Le complexe industriel de censure transatlantique, s’il a été considérablement affaibli par l’administration Trump qui lui a sucré ses financements publics, est toujours actif. La preuve en est ce « limited hangout », comme on dit à la CIA, un dîner secret qui a rassemblé, lors d’une conférence à l’Université de Stanford, des soutiens américains de la censure aux côtés de responsables de l’UE, du Royaume-Uni et du Brésil. À l’œuvre ? Le parti démocrate, ceux qui le financent et un certain Barack Obama – qui, précisons-le, n’a pas assisté à ce dîner. Au programme ? « Conformité et imposition des règles de modération dans un environnement mouvant ».
Le Parti démocrate semble être au fond du trou, pour longtemps. Les Républicains sont partis pour conserver le pouvoir une bonne douzaine d’années. Le flop politique retentissant du « No Kings Day » et la vraisemblable élection de Zohran Mamdani comme maire de New York – son programme radical est largement rejeté par la grande majorité de l’opinion publique américaine - ont pour effet que le parti démocrate se replie sur la partie de sa base la plus radicale.
Ce qui est frappant, c’est qu’aujourd’hui le débat politique se déroule quasi exclusivement au sein de la droite américaine : soutien à Israël et « Amérique d’abord » ; qui est vraiment MAGA ? ; dossier Epstein et enquête sur l’assassinat de Charlie Kirk, etc. Les médias mainstream vont jusqu’à parler de guerre civile au sein du mouvement de Donald Trump. Plus prosaïquement, les néoconservateurs, aux abois, tentent d’infiltrer et de fracturer MAGA.
Enfin, l’Europe semble être condamnée à subir les politiques suicidaires menées par des leaders sans légitimité et détestés par leurs opinions publiques, Macron, Merz, Starmer et von der Leyen en tête.
Résumé du podcast
1. Complexe industriel de censure et liens avec l’Université de Stanford
Les deux interlocuteurs discutent de l’ordre du jour fuité d’un dîner secret du 24 septembre, réunissant des représentants de Stanford, de l’Union européenne, de l’Australie, du Brésil et du Royaume-Uni — ces « pays les plus censuriers », comme les qualifie Shellenberger. Intitulé « Conformité et imposition de la modération dans un environnement en évolution rapide », ce document apparaît comme un plan pour une censure mondiale orchestrée par des pressions étrangères sur les géants des réseaux sociaux, astucieusement conçues pour contourner le rempart du Premier Amendement américain.
Shellenberger y voit une « deuxième tentative » de censure par procuration, succédant aux échecs retentissants, tels que le Disinformation Governance Board du DHS en 2022, démantelé suite aux révélations des Twitter Files. Il insiste sur l’« Effet Bruxelles », cette stratégie qui tire parti de la puissance économique de l’UE pour imposer ses règles à l’échelle planétaire.
L’Éclaireur renchérit : l’objectif premier est bien de viser les Américains, protégés par leur Constitution, alors que l’Europe dispose de moyens de censure domestique depuis la directive e-Commerce de 2000, freinée toutefois par des contre-feux judiciaires récents, comme les arrêts des tribunaux français et allemands.
Le financement du complexe industriel de censure : plus un sou du budget fédéral américain. C’est désormais le milliardaire Frank McCourt — héritier d’une dynastie de la construction, ex-propriétaire des Dodgers de Los Angeles, propriétaire de l’Olympique de Marseille, qui porte le flambeau. Via son Project Liberty Institute, il a injecté 100 millions de dollars dans un nouveau centre de Stanford, remplaçant l’Internet Observatory, fermé suite à ses scandales.
Une anecdote émerge : Shellenberger annonce une enquête sur Jeff Hancock, professeur de communication à Stanford et nouveau directeur du centre, épinglé pour avoir cité des sources fictives générées par ChatGPT dans une affaire de deepfakes au Minnesota (décembre 2023, sans répercussions à l’université). L’Éclaireur y décèle des relents de renseignement : Hancock pourrait être un recruteur de la CIA, opérant au sein des campus.
