët-Hennessy, proposa à son distributeur Guinness de prendre 20 % du capital de LVMH afin de protéger l’entreprise des OPA. Henry Racamier, patron de Louis Vuitton, estimant que l’entrée de Guinness au capital modifierait l’équilibre de l’actionnariat, chercha lui-même un investisseur, qu’il trouva en la personne de Bernard Arnault.
Résultat des courses ? Bernard Arnault, profitant de cette division, consolida sa position et prit le contrôle de LVMH, marginalisant à terme les deux fondateurs. Et Chevallier et Racamier furent évincés suite à un accord de participations croisées entre Arnault et Guiness, accord facilité par la banque Lazard.
En 1999, même procédé dans la bataille qui l’opposa à François Pinault pour le rachat de Gucci. Bernard Arnault tenta de prendre le contrôle de la marque italienne de manière rampante – la même tactique qu’avec LVMH – en achetant suffisamment d’actions pour en contrôler le conseil d’administration sans soumettre d’offre de rachat aux autres actionnaires. Là encore, Kroll fut mobilisé. Tom Ford, alors directeur artistique de Gucci, affirma que Bernard Arnault le faisait surveiller.
Entrer de manière rampante ou dissimulée au capital d’une entreprise est une tactique douteuse, aujourd’hui illégale, notamment afin de protéger les petits actionnaires et éviter les manipulations de cours en bourse. Bernard Arnault alla même jusqu’à essayer de corrompre, lors d’un rendez-vous organisé dans le bureau de Morgan Stanley Dean Witter rue de Balzac à Paris, le PDG de Gucci, Domenico De Sole, en lui promettant l’augmentation substantielle de ses émoluments s’il marchait dans la combine, tout en maniant la menace : “LVHM est une entreprise puissante en France, disposant d’importantes ressources pour ester en justice”, peut-on lire dans un mémoire en défense dans la procédure pour faute de gestion qu’engagea et perdit M. Arnault aux Pays-Bas, siège social de Gucci, contre M. De Sole.
De Sole, soucieux de l’intérêt de son entreprise et de ses actionnaires, se tourna alors vers François Pinault, qui racheta 42 % de Gucci avec l’intention de fusionner la maison italienne avec les autres marques de luxe déjà présentes dans son portefeuille, notamment Yves Saint Laurent et les parfums Oscar de la Renta, Fendi, Roger & Gallet, etc., qu’il venait de racheter à Sanofi. Ce fut un succès pour François Pinault, qui posa ainsi les bases de ce qui allait devenir le groupe Kering, numéro 2 mondial du luxe derrière LVMH. Échec cuisant pour Bernard Arnault, qui allait se venger quelques années plus tard, en usant une fois de plus de la barbouzerie.
Vous souvenez-vous du désastre que fut le Crédit Lyonnais, sans doute l’un des plus gros scandales financiers de l’histoire ? Vous devriez car c’est vous, contribuables français, qui avez payé avec vos impôts la facture de cette catastrophe. Un de ses volets les moins connus est le rachat par le Crédit Lyonnais à l’Etat de Californie d’Executive Life, le plus gros assureur-vie de cet Etat, en faillite suite à ses investissements dans les junk bonds, les obligations pourries. Pour contourner la loi américaine interdisant aux banques de posséder des compagnies d’assurances, la banque publique française procéda à une opération de portage, c’est-à-dire à faire détenir les titres de sa filiale Altus, qui rachetait Executive Life, par un groupe d’investisseurs, dont la MAAF, avec une promesse de rachat futur à un prix convenu à l’avance. Cette affaire valut à l’État français une amende de 750 millions de dollars pour éviter des poursuites.
Altus a commencé à restructurer Executive Life en 1992 en revendant son portefeuille d’obligations à risque à Artémis, la holding de François Pinault nouvellement créée. Artémis finit par racheter Executive Life en plusieurs fois à partir de 1994. La revente des obligations à risque par Artémis lui a rapporté la coquette plus value de 900 millions de dollars. La revente d’Executive Life rebaptisée Aurora à l’assureur Swiss RE, plus de 300 millions de dollars. Plus-values parfaitement régulières.
Artémis n’avait pas participé à l’opération de portage organisée par le Crédit Lyonnais mais se retrouva pourtant devant la justice, attaquée par la Commission des assurances de l’Etat de Californie au pénal comme au civil pour conspiration et enrichissement indu. Une grande partie des éléments qui ont déclenché ces poursuites ont été fournis par le cabinet Kroll & Associate à l’origine chargé par Bernard Arnault de passer au crible les affaires de François Pinault… Il a fallu près 10 ans de procédures à Artémis pour être exonérée par la justice américaine. En y laissant des plumes puisque les quelques 170 millions d’euros de confiscations décidées au pénal ne sont pas remboursables.
Bernard Arnault n’est pas un gentleman car il n’utilise des méthodes de voyou, où se mêlent raids financiers menés dans l’illégalité, travail d’officine visant à discréditer par tous les moyens ceux qui lui résistent et alimentant des guerres judiciaires qui ne visent pas à faire valoir son bon droit mais à terroriser l’adversaire. Le tout amplement relayé par les médias qu’il a rachetés depuis 30 ans.
Par moyens spéciaux est entendu des moyens humains et techniques de surveillance intrusifs et attentatoires à la vie privée, au secret des affaires etc., sans réquisition (mais sous le contrôle) d’un juge.
Bernard Tapie, Maurice Biderman (le gotha de la grand délinquance financière) et Alain Chevalier, alors propriétaire de Moët-Hennessy et des parfums Christian Dior.
Associé-gérant de la banque Lazard et parrain du capitalisme de connivence français. On lui doit également les empires de François Pinault et de Vincent Bolloré.