[ Analyse ] Surveillance de masse et guerre des données
Deuxième volet : vie privée, sécurité et chiffrement.
Dans le premier volet de cette analyse, nous avons montré comment le délire panoptique paranoïaque - à prendre au sens médical du terme - des élites occidentales venait s’échouer sur l’écueil de la loi et de leurs injonctions contradictoires. L’identité numérique, l’euro numérique et ChatControl sont incompatibles entre elles et avec le règlement général sur le protection des données (RGPD). Leur mise en œuvre technique, au surplus, les annulera les uns et les autres pour des raisons de sécurité.
Nous avons également avancé que le gros de la presse indépendante participait à la propagande officielle en jouant sur les peurs afin de faire de l’audience, qu’on y trouvait décidément peu d’analyses factuelles et qu’elle échouait à informer sur les vrais enjeux.
Tous les experts de plateaux, tant mainstream qu’indépendants, nous ont ri au nez. Ce que nous écrivons n’est pas le produit de nos spéculations mais le résultat de discussions, la plupart du temps en off, avec des sources “proches des dossiers”, selon la formule consacrée.
La Commission européenne prévoit de simplifier un certain nombre de textes législatifs avec la procédure omnibus, une procédure accélérée qui fait l’impasse sur les études d’impact et les analyses juridiques des services de la Commission. Que pourrait-il arriver de mal?
Au surplus, la DG Connnect a commencé à travailler en catimini sur une “réforme” du RGPD alors que les Etats membres et toutes les parties intéressées ont formellement exprimé leur opposition. La Commission européenne agirait-elle sur ordre des USA et de ses multinationales au prétexte de simplifier les obligations de reporting quant au respect du RGPD? Ou bien la Commission le fait-elle pour rendre compatible le RGPD avec l’identité numérique et ChatControl?
Nous reviendrons sur ce sujet ô combien brûlant ultérieurement, puisque la Commission européenne organise le pillage des données des citoyens européens au profit d’entreprises étrangères, tout en travaillant à réduire tant leur vie privée que leur sécurité numérique. Souveraineté numérique, quand tu nous tiens.
La vie privée et la sécurité sont deux choses différentes.
La vie privée désigne l’ensemble des éléments de la vie personnelle d’une personne physique qui ne doivent pas être divulgués ni exploités sans son consentement, et qui relèvent de son intimité, de sa vie familiale, de sa vie sentimentale, de sa santé, de ses opinions, ou encore de sa domiciliation.
La sécurité, elle, désigne le droit pour toute personne de vivre à l’abri du danger, que ce danger vienne d’autrui, de l’État, ou de circonstances extérieures.
Force est de constater qu’aujourd’hui l’Etat français est dans l’incapacité d’assurer les deux de manière satisfaisante. Pire, l’Etat est devenu la principale source d’insécurité pour les citoyens français. L’Europe? Est-ce bien la peine d’en parler…
Un exemple pour illustrer la différence qui existe entre vie privée et sécurité. Mike Yeagley est un expert en collecte et analyse de données. Sous-traitant pour le Pentagone, il a été l’un des principaux architectes du programme visant à transférer les techniques de ciblages publicitaires en ligne, notamment en s’appuyant sur la localisation des smartphones, au domaine militaire.
Avec des données de localisation de téléphones disponibles commercialement aux USA, il a reconstitué la liste de toutes les personnes ayant séjourné sur l’île de Jeffrey Epstein aux Iles vierges américaines. Pourtant, ces données ne sont pas nominatives, elles ne comprennent pas les numéros de téléphone ou les numéro EMEI1 . Ces données montrent juste qu’un appareil donné a été localisé sur l’île.
Si l’on identifie un portable présent sur l’île et, qu’en retraçant ses déplacements, on se rend compte qu’il est parti de et est revenu à Seattle, qu’il est très localisé la journée dans un certaine fondation également située à Seattle et que le soir il rentre et passe la nuit dans une grande propriété aux abords de Seattle connue publiquement pour être la résidence d’un certain milliardaire philanthrope, on en a très probablement identifié l’utilisateur. Sans son numéro de téléphone, sans aucune autre information que la localisation d’un portable non identifié.
Tout ça pour vous dire qu’aux USA, l’Etat américain n’a même plus besoin de collecter en masse les données à l’intérieur des USA. Il lui suffit de les acheter.



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