2. Réglementations Numériques Européennes et Résistance Judiciaire
La conversation glisse vers un examen minutieux du Digital Services Act (DSA) européen, du Chat Control (vérification algorithmique sur les appareil avant chiffrement et portes dérobées) et de l’identité numérique, jugés incompatibles avec le RGPD et techniquement bancals. Issu des pressions de l’ère Obama, le DSA est dépeint comme inopérant.
La liberté d’expression a été érigée en principe fondamental dans le cadre du DSA par deux tribunaux français en septembre, tandis que la Cour constitutionnelle allemande d’août interdit les spywares sur les non-suspects d’infractions graves (au moins trois ans de prison).
En 2025, son déploiement reste sporadique. L’Éclaireur illustre ces failles : l’identité numérique britannique craquée en deux semaines à peine par des experts officiellement mandatés pour ce faire ; en France, 13,2 millions de donnée individuelles de citoyens auraient récemment fuités de l’Agence nationale des titres sécurisés. Les portes dérobées matérielles, comme sur les puces TPM, mineront toute sécurité fiable.
Le discours récent de Macron, qui pointe du doigt les réseaux sociaux pour son effondrement de popularité (11 % fin octobre 2025), n’est que de la poudre aux yeux : paralysé jusqu’en 2027, il incarne l’impuissance européenne. L’UE, une impuissance globale, voit sa bureaucratie sur-réguler, mais les plateformes ripostent — X, par exemple, limite la conservation des données à 30 jours à moins de réquisition judiciaire, alors que le décret pris annuellement depuis 2022 impose une année de conservation en France.
La responsabilité des parents l’emporte sur toute interdiction de l’accès des mineurs aux réseaux sociaux.
La Federal Trade Commission (FTC) américaine va plus loin : son président Andrew Ferguson a mis en garde dans une lettre daté d’août 2025 les plateformes américaines quant à se confirmer au DSA. L’Éclaireur tranche : « Ils sont foutus », légalement et techniquement.
3. Héritage d’Obama et influences plus larges
Un fil rouge émerge : l’héritage d’Obama. C’est de son administration qui demandé aux Européens le DSA, afin de contourner le Premier Amendement.
Shellenberger le désigne comme « l’homme en coulisse ». Son discours de 2022 à Standford, prônant la censure par procuration, résonne encore. Plus largement, le « deep state » démocrate américain irrigue encore le continent européen.
4. Politique Américaine : ère Trump, conflits internes à MAGA et élections de mi-mandat.
Shellenberger célèbre la « contre-révolution » trumpienne (dixit Victor Davis Hanson), tout en regrettant que l’hégémonie républicaine engendre des frictions internes. L’inflation rôde toujours (Shellenberger cite sa facture d’électricité de 350 dollars pour deux personnes en Californie), sans avancées législatives notables sur la criminalité, la santé mentale, les transitions de genre chez les mineurs, le logement ou l’industrie. Les fissures MAGA s’approfondissent : Thomas Massie (libertarien ) et Marjorie Taylor Greene (tête de gondole de MAGA) critiquent l’administration et exigent la fin des interventions militaires à l’étranger, la publication de l’ensemble du dossier Epstein et l’arrêt de l’aide inconditionnelle à Israël. Populaires tous deux, ils prônent l’unité.
Les primaires républicaines à l’aube des élections de mi-mandat s’annoncent explosives : des challengers financés par le lobby pro-israélien AIPAC se présentent contre Taylor-Greene et Massie.
L’Éclaireur guette les faux pas des « RINOs » comme Ted Cruz et Lindsey Graham. Si pas ou mal réélus, alors il existe un mouvement de fond contre l’establishment républicain.
Les démocrates, dépourvus de vision s’enfoncent dans le radicalisme, repoussoir pour l’opinion publique.
5. Israël, antisémitisme et guerre culturelle
Le rejet d’Israël, en particulier chez les jeunes, est majoritaire. Assimiler critique d’Israël et antisémitisme se révèle un piège, contrepoint à la cancel culture woke. Shellenberger fustige cette confusion, qui radicalise certains jeunes vers un antisémitisme réel et infantilise le débat.
L’Éclaireur nuance pour l’Europe. Elle affronte néanmoins un antisémitisme viscéral chez certains musulmans, sans généralisation.










