Aux Etats-Unis, à tort ou à raison, on constate depuis des années un ras-le-bol de la population qui a l’impression de financer non seulement l’enrichissement des 15% des mieux lotis mais également le train de vie de l’Europe.
Croire qu’y répondre est la seule motivation du président américain serait naïf. Ces droits de douanes ont de multiples objectifs et il ne s’agit pas de guerre commerciale mais plutôt financière et monétaire. Certains avancent à raison qu’ils permettent à court-terme d’alléger le coût du service de la dette.
Mais il y a une volonté plus profonde qui est celle de s’attaquer à l’économie de rente, préalable indispensable de la réindustrialisation du pays. Cela passe pas créer des conditions de marché où les investissements dans l’économie réelle seront à fois plus sûrs et plus rentables que les investissements spéculatifs. Et pour ce faire, rien de mieux que forcer une correction des marchés financiers qui n’ont plus grand chose à voir avec la réalité. C’est par exemple le cas avec les ETF (Exhange-Traded Funds) , produits dérivés qui constituent aujourd’hui près de la moitié des titres échangés à Wall Street.
Le premier effet sera également de tordre le cou aux rentiers. D’où les hurlements des démocrates, dont le cœur de l’électorat est constitué de CSP+ urbaines. Quand on regarde les photos des manifestations de ce week-end, l’écrasante majorité des manifestants était blanche, de plus de soixante ans et pas vraiment issue de la classe populaire.
Donald Trump le fait en faisant du… Trump, c’est à dire en retournant la table. Mais n’est-ce pas préférable au maintien d’un statu quo dont on sait qu’il mènera à la faillite ?
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