[ Flash ] Ukraine, la prévisible fin
L'administration Trump met un point final au conflit ukrainien et refile le bébé aux Européens. Les dirigeants européens ne comprennent toujours pas.
Les déclarations à propos de l’Ukraine de Pete Hegseth, le nouveau secrétaire à la défense américain, viennent de semer encore plus de panique dans le troupeau des laquais. Pas bégueule, afin de bien faire passer le message, M. Hegseth l’a délivré directement aux intéressés et en public au siège de l’Otan à Bruxelles.
Qu’on ne vienne pas nous dire que cela n’était pas prévisible puisque Donald Trump n’a cessé de le répéter depuis le début de sa campagne électorale. Qu’on ne vienne pas non plus nous dire que cette issue n’était pas prévisible avant même le début de la guerre en Ukraine puisque même nous, qui sommes loin d’être dans les petits papiers des “milieux autorisés”, l’avions écrit dès le 26 février 2022.
Voilà ce qu’a dit Pete Hegseth à Bruxelles.
1 - Pas de retour aux frontières de 2014 (l’Ukraine devra céder les quatre oblasts que la Russie a annexés et reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée. Reste à savoir ce que les Russes feront avec Odessa, ndlr).
2 - Pas d’Otan pour l’Ukraine (l’entrée de l’Ukraine dans l'alliance atlantique imposée par les néoconservateurs américains est la seule cause de la guerre en Ukraine, ndlr).
3 - Pas de troupes américaines en Ukraine. D’éventuelles “garanties” de sécurité sont la seule affaire des Européens. Si des troupes européennes de “maintien de la paix” sont déployées en Ukraine, il ne pourra pas s’agir d’une mission de l’Otan soumise l’article 5 .
4 - Pour faire baisser les prix de l’énergie qui financent la machine de guerre russe, les Américains vont augmenter leur production de pétrole et de gaz. (Comprendre : vous les Européens devez acheter votre pétrole et votre gaz aux USA, pas en Russie. Notez que la Russie n’a et n’aura aucun problème à trouver preneur pour ses hydrocarbures).
5 - Il incombe à l’Europe de fournir l’aide militaire et non militaire à l’Ukraine. (Cela signifie que nous nous retrouvons avec un Kosovo puissance dix, qui va nous coûter des dizaines voire des centaines de milliards d’euros par an, alors que les Américains encaisseront les bénéfices).
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Pendant ce temps là…
Les dirigeants européens ont perdu cette guerre, qui n'aurait jamais du avoir lieu. Au lieu de travailler à ce qu’elle ne survienne pas, ils l’ont précipité dans un concours d’obséquiosité pour s’attirer les bonnes grâces de leurs maîtres américains. Ils ont causé plus d'un million de morts en dispensant des centaines de milliards que nous n'avons pas, en ruinant les économies européennes et en mettant leurs défenses nationales à poil.
Et ils comptent s'en sortir sans qu'ils soient tenus comptables de leurs actes ? Ces gens devront être jugés. A commencer pour crimes de guerre. Et les dirigeants français pour atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation.
Quant aux institutions européennes, nous n’en avons nul besoin. Elles sont non seulement inutiles mais toxiques, la guerre en Ukraine vient de le démontrer. En favorisant la prise en otage des puissances européennes par des intérêts parfaitement périphériques (baltes, scandinaves, polonais), elles représentent une menace pour les intérêts de l’ensemble des nations composant l’UE, donc pour l’ensemble du continent européen. Nous n’avons nul besoin de la Commission européenne, du Parlement européen et de la Cour de justice de l’UE pour gérer un marché commun et mener des politiques communes.
Pas besoin d’être grand clerc pour savoir qu’avec nos amis américains, c’est toujours la même histoire. Depuis 1914. Ils nous poussent à nous étriper pour ensuite ramasser les fruits de la “reconstruction”.
Il serait bon qu’on relise tous “War is a racket “ (La guerre est une arnaque), le petit livre de Smedley D. Butler, général du corps de marines, seul militaire à avoir été décoré deux fois de la Medal of Honor de son vivant.
“La guerre est une arnaque. Elle l'a toujours été. C'est vraisemblablement la plus ancienne, assurément la plus rentable, et sans conteste la plus cruelle. C'est la seule activité qui s’opère à l'échelle internationale. C'est également la seule où les gains sont mesurés en dollars et les pertes en vies humaines. Une arnaque, selon moi, peut être définie comme quelque chose qui n'est pas ce qu'il paraît aux yeux de la majorité. Seul un petit cercle d’initiés comprend véritablement ce qu'il en est. Elle profite à une minorité au détriment de la grande majorité. Grâce à la guerre, quelques individus amassent des fortunes colossales. (…)
J'ai aidé à rendre le Mexique, en particulier Tampico, sûr pour les intérêts pétroliers américains en 1914. J'ai contribué à faire d'Haïti et de Cuba des endroits convenables pour que les gars de la National City Bank y engrangent les profits. J'ai participé au pillage d'une demi douzaine de républiques d'Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. La liste des rackets est longue. J'ai participé à la "purification" du Nicaragua pour le compte de la banque internationale Brown Brothers1 de 1909 à 1912 . J'ai “démocratisé” la République dominicaine au profit des intérêts sucriers américains en 1916. En Chine, j'ai veillé à ce que Standard Oil puisse opérer sans entrave.”
En Ukraine, ce sont BlackRock, Cargill et les autres qui s’enrichiront. Et c’est nous qui paierons. “Souveraineté européenne” qu’ils disaient… Hervé Carresse a ô combien raison quand dans il dit dans ce podcast enregistré le 10 février 2025 que l’administration Trump considère que la guerre en Ukraine est celle des démocrates, pas la sienne. Tellement prévisible que cela fait plus d’un an que Donald Trump le dit.
Brown Brother Harriman & Co, banque d’investissement toujours en activité, l’une des plus grosses des USA. Harriman comme William Averell Harriman, secrétaire au commerce du président Truman puis gouverneur de l’Etat de New York. On retrouvait également parmi les associés de cette banque George Prescott Bush, le père de George Hebert Bush, 41e président des USA et père de George W. Bush, 43e président des USA.