Les USA se retirent de la lutte contre la "désinformation"
Conséquence des Twitter Files France? Plus vraisemblablement la mise en œuvre du volet "liberté d'expression" de la politique étrangère américaine, annoncé par JD Vance lors de son discours de Munich.
Le Financial Times rapporte que les Etats-Unis ont décidé de se retirer des efforts internationaux pour combattre la “désinformation” en provenance “d’Etats hostiles”. Annonce faite aux pays européens dans une lettre du département d’Etat dénonçant tous les accords conclus par l’administration Biden. Et premier tir de semonce à obus réel face à l’horreur démocratique qu’est le DSA.
En Occident, la lutte contre la désinformation est une guerre que mènent les États contre leurs propres peuples. Les ingérences étrangères, qui sont une constante dans les relations internationales – rappelons qu’une part non négligeable de la presse française d’avant-guerre était financée par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne nazie, qu’elle le fut après-guerre par des moyens tout aussi détournés par les États-Unis, et qu’aujourd’hui un certain nombre d’intérêts, loin d’être nationaux, sont à l’œuvre, avec l’Union européenne et de grandes fondations américaines en tête – ne sont qu’un prétexte pour réprimer les opinions dissidentes questionnant les pouvoirs en place. Ces derniers, en Occident, souffrent tous d’une paranoïa aiguë menant au totalitarisme. On nous présente cela comme une guerre de l’information menée par de méchants régimes totalitaires contre les gentilles démocraties occidentales. Que nenni.
Jacob Seigel a mis en lumière dans un long essai que nous avons traduit, comment, aux USA, l’appareil conçu pour mener à l’étranger la “guerre contre le terrorisme” a été promptement retourné contre les Américains à partir de l’élection de Barack Obama.
Les Twitter Files, d’abord publiés aux USA par Michael Shellenberger et Matt Taibbi, puis au Brésil et enfin la semaine dernière en France, ont révélé l’existence d’un complexe industriel de censure très bien financé et constitué d’agences étatiques, de fondations, de think tanks, d’ONG et d’institutions universitaires, dont le rôle est de contrôler étroitement le discours par des moyens obliques. Il opère dans toute la sphère occidentale. Ses principes ont été inventés en France dans les années 1970, et repris par le parti démocrate américain, ses financeurs et une faction de l’Etat fédéral, qui nous l’ont renvoyé au début des années 2010 - même moment que le wokisme, transformation américaine de la French Theory1.
Nous vous conseillons, en ce qui concerne les Twitter Files France, de ne pas vous arrêter aux courriels internes publiés mais de lire le rapport, téléchargeable ici dans sa version originale anglaise et sa traduction en français.
[ Breaking News ] Les French Twitter Files
Avec notre confrère Thomas Fazi, L’Eclaireur et Pascal Clérotte ont réalisé une longue enquête pour Public News, le média américain dirigé par Michael Shellenberger et Alexandra Gutentag, et Civilization Works. Cette enquête a donné lieu à la rédaction
Le choix de l’administration Trump de ne plus participer à la chasse aux informations non-conformes aux discours officiels est d’autant plus légitime que les “Memoranda of understanding” - les accords de principe - visant à combattre la désinformation chinoise, russe, iranienne etc. signés par l’administration Biden avaient pour but inavoué de contourner le premier amendement de la Constitution en sous-traitant à l’Union européenne une censure impossible aux USA.