Lolita Express- 2e partie
Et si tout le monde se trompait à propos de l'affaire Epstein?
L’affaire Epstein, une affaire de très grande criminalité financière. Et une affaire à tiroirs. La première partie est ci-dessous.
Après avoir quitté Bear Stearns, Epstein créa sa propre entreprise de gestion d’actifs, J. Epstein & Co, qu’il opérait depuis son appartement new-yorkais. Il prétendait ne pas accepter de clients investissant par son entremise des encours inférieurs à 1 milliard de dollars, une somme considérable dans les années 1980. Peu de personnes gèrent des actifs de cette taille : dans ce milieu, tout le monde se connaît et connaît les clients des autres. Pourtant, à l’époque, personne dans le cercle des gestionnaires de grandes fortunes n’avait entendu parler de Jeffrey Epstein.
La raison est simple : Jeffrey Epstein continuait à faire à son compte ce qu’il faisait chez Bear Stearns, à savoir blanchir et dissimuler de l’argent dans la finance offshore pour le compte de clients très fortunés. À la même époque, on le retrouve à Londres en compagnie d’un sujet britannique nommé Douglas Leese, un important intermédiaire dans les marchés d’armement. Leese fut notamment l’un des personnages clés du contrat Al-Yamamah avec l’Arabie Saoudite, par lequel l’entreprise de défense britannique BAE parvint à vendre des armes de pointe à l’Arabie Saoudite qui cherchait à ne pas s’attirer les foudres d’Israël, donc du Congrès américain. Ce contrat ne fut pas réglé en argent comptant, mais sous la forme de 600 000 barils de pétrole brut livrés quotidiennement à l’État britannique, représentant un montant total de 80 milliards de dollars jusqu’en 2010.
Cet énorme marché, payé en nature et d’une complexité rare, a donné lieu à des pots-de-vin généralisés, nécessitant une ingénierie financière complexe pour les verser et les blanchir. Cela requérait des coupe-circuits permettant d’isoler les donneurs d’ordre des bénéficiaires.
Douglas Leese présenta Jeffrey Epstein à Adnan Khashoggi.
Adnan Khashoggi, marchand d’armes saoudien et, à l’époque, l’homme le plus riche du monde – oncle du journaliste assassiné et démembré au consulat d’Istanbul sur ordre de Mohammed ben Salmane – fut un client de Jeffrey Epstein. Khashoggi est le pivot de l’affaire Iran-Contra, une opération clandestine menée par la CIA et les services israéliens pour livrer secrètement des armes et des pièces détachées à l’Iran, alors en guerre contre l’Irak et sous embargo. Là encore, pots-de-vin et rétrocommissions abondèrent, permettant à la CIA de financer sa guerre secrète au Nicaragua et de soutenir les Contras, malgré l’interdiction stricte du Congrès américain de le faire par voie de loi.
Jeffrey Epstein ne négociait pas de ventes d’armes. Il opérait une partie du système financier soutenant certaines de ces opérations secrètes. Il s’occupait de l’intendance et de la paierie, il n’était qu’un cadre moyen non pas dirigeant, certes grassement rémunéré. En France, Etienne Léandri, grand collaborateur durant l’Occupation, proche des mafias corse, américaine et sicilienne, vraisemblablement agent de la CIA, pilier des réseaux Pasqua, a longtemps joué ce rôle. Sans blanchissement d’argent, pas de crime organisé ou de grande corruption internationale possible.
Douglas Leese présenta également Robert Maxwell à Epstein. Né Jan Hoch dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine, Maxwell fut un agent israélien dès 1948, lorsqu’il contribua à fournir illégalement des armes et des pièces détachées d’avions à l’État hébreu, qui venait d’expulser par des moyens terroristes les Britanniques, détenteurs du mandat sur la Palestine depuis les accords de Sykes-Picot.
Ce fut le MI6, le service de renseignement extérieur anglais, qui finança à la fin des années 1940 la création de Pergamon, l’éditeur de journaux scientifiques à l’origine de la fortune de Maxwell, qui détenait la licence exclusive pour la publication de la production scientifique soviétique en Occident.
Robert Maxwell était un “obsessioniste”, un sioniste obsessionnel qui avait mis son empire au service de l’Etat d’Israël - sans oublier de se payer au passage. Il était un agent du Mossad. Et c’est là que nous touchons le fond du dossier.
Israël correspond parfaitement à la définition que Donald Trump a donnée des « pays de merde1 » lors de son premier mandat. C’est un État incapable de survivre par lui-même depuis sa création. Il a donc fallu rappeler à ses obligations – qu’elle n’avait pas par ailleurs – la diaspora juive et l’inciter à mettre la main à la poche, parfois en recourant au crime organisé pour collecter des fonds. Ce fut, par exemple, le cas en France, où les frères Zemour, une fratrie de truands juifs pieds-noirs, qui s’étaient imposés dans les années 1970 comme parrains du milieu parisien, collectèrent les dons à l’occasion de la guerre du Kippour en 1973 auprès des commerçants juifs du Sentier, qu’ils rackettaient déjà.
Jeffrey Epstein a vraisemblablement bâti sa fortune en détournant une partie de l’argent de ses clients. Les jeunes filles servaient de produits d’appel, et le chantage par le biais de kompromats garantissait que les milliardaires dépouillés ne porteraient pas plainte. Ces clients, dans leur écrasante majorité, se révèlent être des soutiens inconditionnels d’Israël.
A suivre.
Epstein semblait également être de cet avis. Après avoir passé six semaines en Israël où il avait transféré la majeure partie de ses actifs alors que ses avocats négociaient son accord de plaider coupable en 2007, il a répondu à la journaliste Vicky Ward qui l’interrogeait sur son retour aux USA: “Qui veut vivre en Israël?”